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Politique - Fuel défectueux

En dépit de la polémique, le gouvernement maintient le contrat avec Sonatrach

Michel Aoun insiste sur la poursuite des enquêtes en matière de lutte contre la corruption.

Le Conseil des ministres réuni hier à Baabda. Photo Dalati et Nohra

En dépit de la polémique autour du dossier épineux du fuel défectueux livré à EDL qui secoue le Liban depuis des semaines, le Conseil des ministres a décidé hier de maintenir le contrat conclu à cet effet entre l’État et la compagnie publique algérienne Sonatrach. Prenant la parole au début de la réunion, le chef de l’État Michel Aoun a insisté sur les investigations et poursuites judiciaires engagées en matière de lutte contre la corruption. « Ces démarches devraient déboucher sur des résultats concrets. D’autant que l’opinion publique attend des actes sur ce plan », a-t-il dit.

Pour rappel, la justice s’est saisie de l’affaire du fuel non conforme livré à Électricité du Liban. L’enquête a débouché sur l’émission de mandats d’arrêt, notamment contre Tarek Faoual, représentant de Sonatrach au Liban. Plus récemment, le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, a lancé le 11 mai des mandats d’arrêt dans le cadre de la même affaire contre Teddy Rahmé, PDG de ZR Energy, la compagnie chargée de l’acheminement des carburants, et contre Ibrahim Zouk, directeur exécutif de la même compagnie.

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Parallèlement, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’ouverture d’une enquête portant sur le même dossier. Si les autorités algériennes ont estimé que « le problème est libanais », certains s’interrogeaient sur le maintien du contrat entre le Liban et la compagnie algérienne. Mais le Conseil des ministres a pris sa décision hier, sachant que l’accord en question arrive à expiration le 31 décembre prochain.

Une source bien informée explique dans ce cadre à L’Orient-Le Jour que le gouvernement a pris cette décision pour éviter une pénurie de fuel qui causerait une réduction de la production du courant électrique pendant les six prochains mois. Et de préciser que la résiliation d’un contrat exige des raisons valables et des motifs bien précis, assurant qu’aucune des deux parties n’a intérêt à opter pour ce choix à l’heure actuelle.

Les lettres de Sonatrach à Ghajar

De son côté, le ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar, a confié avoir reçu des lettres de la part de la compagnie algérienne portant sur la nécessité pour le Liban de respecter le contrat conclu.

Une démarche qui est intervenue après la livraison à deux reprises de fuel jugé non conforme aux critères exigés par le Liban. À ce sujet, on apprend que dans les lettres adressées au ministre de l’Énergie, la société a tenu à préciser que, souhaitant préserver ses bons rapports avec le Liban, elle a accepté de remplacer le fuel jugé défectueux par un autre de bonne qualité, sachant que l’accord conclu avec l’État libanais stipule que les tests de qualité devraient être effectués au pays d’origine, en l’occurrence l’Algérie. Mais rien n’empêche le Liban de faire ses propres tests pour s’assurer de la bonne qualité des carburants qui lui sont livrés, précise une source ministérielle à L’OLJ.

Quoi qu’il en soit, M. Ghajar a décidé d’envoyer ces deux lettres à la commission de législation et de consultation au sein du ministère de la Justice. Cette instance devrait donc émettre son avis non contraignant au sujet de ces lettres.

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Entre-temps, le Conseil des ministres a chargé M. Ghajar de préparer un nouveau cahier des charges dans la perspective d’une nouvelle adjudication en quête d’un nouveau contrat, qui devrait entrer en vigueur après l’expiration de celui conclu avec Sonatrach.

Dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes à l’issue de la séance gouvernementale, Raymond Ghajar a souligné que rien n’empêche la compagnie algérienne de prendre part à l’appel d’offres en dépit de la polémique actuelle.

De leur côté, le chef de la diplomatie Nassif Hitti et la ministre de la Justice Marie-Claude Najm se sont vu charger de mener des contacts avec les autorités algériennes pour suivre les développements de l’affaire du fuel défectueux. Mme Najm entend entrer en contact avec son homologue algérien à ce sujet, confie une source proche du ministère de la Justice. Tout comme M. Hitti, elle avait rencontré l’ambassadeur d’Algérie, Abdel Karim Rakaïbi, dans le cadre du même dossier.

En dépit de la polémique autour du dossier épineux du fuel défectueux livré à EDL qui secoue le Liban depuis des semaines, le Conseil des ministres a décidé hier de maintenir le contrat conclu à cet effet entre l’État et la compagnie publique algérienne Sonatrach. Prenant la parole au début de la réunion, le chef de l’État Michel Aoun a insisté sur les investigations et...

commentaires (2)

"Vous ne pouvez pas faire la même chose deux fois identiques et obtenir deux résultats différents." Einstein.

Un Libanais

17 h 32, le 20 mai 2020

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Commentaires (2)

  • "Vous ne pouvez pas faire la même chose deux fois identiques et obtenir deux résultats différents." Einstein.

    Un Libanais

    17 h 32, le 20 mai 2020

  • "...a lancé le 11 mai des mandats d’arrêt dans le cadre de la même affaire contre Teddy Rahmé, PDG de ZR Energy, la compagnie chargée de l’acheminement des carburants, et contre Ibrahim Zouk, directeur exécutif de la même compagnie." Si je comprends bien, ZR Energy est chargée de l'acheminement du fuel vers le Liban. Mais y-a-t-il une clause dans le contrat avec ladite société qui l'oblige à faire des analyses avant de s'embarquer pour le Liban? Si oui, alors son PDG est responsable, et il doit être écroué, avec toute la clique qui est chargée de s'assurer au Liban même que le le fuel est conforme aux normes requises.

    Georges MELKI

    10 h 35, le 20 mai 2020

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