Rechercher
Rechercher

Culture - La compagnie des films

Lina Chammaa Cortas : Quand je regarde un film, tout va bien !

De la céramique, une passion qu’elle n’a jamais abandonnée, à la création de bijoux vintage (pour la maison qu’elle fonde avec une amie et associée « Madame rêve » de 2004 à 2015), en passant par son amour pour l’art (grande collectionneuse de sculpture et peinture), elle se définit comme une passionnée, de ces passions presque obsessionnelles. Le 7e art en fait partie. Mais comment donc le cinéma est-il entré dans sa vie ?


L’architecte de formation dotée d’un MBA en finance Lina Chammaa Cortas ajoute de la couleur et de l’émotion à tout ce qu’elle touche. Photo DR

À quel âge et comment la passion pour le 7e art est-elle née chez vous ?

Je dois admettre que j’ai découvert le cinéma un peu tard, alors que j’étais déjà une jeune femme. Bien sûr, il m’est arrivé, comme tous les enfants, d’aller avec ma mère au cinéma les samedis après-midi pour meubler la journée, après un déjeuner chez Wimpy, mais mon réel intérêt a vu le jour lorsque j’habitais à Washington DC et que je menais une vie quasi routinière. J’avais 25 ans et mon emploi monopolisait tout mon temps, jusqu’à en devenir presque ennuyeux. Le cinéma était devenu mon refuge, mon évasion, et plus je me plongeais dans les films, plus j’avais envie de prolonger ces moments. Il y avait une salle de cinéma indépendant qui proposait des films impressionnants venus du monde entier, ce qui a contribué à mon engouement naissant. J’y ai souscrit un abonnement et me suis offert le luxe de consommer un grand nombre films (parfois jusqu’à trois par jour !). Voilà comment je suis devenue cinéphile.

Quel a été le mode d’initiation ?

J’ai commencé à fréquenter les festivals de cinéma pour en tirer le meilleur parti, à l’étranger d’abord : le Festival du film de Tribeca créé en 2002, qui est un festival de cinéma indépendant organisé par le Tribeca Film Institute.

Je suis actuellement membre du Telluride Film Festival, Colorado, également aux États-Unis. J’y regarde environ 20 à 24 films pendant quatre jours. Je privilégie généralement les hommages et certains documentaires ; j’essaie de regarder les films qui ne seront jamais projetés en salle, du moins pas au Liban. C’est un festival du film incroyable qui offre beaucoup d’opportunités. Ce qui me plaît surtout, c’est l’atmosphère qui y règne.

Loin des tapis rouges et des projecteurs braqués sur les robes pailletées et les parures en cascade, vous côtoyez des actrices et des acteurs généreux de leur temps, humbles et respectueux de chaque visiteur et vous découvrez de nombreux talents dans l’industrie cinématographique. C’est un des moments phares de l’année, un rendez-vous que j’attends avec impatience chaque été.

Que vous apporte le cinéma ?

Un sentiment de plénitude, de tranquillité d’esprit, quand je regarde un film, tout va bien !

Quelles ont été vos plus belles découvertes dans le monde du cinéma ?

C’est une question très difficile pour un cinéphile ! Tout un univers s’est offert à moi. Le cinéma m’a permis de traverser le monde et de me l’approprier.

Quel réalisateur auriez-vous aimé être ?

Il n’est pas juste pour tous ceux que j’admire de n’en citer qu’un seul, car il existe tellement de réalisateurs différents et tellement de raisons différentes pour les apprécier. Pour n’en nommer que quelques-uns, ceux qui ont toujours apporté une dimension différente au cinéma : Wim Wenders, Ethan & Joel Coen, et Paolo et Vittorio Taviani.

Vous faites un film. Quels seraient les deux acteurs et deux actrices de votre choix ?

Sean Penn, Russell Crowe (si l’un d’eux a un empêchement, je me tournerai vers Daniel Day Lewis). Pour les actrices, Frances Mc Dormand et puis-je choisir feue Audrey Hepburn ? L’actrice par excellence.

Combien de films comptez-vous dans votre cinémathèque ?

Plus de mille.

Avez-vous déjà acheté des copies piratées ?

Oui, malheureusement, mais pas de films, juste des séries et seulement si je ne les trouve pas sur Netflix et Amazon Prime !

Le film que vous avez visionné le plus de fois ?

Je dois évoquer ma dernière rencontre, celle avec Bohemian Rhapsody, de Bryan Singer. Quand le film est sorti en salles, j’étais en Nouvelle-Zélande. J’ai dû supplier un groupe d’amis de consacrer un après-midi pour aller le voir. De retour à Beyrouth, je suis allée le revoir avec mon mari, un grand fan de Freddie (Mercury, NDLR), et une troisième fois, quelques jours plus tard, j’ai emmené un ami qui avait besoin d’une distraction. J’ai pleuré à chaque fois !

Avez-vous initié quelqu’un à l’amour du cinéma ?

J’ai souvent entraîné de nombreux amis et des cousins au fil des ans.

Le genre que vous n’aimez pas du tout ?

Les films d’horreur. Aucun intérêt.

Le premier film que vous avez montré à vos enfants?

J’ai montré à ma fille Mary Poppins, de Robert Stevenson, car je savais qu’elle irait d’elle-même voir Sound of Music de Robert Wise !

Un film à regarder pendant le confinement ?

California Suite, de Herbert Ross, et si le confinement se poursuit, Godfather 1,2 et 3 de Francis Ford Coppola.

Un film à ne pas voir pendant le confinement ?

Tout film d’horreur !

Un « titre » de film qui vous décrit ?

L’insoutenable légèreté de l’être (film réalisé par Philip Kaufman et adapté du roman de Milan Kundera, NDRL) ?

Le top 5 de films de Lina Chammaa Cortas

Pour la céramiste et créatrice de mode, impossible de choisir 5 films favoris. Alors elle proteste : « Mais je pourrais en citer des dizaines et je peux continuer encore et encore. » Et de nommer, sans ordre de préférence : 3-Iron, de Kim Ki-duk

Beasts of the Southern Wild, de Benh Zeitlin

Shoplifters, de Hirokazu Koreeda

Wings of Desire, de Wim Wenders

Ida, de Pawel Pawlikowski

Kaos, de Paolo et Vittorio Taviani

Omar, de Hany Abu-Assad

Timbuktu, de Abderrahmane Sissako

Citizen Kane, de Orson Wells

The Razor’s Edge, de Edmund Goulding.


Lire aussi

Une semaine, un sujet, cinq minutes et cinq cinéastes

À quel âge et comment la passion pour le 7e art est-elle née chez vous ? Je dois admettre que j’ai découvert le cinéma un peu tard, alors que j’étais déjà une jeune femme. Bien sûr, il m’est arrivé, comme tous les enfants, d’aller avec ma mère au cinéma les samedis après-midi pour meubler la journée, après un déjeuner chez Wimpy, mais mon réel intérêt a vu le jour...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut