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Moyen-Orient - Israël

Un gouvernement Netanyahu/Gantz dès le 13 mai

Outre le partage du pouvoir et le maintien de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre pour les 18 prochains mois, le gouvernement aura pour tâche de gérer le déconfinement et le redémarrage de l'économie israélienne.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (g) et son ex-rival Benny Gantz, dans un photomontage datant du 18 septembre 2019. Photos / AFP / Emmanuel DUNAND et Menahem KAHANA

Après la Cour suprême, le Parlement israélien a donné jeudi sa bénédiction à un gouvernement d'union entre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz qui prêteront serment le 13 mai, scellant la fin de la plus longue crise politique de l'histoire moderne d'Israël.

Après des échanges houleux jusqu'à tard mercredi soir, l'accord de gouvernement a été validé en fin de matinée par un vote qui laissait peu de doutes, le camp du parti Likoud (droite) du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et celui de la formation centriste "Bleu-Blanc" de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz disposant d'une majorité de sièges au Parlement. "La session plénière de la Knesset (le Parlement israélien) a approuvé en deuxième et troisième lecture les amendements (au projet de gouvernement d'union, NDLR). 71 députés ont voté en faveur et 37 contre", ont indiqué les services du Parlement dans un communiqué.

La présidence israélienne a indiqué en fin de journée avoir les signatures de 72 des 120 députés, soit onze de plus que la majorité nécessaire, favorables à ce que Benjamin Netanyahu obtienne officiellement le mandat de former le prochain gouvernement. Et le président Reuven Rivlin a aussitôt indiqué qu'il donnerait ce mandat à M. Netanyahu "d'ici les 48 prochaines heures" en espérant qu'"Israël aura rapidement un gouvernement". Or les camps de MM. Netanyahu et Gantz ont déjà annoncé pour le 13 mai la prestation de serment du futur gouvernement, après avoir reçu des garanties sur la légalité de leur alliance.

L'accord sur un gouvernement Netanyahu/Gantz a également obtenu mercredi soir le feu vert de la Cour suprême, saisie par différentes organisations remettant en question sa légalité. La Cour suprême ne dédouane cependant pas le Premier ministre, inculpé pour corruption dans une série d'affaires et dont le procès doit s'ouvrir à la fin du mois, après avoir été reporté à cause de la pandémie. "Nous n'avons trouvé aucune raison légale empêchant la formation d'un gouvernement par le Premier ministre Netanyahu (...) mais cette conclusion à laquelle nous sommes parvenus ne diminue en rien la gravité des charges contre le Premier ministre Netanyahu", ont indiqué les juges.


Gouvernement "corona"

Outre le partage du pouvoir et le maintien de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre pour les 18 prochains mois, le gouvernement aura pour tâche de gérer le déconfinement et le redémarrage de l'économie israélienne qui tournait à plein régime avant la crise liée au nouveau coronavirus. Il devra aussi se prononcer dans le détail sur le projet d'annexion de pans de la Cisjordanie occupée.

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Après des mois de crise, Benny Gantz avait accepté de former une coalition avec Benjamin Netanyahu malgré son inculpation, afin de permettre à Israël de traverser la pandémie de nouveau coronavirus qui a désormais contaminé environ 16.000 personnes dans le pays, dont 239 sont décédées, et fait bondir le chômage de 3,4% à 27%. M. Netanyahu a déjà annoncé la réouverture des écoles primaires, encore timide sur le terrain, et celle de la majorité des commerces et des entreprises, qui peuvent désormais réunir 50% de leur personnel sur un même lieu. Et des milliers d'ouvriers palestiniens ont pu reprendre leur travail côté israélien.


Annexion

L'accord entre MM. Netanyahu et Gantz prévoit aussi l'annonce à partir du 1er juillet d'un plan pour la mise en oeuvre du très controversé projet proposé par le président américain Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien. Le plan Trump, qui accorde à l'Etat hébreu un très grand nombre de concessions, a été rejeté avec véhémence côté palestinien, où la future administration Netanyahu/Gantz a déjà été baptisée "gouvernement d'annexion". Car ce projet prévoit notamment l'annexion par Israël de la vallée du Jourdain, une langue de terre stratégique, et de colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu.

La population des colonies en Cisjordanie a bondi de 50% au cours de la dernière décennie sous l'impulsion de M. Netanyahu au pouvoir sans discontinuer depuis 2009. Aujourd'hui, plus de 450.000 personnes y vivent, réparties dans une centaine de colonies, où travaillent d'ailleurs des milliers de Palestiniens. Le plan Trump propose en outre de faire de Jérusalem la capitale "indivisible" de "l'Etat juif" d'Israël, alors que les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur Etat.

Entre juillet et la présidentielle américaine de novembre, le gouvernement Netanyahu/Gantz n'aura qu'une "courte" fenêtre de quatre mois pour mettre en oeuvre le plan Trump, a noté jeudi l'analyste israélien Yohanan Plesner, disant s'attendre à des mesures "très limitées" ou "marginales", voire à "aucune" décision dans ce dossier sensible.

Après la Cour suprême, le Parlement israélien a donné jeudi sa bénédiction à un gouvernement d'union entre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz qui prêteront serment le 13 mai, scellant la fin de la plus longue crise politique de l'histoire moderne d'Israël.Après des échanges houleux jusqu'à tard mercredi soir, l'accord de gouvernement a été validé en fin de matinée par...

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