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Moyen-Orient - Afghanistan

États-Unis et talibans prêts à signer un accord le 29 février

Un soldat américain portant son drapeau national dans les mains en Afghanistan. Wakil Kohsar/AFP

États-Unis et talibans espèrent signer un accord le 29 février si la baisse des violences devant s’amorcer aujourd’hui et durer une semaine est concluante, ce qui constituerait un pas en avant historique en vue de pourparlers de paix en Afghanistan au bout de 18 ans de guerre. Les États-Unis avaient exigé comme préalable à tout accord une baisse des attaques des talibans dans le pays.

« Une fois (la baisse des violences) mise en œuvre avec succès, la signature de l’accord entre les États-Unis et les talibans devrait aller de l’avant, a déclaré M. Pompeo dans un communiqué publié après une visite en Arabie saoudite. Nous nous préparons à ce que la signature ait lieu le 29 février. » Cet accord porte sur un retrait des troupes américaines en échange de garanties sécuritaires des talibans. « Après de longues négociations, (les deux parties) ont convenu de signer l’accord finalisé en présence d’observateurs internationaux (...) le 29 février », ont confirmé les talibans dans un communiqué. Tant les États-Unis que les insurgés vont désormais « créer une situation sécuritaire adéquate » avant cette date, ont-ils poursuivi. « Les forces de sécurité afghanes resteront en état de défense active pendant la semaine », a averti le président afghan Ashraf Ghani dans un discours télévisé, ajoutant que la trêve démarrerait à minuit dans la nuit de vendredi à samedi. « Les prochaines étapes du processus de paix dépendront de l’évaluation de la réduction de la violence cette semaine », a ajouté M. Ghani, réélu cette semaine pour un second mandat.

« Paix durable »

Moscou a immédiatement salué « un évènement important » pour la paix, l’OTAN se félicitant de son côté d’un accord qui ouvre la voie à une « paix durable ». Un désaccord semble toutefois manifeste entre les belligérants. Un porte-parole taliban, Suhail Shaheen, a ainsi tweeté que l’accord verrait « toutes » les forces étrangères quitter l’Afghanistan.

Mais un haut responsable de l’administration américaine a souligné que tout retrait serait « soumis à des conditions », le Pentagone souhaitant dans un premier temps maintenir des forces en Afghanistan pour combattre les jihadistes du groupe État islamique. La réduction des forces américaines « est très liée au respect des engagements pris (par les talibans) », a-t-il insisté devant des journalistes. Quelque 12 à 13 000 soldats américains sont basés en Afghanistan, pays où les États-Unis mènent la plus longue guerre de leur histoire.

Les talibans ont été chassés du pouvoir en Afghanistan par une coalition internationale menée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain. Les insurgés, qui gouvernaient à Kaboul depuis 1996, ont ensuite mené une guérilla incessante, qui a tué plus de 2 400 soldats américains et des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité afghanes. Washington a dépensé plus de 1 000 milliards de dollars pour cette guerre, qui a aussi fait plus de 10 000 morts parmi les civils afghans depuis 2009, selon l’ONU. « Nous avons reçu des ordres de nos dirigeants nous demandant d’être prêts pour la réduction des violences qui démarrera samedi », a déclaré un taliban du district de Maiwand, dans la province de Kandahar.

« Pleinement engagés »

Un autre commandant taliban basé à Kandahar, Hafiz Saeed Hedayat, a toutefois affirmé que la diminution des combats ne s’appliquerait qu’ « aux villes et aux principales routes ». « Cela signifie que peut-être la violence se poursuivra dans les districts » ruraux.

Une fois cet accord signé, des discussions interafghanes doivent s’ouvrir, alors que les talibans refusent depuis 18 ans de négocier avec le gouvernement de Kaboul, qu’ils considèrent comme une « marionnette » de Washington. D’après une source talibane au Pakistan, ces pourparlers devraient démarrer « le 10 mars ». Jeudi, le numéro 2 des insurgés, Sirajuddin Haqqani, avait déclaré les rebelles « pleinement engagés à travailler avec les autres parties » dans un « respect sincère afin de convenir d’un nouveau système politique inclusif ». « Nous sommes sur le point de signer un accord avec les États-Unis et nous sommes pleinement engagés à en appliquer toutes les dispositions dans la lettre et l’esprit », avait-il écrit dans une tribune au quotidien américain New York Times.

Pour l’expert des talibans Rahimullah Yusufzai, « les deux parties ont montré leur volonté de signer un accord de paix, ce qui constitue une évolution significative ». Mais la phase suivante sera plus problématique car « les talibans ne sont toujours pas disposés à discuter directement avec le gouvernement afghan », dans lequel agissent en outre des « fauteurs de troubles » « opposés à ce processus », a-t-il estimé.

Source : AFP


États-Unis et talibans espèrent signer un accord le 29 février si la baisse des violences devant s’amorcer aujourd’hui et durer une semaine est concluante, ce qui constituerait un pas en avant historique en vue de pourparlers de paix en Afghanistan au bout de 18 ans de guerre. Les États-Unis avaient exigé comme préalable à tout accord une baisse des attaques des talibans...

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