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Le sprint de Netanyahu et Gantz pour former un gouvernement

 Si aucun accord n'intervient, le président devrait demander aux députés de lui recommander un élu.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu (g), serrant la main à son ancien rival Benny Gantz (d) en présence du président Reuven Rivlin (c). Photo d'archives AFP

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz ont pris une pause dans leur dernier sprint de pourparlers pour former d'ici mercredi soir un gouvernement d'union et mettre fin à la plus longue crise politique d'Israël en pleine pandémie de coronavirus.

Après 16 mois de gouvernement de transition, trois élections législatives et des rebondissements les plus improbables et parfois les plus désespérants pour certains Israéliens, MM. Netanyahu, 70 ans, et Gantz, 60 ans, se sont rencontrés mardi après avoir obtenu un délai supplémentaire du président Reuven Rivlin pour former une coalition gouvernementale.

Avec l'assentiment d'une majorité de parlementaires après les législatives du 2 mars, M. Rivlin a mandaté Benny Gantz pour former le prochain gouvernement. Mais ce mandat courrait jusqu'à lundi soir. Sur les coups de minuit, il a expiré sans résultat. D'un coup de baguette magique, et à la demande de MM. Gantz et Netanyahu, le président leur a octroyé in extremis une prolongation de 48 heures, jusqu'à mercredi minuit (21h00 GMT).

Mardi, les deux camps se sont rencontrés à Jérusalem avec leurs négociateurs respectifs pour tenter de former un gouvernement "d'union nationale et d'urgence" afin d'affronter la pandémie de nouveau coronavirus qui a contaminé dans le pays plus de 11.000 personnes, dont 117 sont décédées. Mais en fin de journée, il n'y avait toujours pas de fumée blanche, de "Habemus papam" local, dans la ville Sainte. Les deux camps ont convenu de prendre une pause jusqu'à la "fin" des fêtes de Pessah, la Pâque juive. Pessah se termine mercredi en début de soirée, ce qui ne laissera en théorie que quelques heures pour sceller un pacte. Si aucun accord n'intervient, le président devrait demander aux députés de lui recommander un élu.


L'eau dans le vin 
Après avoir été initialement désigné pour former le gouvernement, Benny Gantz avait, pour tenter de faire bouger les lignes, mis de l'eau dans son vin en renonçant, à court terme du moins, à son projet de devenir Premier ministre en consentant à participer à un gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu. Ce pas de Gantz a toutefois favorisé l'implosion de son parti centriste Kahol Lavan (Bleu-Blanc, les couleurs du drapeau israélien), dont des ténors sont restés abasourdis par sa décision de rendre, selon eux, les armes pour pactiser avec leur ennemi politique.

"Netanyahu, nous sommes arrivés à l'heure de vérité. Les Israéliens attendent de nous que nous mettions de côté nos différences et que nous travaillions ensemble pour eux. L'Histoire ne nous pardonnera pas si nous n'y arrivons pas", a déclaré lundi soir M. Gantz qui il y a encore quelque temps refusait de participer à un gouvernement dirigé par M. Netanyahu en raison de son inculpation pour corruption.

Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, M. Netanyahu, est également le premier chef de gouvernement de l'histoire du pays à être mis en examen en cours de mandat. Il est poursuivi pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires et son procès prévu en mai a été reporté en raison de la pandémie.



Tensions 
Les dernières semaines ont montré des tensions entre les camps Netanyahu et Gantz sur le choix du futur ministre de la Justice, qui sera aux commandes pendant le procès de M. Netanyahu. Des désaccords semblent aussi persister sur la nomination d'un ministre de la Défense - M. Gantz et son acolyte Gaby Ashkenazi étant d'ex-chefs d'état-major -, ainsi que sur le projet d'annexion de la Vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée.

Et une question s'impose dans la tête d'un nombre important de commentateurs : Benjamin Netanyahu veut-il vraiment partager le pouvoir avec Benny Gantz ?
M. Netanyahu pourrait jouer l'attentisme afin de provoquer une quatrième élection, dirigeant entretemps le pays à sa guise et surfant de surcroît sur des sondages d'opinion très favorables, plébiscitant sa gestion de la pandémie.

Un dernier sondage créditait le Likoud de M. Netanyahu de 40 sièges et d'un total de 64 députés avec ses alliés de la droite radicale et des partis ultra-orthodoxes, soit au-delà du seuil de la majorité (61 sièges sur les 120 au Parlement) qu'aucun leader n'a réussi à atteindre au terme des trois dernières élections.


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