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Culture - Musique

Quand des artistes libanais reprennent « Heal The World »

Enregistrée, à distance, par 28 musiciens et chanteurs(ses) confinés chez eux aux quatre coins du monde, cette belle reprise de la célèbre chanson de Michael Jackson, initiée par le musicien et producteur Nemer Habib, est à découvrir sur YouTube, Facebook ou encore Anghami.

Des chanteurs et musiciens des quatre coins du Liban réunis virtuellement. Photo DR

De Beyrouth à Kornet el-Hamra, en passant, entre autres, par Amchit, Jbeil, Ajaltoun (Grace Medawar), Baskinta, Bikfaya (le ténor Eliya Francis), Zouk Mikael, Qaa (Nancy Nasrallah, Murex d’or de la meilleure artiste émergente), Araya… Mais aussi Dubaï (Pamela Elias), le Canada, les États-Unis, la Grèce (Sergio Liberis), le Maroc (Rajaa Kassabni), le Nigeria… le producteur Nemer Habib a réuni virtuellement 28 de ses amis artistes dans une vidéo reprenant l’un des plus beaux hymnes à la solidarité dans un monde en souffrance.

« Heal The World/Make it a better place/For you and for me/And the entire human race » (Soigne le monde/Fais-en un meilleur endroit/Pour toi et pour moi/Et pour toute la race humaine). Lorsque en 1992 Michael Jackson chante pour la première fois ce refrain, c’est pour inaugurer son association justement baptisée « Heal The World » qu’il a fondée dans le but de lutter contre la famine, la pauvreté et les maladies qui touchent les enfants des pays en guerre, en particulier ceux d’Afrique.

Cette ballade, parmi les plus connues du répertoire du roi de la pop, résonne en ces temps de pandémie mondiale avec une acuité particulière. Et ses nombreuses interprétations par des chanteurs amateurs postées sur les réseaux sociaux témoignent de l’impact de ses paroles qui s’avèrent toujours, trente ans plus tard, d’une urgente et dramatique actualité. Tant et si bien qu’au début de ce mois d’avril, le site officiel de Michael Jackson a réadapté le clip de cette chanson à la situation actuelle en remplaçant les images originelles d’enfants victimes de guerre par celles des malades et des soignants masqués contre le coronavirus du Covid-19.


Comme une bouteille à la mer…
Ce Heal the World, Nemer Habib, pianiste, arrangeur et manager d’une société de production musicale (Fantastix), s’en est donc emparé pour en faire… un étendard du talent artistique du pays du Cèdre.

« À l’heure où les performances musicales partagées en ligne unissent le monde, il m’a semblé important d’apporter une contribution libanaise qui mette en lumière la qualité des artistes du pays du Cèdre », explique ce producteur, qui compare son initiative à « une bouteille à la mer ».

Car cette reprise qu’il a tenu à réaliser en faisant participer plus d’une vingtaine de musiciens et chanteurs(ses) locaux n’est pas seulement destinée à mettre du baume au cœur de ses compatriotes confinés, avoue-t-il. « Je l’ai voulu surtout comme un acte de présence d’une communauté d’artistes talentueux qui, à l’instar des autres composantes de la population libanaise, subit de plein fouet l’impact dévastateur des crises consécutives qu’affronte le Liban ces derniers mois. Le secteur n’est pas seulement en total arrêt depuis octobre dernier, il souffre, de plus, de l’image détériorée du pays à l’étranger », martèle-t-il.

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Plutôt que de ruminer indéfiniment ces sombres pensées, et bien décidé à profiter de la fenêtre sur le monde qu’offre, en cette période de confinement, la technologie de nos téléphones portables, le musicien se lance un challenge : réaliser une reprise professionnelle et « 100 % made in Lebanon » d’une chanson universelle. « J’avais d’abord pensé à Let It Be des Beatles mais mon groupe de musiciens m’a suggéré la ballade de Michael Jackson qui est, en effet, encore plus appropriée à la situation que nous vivons », précise le musicien-producteur. Lequel a aussitôt soumis le projet à des chanteurs et chanteuses amis, essentiellement libanais, exception faite de quelques étrangers dont la collaboration est une « marque de confiance », estime-t-il. « Tous ont participé, gracieusement, en enregistrant chacun sur son téléphone portable d’abord sa voix puis une vidéo depuis son domicile. Idem, pour les musiciens (batteur, guitariste, bassiste, harpiste, flûtiste et lui-même au piano) qui jouent tous depuis chez eux. De mon côté, j’ai transporté une large partie de mon studio à la maison pour pouvoir retravailler le son, le nettoyer autant que possible des bruits de fond inhérents à un tel enregistrement avant de procéder avec Jad Moussa au montage en puzzle du clip de cette reprise de Heal the World désormais disponible sur YouTube, Facebook et Anghami », annonce fièrement Nemer Habib.

Une belle entreprise de solidarité et un message d’encouragement et d’espoir dans un monde meilleur demain. À découvrir et à partager largement.



Nemer Habib, carte de visite…

À la tête du Fantastix, un groupe qui rassemble jusqu’à 50 musiciens, Nemer Habib est pianiste, clavier électronique, arrangeur et producteur musical. Il a à son actif diverses expériences en matière de musique orientale, mélodie occidentale et jazz, dont la composition et l’arrangement de Gubal 7000, un musical libanais présenté à l’Unesco à Paris en 2006.


De Beyrouth à Kornet el-Hamra, en passant, entre autres, par Amchit, Jbeil, Ajaltoun (Grace Medawar), Baskinta, Bikfaya (le ténor Eliya Francis), Zouk Mikael, Qaa (Nancy Nasrallah, Murex d’or de la meilleure artiste émergente), Araya… Mais aussi Dubaï (Pamela Elias), le Canada, les États-Unis, la Grèce (Sergio Liberis), le Maroc (Rajaa Kassabni), le Nigeria… le producteur Nemer Habib...

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