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Politique - ONU

Le Conseil de sécurité « exige le désarmement de tous les groupes armés au Liban »

Dans son rapport sur l’application de la résolution 1559, le secrétaire général des Nations unies appelle l’État à faire avancer le programme de réformes et satisfaire les besoins pressants de son peuple.

Antonio Guterres lors de la présentation de son rapport sur l’application de la résolution 1559 hier. Photo Sylviane Zehil

Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni hier en consultations à huis clos pour examiner le dernier rapport 1559, sous la houlette de Rosemary A. DiCarlo, secrétaire générale adjointe et cheffe du département des affaires politiques des Nations unies,  a exigé le désarmement de tous les groupes armés au Liban.

M. Gert Auväärt, représentant permanent adjoint de l'Estonie auprès des Nations unies, président du Conseil de sécurité, a lu à l’issue de la réunion tenue par visioconférence le communiqué exhortant l’État libanais « de mettre pleinement en œuvre la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qui exige le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin qu'il n'y ait pas d'armes ou d'autorité autres que celles de l'État libanais ». Le texte estime en outre que « les violations par Israël de la souveraineté libanaise, par voie aérienne et terrestre, devraient s'arrêter immédiatement ».

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur ferme soutien à l'intégrité territoriale, à la souveraineté et à l'indépendance politique du Liban, conformément aux résolutions des Nations unies, estimant que la préservation de la stabilité du Liban est essentielle à la stabilité et à la sécurité régionales. Ils ont réitéré leurs appels à toutes les parties libanaises à s’impliquer dans la politique de distanciation en cessant toute implication dans tout conflit extérieur, conformément à leur engagement dans la déclaration de Baabda. Les membres du Conseil ont également rappelé que les Forces armées libanaises sont les seules forces légitimes du Liban, telles qu’elles sont inscrites dans la Constitution libanaise et dans l’accord de Taëf, et ont encouragé la communauté internationale à continuer de soutenir les capacités de ces forces.

Réformes économiques

Les membres du Conseil de sécurité ont par ailleurs discuté de l'urgence pour les autorités libanaises de répondre aux aspirations du peuple libanais en mettant en œuvre des réformes économiques significatives, et notamment des engagements pris dans le cadre de la conférence CEDRE. Sur la base de ces réformes nécessaires, les membres du Conseil ont exprimé leur soutien au Liban pour l'aider à sortir de la crise actuelle et à relever les défis économiques, sécuritaires et humanitaires, notamment avec l'impact du COVID-19 sur le pays, et a appelé la communauté internationale, y compris les organisations internationales, à le faire. Les membres du Conseil de sécurité ont enfin pris bonne note de l'approbation par le gouvernement libanais d'un plan économique de relance ainsi que de l'ouverture de négociations entre le Liban et le FMI ».

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Auparavant, le trente et unième rapport semestriel d’Antonio Guterres sur l’application de la résolution 1559, qui demande le désarmement des milices et le rétablissement de la souveraineté de l’État libanais sur tout son territoire, avait fait l’objet d’un examen en détail par le Conseil de sécurité. Rosemary A. DiCarlo, qui a visité récemment le Liban, avait détaillé devant le Conseil la situation qui y prévaut, à la lumière de la pandémie de Covid-19 qui a aggravé les problèmes socio-économiques auxquels se heurtait le pays avant cette crise sanitaire. 

Arsenal militaire du Hezbollah

« Peu de progrès » ont été enregistrés depuis l’adoption de la résolution 1559, le 2 septembre 2004, estime le texte. « Bon nombre de dispositions, y compris celles concernant l’existence et les activités des milices libanaises et non libanaises, demeurent en suspens. Les milices libanaises et non libanaises actives dans le pays ont continué d’échapper à l’autorité de l’État, en violation de la résolution. Bien que plusieurs factions politiques, toutes tendances confondues, possèdent des armes échappant au contrôle de l’État, le Hezbollah est la milice la plus lourdement armée au Liban », s’inquiète le chef de l’ONU.

Dans son rapport, Antonio Guterres appelle l’État libanais à « redoubler d’efforts pour être seul à détenir des armes et faire usage de la force sur l’ensemble de son territoire ». Il « exhorte » de nouveau l’armée et le gouvernement « à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour empêcher le Hezbollah et les autres groupes armés de se procurer des armes et de développer des capacités paramilitaires hors de l’autorité de l’État ». Il note, par ailleurs, avec préoccupation, l’implication persistante de la formation chiite dans le conflit en Syrie et sa participation aux combats qui se déroulent ailleurs dans la région, menaçant ainsi la stabilité du Liban et celle de la région.

Dans ses observations, Antonio Guterres « réaffirme que le gouvernement libanais doit faire avancer le programme de réformes et satisfaire les besoins pressants de son peuple. Il appelle à « des mesures visant à prévenir, restreindre et atténuer l’effet de la pandémie de coronavirus qui doivent être prises parallèlement à la fourniture d’un appui financier et alimentaire au nombre grandissant de groupes de personnes qui risquent de basculer dans la pauvreté extrême ».

Par ailleurs, le chef de l’ONU condamne une fois de plus toutes les atteintes par Israël à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban, notamment « les violations de son espace aérien et terrestre qui risquent d’entraîner une escalade et de compromettre la stabilité du Liban, en Israël et ailleurs ». Il reste « fortement préoccupé par les forces de défense israéliennes qui se servent de l’espace aérien libanais pour frapper des cibles en Syrie, en raison du risque de conflagration ». Il « demande de nouveau à Israël de respecter les obligations que lui imposent la résolution du Conseil de sécurité en cessant immédiatement ses survols du territoire libanais et l’exhorte à retirer sans tarder ses forces de Ghajar et de la zone adjacente de la ligne bleue ».

Dialogue libano-palestinien

Sur un autre plan, Antonio Guterres se félicite de l’engagement « positif » visant à renforcer le dialogue libano-palestinien et à prévenir les tensions dans les camps de réfugiés. Il estime qu’il demeure également indispensable d’aborder la question de la présence d’armes aux mains des milices non libanaises et d’appliquer les décisions prises dans le cadre du dialogue national.

Comme par le passé, Antonio Guterres demande « aux donateurs d’appuyer les institutions de l’État, à savoir l’armée et les FSI », et encourage également les donateurs à « assurer le financement de l’Unrwa, y compris sa demande d’assistance financière pour faire face à la situation économique dans les camps de réfugiés palestiniens, exacerbée par la Covid-19. Ces mesures sont prises sans préjudice du règlement juste de la question des réfugiés palestiniens auquel il faut parvenir dans le cadre d’un accord global dans la région ».

D’autre part, alors que le Tribunal spécial pour le Liban a reporté en raison du coronavirus son verdict initialement prévu à la mi-mai dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le chef de l’ONU rappelle qu’il est dans l’intérêt du Liban, conformément aux obligations que lui impose le droit international, que les instigateurs d’actes terroristes, notamment d’assassinats politiques, rendent compte de leurs actes et que la violence ne reste pas impunie. Antonio Guterres dit enfin espérer que le gouvernement libanais continuera d’honorer les obligations internationales qui sont les siennes et invite toutes les parties et tous les acteurs à respecter pleinement les résolutions 1559, 1680 (2006) et 1701 (2006).

Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni hier en consultations à huis clos pour examiner le dernier rapport 1559, sous la houlette de Rosemary A. DiCarlo, secrétaire générale adjointe et cheffe du département des affaires politiques des Nations unies,  a exigé le désarmement de tous les groupes armés au Liban.M. Gert Auväärt, représentant permanent adjoint de...

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"exige le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin qu'il n'y ait pas d'armes ou d'autorité autres que celles de l'État libanais" .... Bon cessons l'hypocrisie! Il est évident que la décision de l'armement du hezb est nullement dans les mains de libanais mais de l'Iran! Dirigez vos discours mais surtout vos actions contre l'Iran et Israël. l'Iran qui en veux aux sunnites et veut reprendre sa place hégémonique dans la région, et Israël qui, lui, profite de la situation pour neutraliser et détruire le seul risque économique et culturel à son avenir dans la région. Cessez de nous répéter des conseils voulus pour d'autres.

Wlek Sanferlou

14 h 34, le 14 mai 2020

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Commentaires (6)

  • "exige le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin qu'il n'y ait pas d'armes ou d'autorité autres que celles de l'État libanais" .... Bon cessons l'hypocrisie! Il est évident que la décision de l'armement du hezb est nullement dans les mains de libanais mais de l'Iran! Dirigez vos discours mais surtout vos actions contre l'Iran et Israël. l'Iran qui en veux aux sunnites et veut reprendre sa place hégémonique dans la région, et Israël qui, lui, profite de la situation pour neutraliser et détruire le seul risque économique et culturel à son avenir dans la région. Cessez de nous répéter des conseils voulus pour d'autres.

    Wlek Sanferlou

    14 h 34, le 14 mai 2020

  • "exige le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin qu'il n'y ait pas d'armes ou d'autorité autres que celles de l'État libanais" .... Bon cessons l'hypocrisie! Il est évident que la décision de l'armement du hezb est nullement dans les mains de libanais mais de l'Iran! Dirigez vos discours mais surtout vos actions contre l'Iran et Israël. l'Iran qui en veux aux sunnites et veut reprendre sa place hégémonique dans la région, et Israël qui, lui, profite de la situation pour neutraliser et détruire le seul risque économique et culturel à son avenir dans la région. Cessez de nous répéter des conseils voulus pour d'autres.

    Wlek Sanferlou

    14 h 34, le 14 mai 2020

  • ADORABLE COMME TOUJOURS ANTONIO G . C COMME S'IL DEMANDAIT A NASRALLAH DE DÉSARMER SA MILICE ET DONC DE S'AUTO DÉTRUIRE. REQUERIR CA A REPETITION ? C EXACTEMENT CE QUE FONT LES GENS DU POUVOIR, MAIS A REBOURS EUX.

    Gaby SIOUFI

    12 h 05, le 14 mai 2020

  • quel est le budget de l'armée libanaise? 3mds de dollars celui de l'armée israélienne 316mds de dollars. Montant de l'aide américaine à l'armée libanaise? 2,3mds de dollars depuis 2006. Aide à l'armée israèlienne? 38mds sur 10 ans. Alors qu'est-ce qu'on fait? Pétain ou De Gaulle ? les faits sont têtus cordialement

    NASSER Rada Liliane

    10 h 31, le 14 mai 2020

  • BM, FMI, DONATEURS ET INVESTISSEURS EXIGENT LA MEME CHOSE CAR SANS PAIX CIVILE ET SECURITE AUCUN PROJET ECONOMIQUE NE PEUT PROGRESSER. POUR CERTAINS LE GLAS SONNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 38, le 14 mai 2020

  • "la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qui exige le désarmement de tous les groupes armés au Liban afin qu'il n'y ait pas d'armes ou d'autorité autres que celles de l'État libanais" Tant qu'il n'aura rien fait pour appliquer cette résolution, le Liban sera malvenu de reprocher la même chose à Israël. Tant qu'il n'aura pas donné le moindre petit signe de sa volonté de se débarrasser des milices et de retrouver son indépendance, le Liban ne sera pas crédible. Et que l'on ne nous parle pas d'un "droit à la résistance". Premièrement parce qu'il n'y a ps d'occupation par une armée étrangère (Laissons provisoirement de côté le problème de quelques km2 à Chebaa en litige avec la Syrie et occupés par Israël, et quelques centaines de km2 occupés par l'armée syrienne. depuis une éternité. De toutes façons, personne ne s'en préoccupe.). Deuxièmement parce qu'on ne voit pas le lien qu'il puisse exister entre la lutte contre l'occupation du territoire libanais par une armée étrangère et une intervention militaire en Syrie. Depuis le retrait des armées d'occupation israélienne en 2000 et syrienne en 2005, le mot "résistance" est vide de sens. L'employer pour définir une milice soumise à un pays étranger est une escroquerie.

    Yves Prevost

    07 h 20, le 14 mai 2020

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