Alors que l’ancien Premier ministre Saad Hariri se trouve aux Émirats arabes unis où il doit être reçu aujourd’hui par l’homme fort du pays, Mohammad ben Zayed, la tournée dans le Golfe de son successeur se fait attendre. Certes, parant au plus pressé, Hassane Diab et son équipe sont accaparés en ce moment par une priorité absolue, le sauvetage de l’effondrement économique, financier et monétaire total. Toutefois, même s’il n’a pas de temps, à ce stade, pour une tournée arabe, un signe venu du Golfe assoirait mieux son autorité aussi bien à l’intérieur du pays qu’aux yeux de la communauté internationale. Or ce signe ne vient toujours pas.
M. Diab, rappelle-t-on, avait annoncé dès la formation de son gouvernement qu’il entendait se rendre dans les pays arabes, et notamment du Golfe, à la recherche d’un appui au Liban. Selon des sources diplomatiques arabes, il a demandé à être reçu en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Koweït et au Qatar, mais pour le moment, seul ce dernier pays a accédé à sa demande, tout en lui conseillant de se rendre d’abord chez le « grand frère » saoudien, pour ménager les susceptibilités et éviter d’inutiles frictions.
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On rappelle que le Qatar est soumis à un blocus de la part de l’Arabie saoudite, des Émirats et de leurs alliés depuis juin 2017, même si un petit dégel se fait sentir en ce moment. Pour en revenir à M. Hariri, après les Émirats, où un doute subsistait jeudi sur la rencontre avec Mohammad ben Zayed, il devrait se rendre demain dimanche en Arabie saoudite. Après sa visite à Riyad, ses proches lui prêtent l’intention de se rendre à Paris, Londres et Washington.En attendant, sur le plan interne, le gouvernement tarde à faire ses preuves. Reçu hier au palais présidentiel, Jan Kubis, représentant du secrétaire général de l’ONU au Liban, s’est fait promettre par le chef de l’État Michel Aoun que « l’une des plus importantes batailles que le gouvernement doit conduire est celle de la lutte contre la corruption ». M. Aoun a souligné que ce combat se fera parallèlement à des nominations et permutations dans certains organismes et a également promis à M. Kubis que « les intérêts des citoyens et leurs avoirs seront réservés ». Mais tous ces engagements restent paroles en l’air, aux yeux de l’opinion, tant que l’épargne des déposants reste inaccessible, qu’aucune véritable percée n’a été enregistrée dans la lutte contre la corruption et que des comptes ne sont pas demandés aux responsables de l’effondrement. Par ailleurs, le chef de l’État a exprimé le souhait que le dossier des réfugiés syriens figure dans le rapport semestriel de l’ONU sur l’application des résolutions internationales, attendu début mars, compte tenu du poids financier et sécuritaire représenté par ces réfugiés.
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commentaires (9)
Que Diab et ses alliés ne s’impatientent pas, ça sera à Pâques ou à la trinité. C.a.d BOUKRA BIL MICHMOUCHE HEUREUX D’avoir eu leur homme? Tant mieux, nous aussi...
Sissi zayyat
18 h 50, le 22 février 2020