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Lifestyle - Papilles

Pierre Abi Haila, un cœur en chocolat

Pierre Abi Haila. Photo DR

Entre Pierre Abi Haila et le chocolat, c’est une grande histoire d’amour. Le pâtissier-chocolatier âgé aujourd’hui de 33 ans ne peut pas imaginer sa vie sans le chocolat. D’ailleurs, la question le surprend un peu. « Sans le chocolat, je ne serais pas devenu la personne que je suis aujourd’hui. En fait, je ne sais pas ce que je serais devenu. Barman peut-être ou plus probablement menuisier car j’aime travailler avec mes mains. Je suis un artisan. Je tiens cela de mon grand-père », dit-il.

Tout jeune, Pierre Abi Haila aimait passer du temps avec son grand-père maternel d’origine arménienne. « Il était cordonnier et je pouvais rester des heures avec lui dans son atelier à le regarder travailler méticuleusement de ses mains… Et puis, petit déjà j’aimais le sucre, alors il me rapportait tout le temps des fruits et du chocolat », poursuit-il.

Originaire de Dahr el-Sawan, dans le Metn, Pierre Abi Haila était élève d’une école de religieuses qui le mettent à la porte bien avant le brevet. « Je devais avoir douze ans, j’étais un cancre, très dissipé et je détestais l’école. Je ne me souviens plus en quelle classe j’étais, la supérieure m’a mis à la porte au beau milieu de l’année, donnant à ma mère une attestation disant que j’avais réussi mon année à condition que je ne mette plus jamais les pieds à l’école », raconte-t-il.

Ses parents décident alors de l’inscrire dans une école technique relevant des pères lazaristes à Dahr el-Sawan où il prépare un brevet en pâtisserie. « Contrairement aux proches et aux voisins, mes parents n’ont pas vécu mon passage à l’école technique comme un échec », dit-il, notant que ses deux frères ont suivi des études universitaires et que l’un d’eux, Pascal, qui est ingénieur, est devenu son partenaire dans la pâtisserie-chocolaterie qu’il a ouverte il y a cinq ans à Broummana et qu’il a baptisée Le Noir. « Pascal a aussi un palais très développé, c’est lui qui fait les premières dégustations, m’aidant ainsi à ajuster les saveurs », explique-t-il.


Comme des bijoux

À l’école technique, Pierre Abi Haila se sent chez lui derrière les fourneaux. Il travaille aussi pour se faire de l’argent de poche en confectionnant des cupcakes. Après son bac, il multiplie les stages à l’étranger, notamment en France, puis travaille dans plusieurs hôtels de luxe de Beyrouth. C’est au Vendôme intercontinental, grand établissement de la capitale, qu’il fait ses armes et découvre le chocolat Valrhona qui devient très rapidement son sponsor.

« Il y a quelques années, j’ai visité les plantations de chocolat relevant de l’entreprise française à Belize. J’ai passé du temps avec les agriculteurs, je suis tombé sous le charme de leur style de vie. J’aimerais y retourner, y passer plus de temps », avoue cet aventurier qui a décidé de quitter son poste de chef pâtissier au Vendôme pour s’établir à son propre compte. « Je voulais avoir ma propre enseigne, mon nom sur le chocolat que je crée, même si le chemin est plus difficile et qu’il y a plus de concessions et d’efforts à faire », explique-t-il.

Dans sa chocolaterie-pâtisserie de Broummana, c’est l’odeur du chocolat qui accueille les visiteurs. Et à travers la vitre séparant la boutique de l’atelier, on peut, avec un peu de chance, voir Pierre Abi Haila à l’œuvre. Sur un comptoir, sous une vitre, les petites pièces de chocolat – aux multiples saveurs –, savoureuses créations du chef, sont exposées comme des bijoux. Gingembre, piment, corne de gazelle, whisky, sel marin, basilic… « Très peu de personnes n’aiment pas le chocolat dont la dégustation est une expérience unique. Chacun selon sa personnalité et son état d’esprit dégustera différemment le même chocolat. La sensation monte au cerveau pour atteindre ensuite tout le corps », estime Pierre Abi Haila qui s’est fait une clientèle aux quatre coins du Liban.

Pierre Abi Haila est lauréat de plusieurs concours en France dont celui du meilleur œuf de Pâques de Valrhona en 2016, qu’il a remporté face à 115 pâtissiers du monde entier. Depuis l’année dernière, il fait partie de la sélection libanaise de la Coupe du monde du meilleur pâtissier, organisée lors de l’exposition Horeca. Actuellement, il se prépare pour la Coupe du Moyen-Orient, qui se tiendra en mai prochain à Beyrouth, également dans le cadre d’Horeca. Si l’équipe libanaise l’emporte, il prendra part à la Coupe du monde de pâtisserie qui sera organisée à Lyon en 2021 en marge du Bocuse d’or.


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Entre Pierre Abi Haila et le chocolat, c’est une grande histoire d’amour. Le pâtissier-chocolatier âgé aujourd’hui de 33 ans ne peut pas imaginer sa vie sans le chocolat. D’ailleurs, la question le surprend un peu. « Sans le chocolat, je ne serais pas devenu la personne que je suis aujourd’hui. En fait, je ne sais pas ce que je serais devenu. Barman peut-être ou plus...

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Super, à Broummana, mais ou? adresse ?

Eddy

16 h 34, le 05 mars 2020

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Commentaires (1)

  • Super, à Broummana, mais ou? adresse ?

    Eddy

    16 h 34, le 05 mars 2020

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