Mort à 24 ans du poète danois Yahya Hassan

Mauvais garçon des lettres danoises, Yahya Hassan, est mort à 24 ans, a annoncé jeudi son éditeur. "Yahya Hassan est mort hier", a indiqué la vénérable maison d'édition Gyldendal sur son compte Instagram.

Les causes exactes de sa mort n'ont pas été rendues publiques, mais la police d'Aarhus, deuxième ville du pays où il habitait, a confirmé à la presse locale avoir été appelée mercredi pour constater le décès d'un homme "au milieu de la vingtaine". "Rien ne laisse penser à un acte criminel", a indiqué la police à la télévision TV2.

Fils de réfugiés palestiniens, cet écorché vif était devenu célèbre, à 19 ans, en 2013 avec un premier recueil portant son nom. "Je le connais depuis ses 16 ans, ce garçon brillant avec un énorme talent, les nerfs à fleur de peau. Celui-ci a insisté pour avoir sa propre voix, défendre son territoire, trouver sa propre place - malgré ce que les gens pensaient", a écrit son éditeur, Simon Pasternak, sur Instagram, où il pleure une "catastrophe". "Yahya insistait pour ne s'incliner devant personne, il ne représenterait personne (...), il voulait être lui-même", a-t-il poursuivi. Ces poèmes avaient connu un succès immédiat avec 120.000 exemplaires écoulés, un record dans le royaume scandinave.

Dans la langue des quartiers, il faisait le procès de la première génération d'immigrés, celle de ses parents palestiniens réfugiés au Danemark dans les années 1980, qu'il accusait de maltraitance, de fraude aux prestations sociales, de bigoterie. Il avait récidivé en novembre avec un nouveau recueil. Entre-temps, il avait fait les gros titres des journaux, mais avantage pour ses coups de gueule, ses tentatives d'entrer en politique et ses déboires avec la justice que pour la qualité de ses écrits. En 2016, il avait été condamné à un an et neuf mois de prison ferme pour avoir, au mois de mars, blessé par balle un adolescent de 17 ans.