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Politique - Rapport 1701

Guterres demande à toutes les forces politiques libanaises de collaborer ensemble

Le secrétaire général de l’ONU s’inquiète du maintien de l’arsenal du Hezbollah.

Antonio Guterres et Stéphane Dujarric lors d'une conférence de presse en février. Photo Sylviane Zehil

Le rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, sur l’application de la résolution 1701, fera l’objet de consultations aujourd’hui à huis clos en Conseil de sécurité, via téléconférence – Covid-19 oblige –, sous la houlette de l’ambassadeur Sven Jürgenson, représentant permanent de l’Estonie auprès des Nations unies, dont le pays assure la présidence du Conseil pour le mois de mai. Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint à l’ONU aux opérations de maintien de la paix, présentera un exposé sur la situation au Liban. Jan Kubis, coordonnateur spécial du secrétaire général de l’ONU au pays du Cèdre, y participera par vidéoconférence à partir de Beyrouth.

Dans son rapport, M. Guterres revient à la charge au sujet de l’absence de progrès au niveau du désarmement des groupes armés, et réitère ses inquiétudes au sujet du développement de l’arsenal du Hezbollah. Il s’arrête aussi longuement sur la crise économique et financière au Liban. Rappelant dans ce contexte l’engagement du gouvernement, exprimé dans le texte de la déclaration ministérielle, d’engager des réformes économiques et judiciaires, de lutter contre la corruption et de reconnaître le droit à des manifestations pacifiques, il se fait l’écho des déclarations du Groupe international de soutien au Liban (GIS) à ce sujet. Le secrétaire général exhorte le gouvernement à « entreprendre les réformes requises » et appelle « toutes les forces politiques, au gouvernement et dans l’opposition, à collaborer ensemble pour que le pays puisse surmonter les difficultés ».

Il invite le gouvernement à « fournir une protection sociale aux groupes les plus touchés » par la crise et appelle la communauté internationale, à « augmenter son soutien au Liban pour l’aider à répondre aux besoins de plus en plus grands des couches vulnérables de la population ».

Réaffirmant ensuite « le droit à la liberté de rassemblement pacifique, à la liberté d’expression et la nécessité de protéger les manifestations pacifiques », António Guterres se félicite du rôle joué par les femmes et les jeunes « lors des mouvements de protestation », et exprime sa « préoccupation face aux cas de violence entre les manifestants et les forces de sécurité ». Il invite le gouvernement à « protéger le droit de rassemblement pacifique et la liberté d’expression et demande aux forces de sécurité de respecter les normes internationales régissant l’emploi de la force ». Il demande également « à toutes les forces vives et aux chefs religieux de soutenir l’action menée pour préserver la nature pacifique des manifestations ».

Progrès non accompli

Le rapport du secrétaire général comprend six parties : situation dans la zone d’opérations de la Finul ; embargo sur les armes et contrôle des frontières ; mines terrestres et armes à dispersion ; tracé des frontières ; stabilité politique et institutionnelle et bien entendu, désarmement des groupes armés.

Sur ce dernier point, le secrétaire général note « l’absence de progrès ». « Le Hezbollah continue de reconnaître publiquement qu’il maintient des capacités militaires, ce qui empêche toujours l’État d’exercer pleinement sa souveraineté et son autorité sur son territoire », rappelle António Guterres qui souligne « une violation persistante de la 1710 » et demande au gouvernement libanais de « prendre les mesures nécessaires pour appliquer les dispositions de l’accord de Taëf et des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006), relatives au désarmement des milices, et de faire en sorte que le secteur le long de la ligne bleue reste exempt d’armes non autorisées et ne serve pas à mener des activités hostiles ».

Tout en soulignant que « la situation reste relativement calme dans la zone d’opérations de la Finul », il relève qu’« aucun progrès n’a été accompli concernant l’instauration d’un cessez-le-feu permanent entre le Liban et Israël » et note « avec préoccupation » que le Liban et Israël ne s’acquittent pas de leurs obligations. Il condamne « les atteintes à la souveraineté du Liban et demande encore une fois à Israël de cesser ses violations de l’espace aérien et d’accélérer le retrait de ses forces de la partie nord de Ghajar et de la partie adjacente du nord de la ligne bleue ».

Appui à l’armée

M. Guterres se félicite, par ailleurs, du plan de l’armée pour un transfert partiel à la marine libanaise des responsabilités du Groupe d’intervention navale de la Finul, conformément aux résolutions 2433 (2018) et 2485 (2019), et demande à la communauté internationale d’accroître son appui à cet égard. Le chef de l’ONU « félicite l’armée pour le contrôle de la frontière orientale du Liban afin de réprimer les activités de contrebande ». Il encourage l’exécution rapide de la stratégie sur la gestion intégrée des frontières, et plaide pour le renforcement des institutions étatiques libanaises, « indispensable pour la stabilité » du pays, en réaffirmant l’appui de l’ONU à cet égard.

Le rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, sur l’application de la résolution 1701, fera l’objet de consultations aujourd’hui à huis clos en Conseil de sécurité, via téléconférence – Covid-19 oblige –, sous la houlette de l’ambassadeur Sven Jürgenson, représentant permanent de l’Estonie auprès des Nations unies, dont le pays assure la...

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