La police libanaise a effectué "sa plus grande opération de saisie de drogue dans l'histoire du Liban", en saisissant près de 25 tonnes de haschisch qui devaient être envoyées depuis le port de Beyrouth vers un pays africain, ont annoncé vendredi les Forces de sécurité intérieure (FSI). Le coup de filet a été mené à la mi-mars grâce à des informations de la brigade des stupéfiants qui suivait l'affaire depuis un mois.
Selon un communiqué des FSI, le bureau de lutte contre le narcotrafic a pu obtenir des informations concernant l'exportation d'une grande quantité de drogue, ce qui lui a permis d'arrêter, à la mi-mars, un convoi de huit camions se dirigeant vers le port de Beyrouth. Ces véhicules contenaient "des milliers de sacs plastiques, contenant chacun entre 20 et 30 kilos de haschisch, dissimulés de manière professionnelle dans des sacs contenant de l'engrais". Le communiqué indique que cette cargaison devait parvenir à "un pays africain", sans donner plus de précision sur sa destination. "Cette quantité est la plus importante de l'histoire du Liban", ont ajouté les FSI, déclinant les différents types de cannabis retrouvés, intitulés "Fleur du printemps", "Mood de Beyrouth" ou encore "Kiki do you love me". Une enquête est en cours pour arrêter toutes les personnes impliquées dans ce trafic, selon les FSI qui ont posté une vidéo de l’opération sur leur compte Twitter.
ضبط أضخم عملية تهريب #مخدرات بتاريخ #لبنان في إنجاز نوعي نفذه مكتب مكافحة المخدرات المركزي في وحدة الشرطة القضائية #تجار_الموت... نحن لكم بالمرصادhttps://t.co/eRPz0hq0qA pic.twitter.com/0OkWhCWNXt
— قوى الامن الداخلي (@LebISF) April 10, 2020
La culture du haschisch est illégale au Liban, la loi punissant de prison le trafic de drogue. Mais l'activité est largement répandue depuis des décennies, notamment dans la région déshéritée de la Békaa (est), où elle était devenue une industrie rapportant des millions de dollars, notamment durant la guerre civile (1975-1990). Selon l'ONU, le Liban est le troisième producteur de drogues au monde, derrière l'Afghanistan et le Maroc. Depuis 2018, les autorités libanaises envisagent une légalisation de la culture du cannabis à des fins thérapeutiques.
Outre les coups de filet ponctuels contre les barons du trafic de drogue, l'armée éradique parfois d'année en année des milliers d'hectares de cannabis dans la Békaa.
Pour mémoire
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L'industrie agricole traditionnelle du pays se porte donc bien
02 h 24, le 11 avril 2020