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Campus - DOSSIER

Orientation professionnelle : lorsqu’on tarde à trouver sa voie

Une fois à l’université, de nombreux étudiants regrettent leur choix de filière. Quelles sont les raisons de ces mauvaises décisions ? Comment les éviter ? Comment bien se réorienter ? Témoignages et bribes de réponses.

Une année après avoir intégré la faculté de pharmacie de la LAU, Joey Boutros Malek a décidé de changer de cursus et s’est inscrite en marketing avec une mineure en psychologie. photo Zeina Trad

« À la fin du deuxième semestre de pharmacie, j’ai réalisé que ce n’était pas ce que je voulais faire pour le reste de ma vie. J’avais perdu tout intérêt pour ce que j’étudiais et je n’étais plus motivée à exceller dans ce que je faisais », se rappelle Joey Boutros Malek, deuxième année en marketing, mineure en psychologie, à la LAU.

Il en va de même pour Moustapha Ajram, troisième année en économie à l’AUB. S’intéressant à l’ingénierie mécanique depuis l’école, le jeune étudiant réalise à la fin de sa première année universitaire qu’il avait fait un mauvais choix : « J’allais bien sur le plan académique, mais je n’avais aucune passion pour les cours d’ingénierie que nous suivions et je sentais que c’était très ennuyeux. »

Une phase difficile qu’il faut savoir gérer

Pour certains étudiants, réaliser qu’ils se sont trompés de discipline les plonge en pleine déroute, voire dans l’anxiété. « Le choix professionnel ne doit pas infliger une souffrance à l’étudiant, on ne veut pas aller à l’université et endurer un calvaire, on veut assister aux cours en ayant envie d’apprendre et ne pas sentir que c’est un devoir forcé. Sinon, cela aboutit parfois à la dépression qui affectera le parcours universitaire », affirme Jana Aouad, directrice adjointe du service étudiant d’information et d’orientation de l’USJ. Déchirés et perdus, ces étudiants vivent une période au cours de laquelle ils doivent se confronter à un certain nombre de problématiques, dont des décisions déterminantes à prendre ou la réaction de leurs parents.

« Durant cette phase, j’étais totalement angoissé. Je ne savais pas quelle était la meilleure décision à prendre et j’avais toujours en moi la crainte de faire de nouveau un mauvais choix », confie Nadim Khoury, étudiant en traduction à l’USJ. Comme lui, Joey Boutros Malek avoue s’être sentie « confuse et effrayée ». Même réaction chez Moustapha Ajram. « J’étais très démotivé », répète-t-il. « Prendre la décision de changer de cursus après un an et demi à l’université fut difficile car je sentais que j’avais déjà trop dépensé en ingénierie », explique-t-il.

Quant à Layal Harati qui vient de terminer sa quatrième année de chimie à la LAU, elle confie s’être sentie dévastée pendant trois semaines lorsqu’elle a décidé d’abandonner ses études en biologie. « Je suis passée par une crise existentielle, je ne savais pas quoi faire, j’ai pensé que je ne valais rien, que j’étais impuissante. Personne ne pouvait m’aider, même pas mes parents qui étaient contre ma décision de changer de discipline. J’ai beaucoup pleuré, je ne dormais pas la nuit. »

Clara Kanso, qui étudiait l’économie à l’USJ avant de se réorienter vers le marketing et la publicité, est passée par une expérience proche qu’elle décrit ainsi : « Je n’arrivais plus à étudier. Je ne réussissais plus. Déçue par mes notes, je sentais que je ne pouvais pas continuer comme ça. Et c’était difficile de convaincre mes parents, d’avouer que j’avais fait le mauvais choix, et du coup de perdre un an, de ne pas pouvoir obtenir mon diplôme en même temps que mes amis. C’était très désagréable à vivre. » Et d’ajouter : « Je me répétais que si je n’ étais pas capable de supporter trois années universitaires, comment j’allais pouvoir travailler durant toute ma vie dans ce secteur que je ne désirais pas du tout ? »

Les raisons qui conduisent à faire un mauvais choix

Le profil du jeune, son environnement ou une orientation inadéquate ou inexistante peuvent le pousser à se tromper de parcours universitaire.

« Les étudiants qui changent de discipline en milieu de parcours sont souvent ceux qui sortent indécis de l’école, ne s’intéressant à aucune filière en particulier, et qui arrivent à l’université sans être convaincus de la formation choisie », affirme Makram Ouaiss, doyen des étudiants à la LAU-Byblos. De même, pour Jana Aouad, directrice adjointe du service étudiant d’information et d’orientation de l’USJ, la mauvaise prise de décision concernant le choix de la formation se produit parfois lorsque l’élève n’éprouve de passion pour aucune des disciplines. « Il y a des cas où l’élève est déconnecté, il ressent du désintérêt par rapport à ce qu’il va étudier, il n’essaie même pas de trouver une passion et ne fait aucune recherche personnelle », explique-t-elle.

Parmi les raisons de cette indécision ou de ce désintérêt figurerait la surcharge du travail au lycée. « Le programme du secondaire est intensif, comportant beaucoup de matières et exigeant une longue durée d’études. Par conséquent, beaucoup d’élèves n’ont pas vraiment le temps de réfléchir au sujet de leurs études universitaires, de découvrir les formations disponibles ou ce qui se passe en dehors de l’école », estime Abdo Ghié, vice-président adjoint pour la gestion des inscriptions à la LAU. En même temps, « personne ne prend le temps de vraiment discuter avec les élèves à propos des disciplines, des matières prodiguées dans les formations, des perspectives de carrière et des salaires », ajoute-t-il encore.

L’influence de l’entourage

Certains étudiants se laissent, en outre, influencer par leur famille. « Les parents sont parfois à blâmer pour le choix de leurs enfants. Ils leur donnent de mauvais conseils, les forcent à s’inscrire à certains cours car pour leur génération, à leur époque, ces cours-là permettaient d’accéder à de bonnes carrières. Les étudiants finissent par échouer », explique Talal Nezameddine, doyen des affaires étudiantes à l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Si ce phénomène a diminué, selon Ghié, « il y a encore des parents qui exigent que leurs enfants soient médecins, avocats, ingénieurs ou pharmaciens. Même si l’élève n’en est pas convaincu, il le fait pour satisfaire ses parents, sans oser avouer qu’il ne se sent pas à l’aise. Ainsi, si un élève a envie de se spécialiser en littérature, ses parents objectent, arguant que ce n’est pas un gagne-pain ».

Dans d’autres cas, les élèves sont « poussés par leur famille à choisir une discipline qui est en ligne avec leurs notes, mais pas nécessairement avec leurs envies ou leurs intérêts, comme le souligne Makram Ouaiss. Ils décident par la suite de changer de discipline ».

Outre les parents et l’entourage, comme les amis ou les professeurs, d’autres facteurs influencent la décision des élèves, « comme la méconnaissance des débouchés, des métiers ou même des besoins du marché », note encore Jana Aouad.

L’orientation reçue au lycée

Quant aux étudiants interviewés, certains mettent en cause l’orientation reçue au lycée. « Elle n’était pas à la hauteur de mes attentes. Cette orientation, basée uniquement sur des présentations faites par quelques universités invitées à l’établissement scolaire, ne m’a pas permis de trouver la bonne filière », confie Nadim Khoury, aujourd’hui étudiant en traduction à l’USJ. Le jeune homme raconte qu’après le bac, il s’est inscrit en lettres françaises pensant que c’était l’unique option pour devenir enseignant de français. « Après avoir suivi quelques cours, je me suis rendu compte que ce cursus ne correspondait ni à ma personnalité ni à mes aspirations », reconnaît-il, regrettant de ne pas avoir pu découvrir plus tôt les diverses formations auxquelles il aurait pu avoir accès.

Revenant sur les présentations effectuées par les universités dans les écoles, Abdo Ghié soulève la question du temps, plutôt court, que certains établissements scolaires leur consacrent : « Le représentant du bureau responsable de l’orientation est obligé de raccourcir sa présentation pour l’adapter aux limites de temps. » Et d’ajouter : « Certaines écoles ne nous ouvrent pas leurs portes pour présenter nos formations, mais nous invitent à la journée portes ouvertes où notre rôle se réduit à répondre aux questions de quelques élèves intéressés », explique Ghié. Cette année, selon ce dernier, des établissements scolaires ont complètement annulé les foires et les journées de présentation, vu le retard accumulé dans le programme scolaire dû à la fermeture des écoles.

La préférence pour certaines disciplines scolaires

Lorsque l’orientation reçue est insuffisante, il arrive souvent que les élèves se basent sur leur préférence pour certaines matières scolaires pour choisir leur cursus. Une fois à l’université, ces étudiants découvrent que les cours ne correspondent pas à leurs attentes. Ils « n’arrivent pas à avoir les notes ou les résultats qu’il faut pour continuer, échouent » et finissent par changer de parcours, selon Ouaiss. Ce que confirme le témoignage de Layal Harati qui vient de terminer sa quatrième année de chimie à la LAU. « À l’école, j’aimais la biologie, et c’est ce que j’ai étudié en première année à l’université. Rapidement, j’ai réalisé que j’avais fait le mauvais choix, mais j’ai continué de me convaincre que c’était ce que je voulais et je me suis mise au défi jusqu’au moment où j’ai raté un examen final. J’ai alors décidé de changer de voie », confie-t-elle. Il en va de même pour Clara Kanso. Bonne élève, passionnée par les cours d’économie au lycée, elle choisit cette filière pour ses études universitaires à l’USJ. Une fois à l’université, elle est désenchantée, voire malheureuse, incapable de réussir. « Je me suis sentie au mauvais endroit, je ne comprenais pas bien les notions mathématiques, malgré les cours supplémentaires. J’ai réalisé alors que ce n’était pas du tout ce que je voulais comme carrière », confie-t-elle.

Enfin, si l’école et les parents jouent un rôle essentiel dans l’orientation des jeunes élèves, il faut également tenir compte de divers autres facteurs, comme les différentes filières disponibles ou le lien entre les universités et les écoles, selon Makram Ouaiss. « C’est un problème, au niveau de la sensibilisation et de l’information, qui implique plusieurs parties dont le ministère de l’Éducation, les universités, les écoles et les parents », conclut-il.

Bien choisir sa voie

Effectuer son choix professionnel ne se fait pas du jour au lendemain.

Si certains lycéens choisissent leur parcours académique avec confiance et certitude, d’autres restent indécis et souffrent de ne pas pouvoir se projeter dans leur avenir proche. Or effectuer ce choix décisif ne se fait pas du jour au lendemain. Parmi les aspects déterminants dans le choix de sa discipline figurent les mécanismes scolaires d’orientation. « Les écoles doivent participer aux événements organisés par les universités pour encourager les élèves à expérimenter différentes filières », assure Makram Ouaiss, doyen des étudiants à la LAU-Byblos. Ces événements comprennent les foires des sciences et des arts, des compétitions, des camps d’été ou différentes simulations telles que la modélisation des Nations unies (MUN) organisée par la LAU.

Les jeunes interviewés, étudiants ou diplômés, partagent cet avis. « Tout commence à l’école. Si celle-ci ne nous oriente pas d’une façon correcte, nous ressentons à l’université qu’on est au mauvais endroit », estime Layal Harati, fraîchement diplômée en chimie de la LAU.

« Les écoles devraient améliorer leurs programmes d’orientation et encourager leurs élèves à ne pas choisir une filière d’étude en fonction de la matière qu’ils ont aimée à l’école, mais en fonction de leur caractère et de leurs intérêts », recommande Joey Boutros Malek, en deuxième année marketing, mineure en psychologie, à la LAU. Selon d’autres étudiants, comme Rodrigue Makhraz, étudiant en gestion des entreprises à l’Université antonine, les écoles doivent « organiser des stages pour les lycéens ainsi que des rencontres entre les différentes promotions ». Établir des ponts avec le monde professionnel semble être un aspect primordial dans l’orientation des jeunes. « Il est très important que les écoles mettent les élèves en contact avec des gens de différents horizons », ajoute Makram Ouaiss.

En parallèle, toujours selon Ouaiss, la famille joue un rôle majeur dans la capacité du jeune à choisir sa formation, en évitant, toutefois, de lui dicter ses décisions. « Un enfant qui grandit dans une famille qui l’encourage à effectuer des stages, à profiter d’expériences diverses ou de programmes spéciaux aura plus de chances de trouver quelque chose qui pourrait l’accrocher… » avance-t-il. Par contre, lorsque l’enfant ne jouit pas de cet environnement familial, il doit le retrouver à l’école. « Sinon, ce sont des expériences de vie qui vont influencer son choix. Pour certains, ces influences-là ne suffisent pas ou sont inexistantes », poursuit Ouaiss.

Mener sa propre recherche

Pour éviter autant que possible de se tromper de parcours, un élève est appelé, avant de choisir sa discipline, à mener une recherche personnelle sur les filières possibles, qu’elle soit incitée ou non par l’établissement scolaire. Entreprendre sa propre recherche permet de « savoir où aller plus tard dans sa vie », témoigne Carine Darwish, étudiante en génie civil à l’USJ, qui a choisi son cursus suite à sa recherche sur le domaine et sa rencontre avec des professionnels.

Le facteur temps semble être déterminant selon certains étudiants. « Il faut se renseigner dès la deuxième année du lycée sur les différents cursus universitaires », conseille Rodrigue Makhraz. S’informer sur les filières offertes donc, mais pas seulement. Nadim Khoury, étudiant en traduction à l’USJ, préconise de « s’enquérir sur les cours dispensés dans chaque cursus, sur les prérequis, mais aussi sur les débouchés professionnels ». Et d’ajouter : « Je pense qu’il est important, durant la phase de découverte de soi et de notre passion, d’être ouvert et de poser des questions sur des formations dans plusieurs champs disciplinaires, puisqu’une information peut nous faire changer d’avis ou nous éclaircir afin de faire le bon choix de carrière. »

Les étudiants sont unanimes. Une recherche approfondie permet de s’assurer du domaine choisi, d’éviter de « se baser sur des sentiments » qui « peuvent ne pas être exacts et conscients », comme le souligne Clara Kanso, aujourd’hui diplômée en marketing et publicité de l’USJ, mais également de découvrir « l’offre et la demande » en matière d’emploi ainsi que « les disciplines sœurs ou les salaires », selon Rim Daaboul, étudiante en première année de travail médico-social à l’UL.

Toutefois, des étudiants soulignent que l’aspect pécuniaire ne devrait pas être un facteur déterminant dans le choix d’une filière. « Toute personne passionnée par son travail y excellera, quel que soit le cliché véhiculé là-dessus », avance Moustapha Ajram, en troisième année d’économie à l’AUB, qui, après des lectures poussées sur des sujets économiques, a fini par abandonner ses études en génie mécanique pour s’inscrire en économie.

Jana Aouad, directrice adjointe du service étudiant d’information et d’orientation de l’USJ, estime que l’élève doit choisir un métier qui le passionne et qui soit assez rentable. « Le cœur et la raison doivent travailler de concert dans le choix de la formation. Ce duo, c’est l’idéal pour choisir une filière. La passion peut être un déclencheur. »

« Il est important de réfléchir à l’objectif à long terme, de ce que les étudiants font, ce qu’ils souhaitent atteindre », insiste Talal Nezameddine, doyen des affaires étudiantes à l’AUB. « Ce qui importe, ce n’est pas la discipline qu’on étudiera aujourd’hui, mais le métier qu’on fera dans quelques années. Donc il faut choisir le métier et non pas la discipline », conseille encore Layal Harati. Un choix qu’il ne faut pas prendre à la légère, selon Carine Darwish qui rappelle : « Choisir une discipline n’est pas un jeu, il s’agit d’un domaine qui nous accompagnera longtemps. »

Et Clara Kanso de conclure : « Il faut donner toute son importance à l’orientation, parce que cette décision que l’on prend à 17 ans va affecter toute notre vie, et choisir un métier qu’on aime, un métier qui nous motive à continuer, parce ce que c’est de notre avenir qu’il s’agit. »

Rebondir lorsqu’on s’est trompé de voie

Des structures établies dans les universités aident les étudiants qui souhaitent changer de discipline en milieu de parcours académique à bien se réorienter.

Lorsque Clara Kanso, étudiante à l’USJ, a décidé d’abandonner l’économie, elle était incapable de se réorienter. « J’avais peur de prendre une autre mauvaise décision, je voulais être certaine de ce que je désirais vraiment étudier pour me lancer. Je me suis alors dirigée vers le service d’orientation où on a compris rapidement ma situation. On a beaucoup discuté de ma personnalité et de ma vision concernant mon avenir professionnel », raconte-t-elle. Le personnel de ce service lui a ainsi proposé trois disciplines qui convenaient le plus à sa personnalité, parmi lesquelles le marketing et la publicité qu’elle a fini par choisir. « En m’expliquant ce domaine, je m’y suis retrouvée. On m’a accordé également la possibilité d’assister à des cours de 1re, 2e 3e année pour être sûre que c’était ce que je souhaitais faire », affirme-t-elle.

Pareillement, décidant d’abandonner la pharmacie après une année d’études, Joey Boutros Malek, aujourd’hui en 2e année de marketing avec une mineure en psychologie à la LAU, a sollicité le bureau des affaires étudiantes de son université. Après avoir effectué un test, « nous avons discuté des résultats qui ont révélé des intérêts liés à mon caractère. Il a été établi que le marketing me convenait le mieux », note-t-elle. C’est auprès de ce même bureau que s’est dirigée Layal Harati, jeune diplômée en chimie, alors qu’elle était étudiante en 1re année de biologie, discipline à laquelle elle a voulu renoncer. « On m’a envoyée rencontrer des enseignants et des chefs de département pour me renseigner à propos des différentes filières. Ceci est très important. L’université peut nous aider mieux que l’école », se rappelle-t-elle.

Écouter, comprendre, conseiller

Dans les universités, des structures, sous différentes appellations, sont consacrées aux choix de carrière. Elles accueillent les étudiants, les écoutent et leur soumettent des tests afin de les aider à trouver des filières qui correspondent à leur personnalité et à leurs aspirations. « Le bureau d’orientation professionnelle offre une orientation personnalisée concernant la formation et la profession qui tient compte des intérêts et des notes des étudiants », explique Abdo Ghié, vice-président adjoint pour la gestion des inscriptions à la LAU.

Selon Makram Ouaiss, doyen des étudiants à la LAU-Byblos, le rôle du bureau des affaires étudiantes est « d’écouter les étudiants pour comprendre les raisons de leur décision. Il leur soumet un test à propos de leurs capacités et leurs intérêts, permettant de discuter avec eux et de leur proposer diverses possibilités ».

De même, à l’USJ, le service étudiant d’information et d’orientation aide l’étudiant à effectuer un travail d’introspection pour trouver sa voie et les pistes qui peuvent l’intéresser. « C’est un service d’écoute qui instaure une relation de confiance avec les élèves et les étudiants », souligne Jana Aouad, directrice adjointe du service étudiant d’information et d’orientation de l’USJ. Durant les entretiens, « on discute de leurs soucis, doutes et désirs », poursuit-elle. Le personnel fournit également aux jeunes les informations nécessaires concernant les formations et leurs débouchés et « évalue les éléments qui les intéressent, côté carrière et personnalité ». Ainsi, insatisfait de la formation en lettres françaises, Nadim Khoury confie que le service d’orientation de l’USJ l’a « aidé à dresser un parcours à succès », lui permettant de se réorienter vers la traduction. « L’idée de devenir traducteur, de découvrir de nouvelles langues et de nouvelles cultures était ce que je cherchais depuis le tout début. Le service d’orientation m’a fourni toutes les informations nécessaires relatives au domaine et à ses débouchés », ajoute-t-il.

Des classes ouvertes pour découvrir les formations

Selon Jana Aouad, les indécis ont « la possibilité d’assister à des classes ouvertes, vivre dans la peau d’un étudiant, venir à l’USJ pour des séances d’orientation gratuites, rencontrer les responsables pédagogiques de chaque département, assister à des portes ouvertes. Cela leur permet de décider d’une manière plus concrète et exacte ».

Les étudiants prennent ainsi divers cours pour découvrir les matières et pouvoir se décider sur une formation ; une possibilité également offerte à la LAU et à l’AUB. « L’AUB offre un système d’arts libéraux permettant à l’étudiant de choisir des cours de philosophie, de maths ou de sciences, afin d’apprendre à propos des différents domaines, puis choisir le mieux adapté à son profil pour s’y spécialiser », souligne Talal Nezameddine, doyen des affaires étudiantes à l’AUB.

Par ailleurs, ces universités disposent d’autres moyens qui accompagnent les jeunes dans leur quête d’une filière. Parmi ces dispositifs figurent les newsletters d’orientation mensuelles, comme celle publiée par le service d’information et d’orientation de l’USJ, ou les rencontres entre les étudiants et des entreprises nationales et régionales, comme à l’AUB.

« À la fin du deuxième semestre de pharmacie, j’ai réalisé que ce n’était pas ce que je voulais faire pour le reste de ma vie. J’avais perdu tout intérêt pour ce que j’étudiais et je n’étais plus motivée à exceller dans ce que je faisais », se rappelle Joey Boutros Malek, deuxième année en marketing, mineure en psychologie, à la LAU.Il en va de même pour...

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