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Politique

Hankache : Une séance parlementaire immorale

Pendant que ses collègues accordaient leur confiance au gouvernement hué par les manifestants, Élias Hankache ouvrait à ces derniers les portes de la Maison Kataëb à Saïfi. Suzanne Baaklini

Élias Hankache, député des Kataëb, a estimé que la séance parlementaire d’hier était « immorale ». Il se trouvait hier au siège du parti à Saïfi, où les manifestants sont arrivés en masse, après avoir été refoulés par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes et de jets d’eau. Dénonçant le spectacle de « députés barricadés derrière des murs en béton », il affirme que « les parlementaires ne peuvent s’enorgueillir de devoir rentrer clandestinement la nuit (lundi soir) à l’hémicycle pour ne pas avoir affaire à leurs électeurs ». Il souligne que « le peuple sent que ses revendications sont prises à la légère ». « S’il faisait confiance à la classe politique, il ne se serait pas révolté », poursuit-il, soulignant qu’après 120 jours de contestation populaire, « il n’est pas possible que les députés continuent de travailler comme si de rien n’était ».

Passant en revue les maux sociaux (faim, chômage, émigration, corruption, licenciement dans les entreprises du secteur privé, fermeture de plusieurs entreprises…), M. Hankache reproche « au pouvoir en place de ne pas avoir encore proposé un plan de solution ».


(Lire aussi : À Zokak el-Blatt, les motards de Khandak caillassent les manifestants et... escortent les voitures des députés)


À l’instar des Kataëb, certains députés tiennent un discours d’opposition, mais pour Élias Hankache, « il appartient au peuple de décider si cela les représente ». « Certaines composantes, plus précisément les Forces libanaises, le courant du Futur et le PSP, auraient pu provoquer un défaut de quorum. J’ignore les raisons pour lesquelles elles ne l’ont pas fait. Peut-être que chaque partie a ses propres considérations, ce que nous n’avons pas », ajoute-t-il.

Commentant la forte répression des manifestants, M. Hankache se demande comment les parlementaires « peuvent accorder la confiance à un gouvernement qui n’a pas celle du peuple ». « Nous nous opposons aux actes de vandalisme, mais le moins que le peuple puisse faire c’est de se révolter », poursuit-il, en ajoutant que « le gouvernement n’a pas la confiance de la communauté internationale, alors que nous avons urgemment besoin de son soutien ». Pour lui, l’alternative serait la formation d’un cabinet capable de redresser le pays. Or non seulement l’actuel gouvernement « ressemble à ses prédécesseurs, mais les ministres ont été désignés dans leur majorité par les chefs des partis politiques ».

À la question de savoir pourquoi les députés Kataëb ne présenteraient pas leur démission, M. Hankache note que « cela ne servira à rien parce qu’il y aura des législatives partielles » et que son parti peut être plus utile dans l’opposition. « Comme le fait d’avoir présenté le 30 octobre une proposition de loi visant à raccourcir le mandat du Parlement pour pouvoir organiser des législatives anticipées. Ce qui est nécessaire pour pouvoir renouveler la classe politique », explique-t-il.



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Élias Hankache, député des Kataëb, a estimé que la séance parlementaire d’hier était « immorale ». Il se trouvait hier au siège du parti à Saïfi, où les manifestants sont arrivés en masse, après avoir été refoulés par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes et de jets d’eau. Dénonçant le spectacle de « députés barricadés derrière des...

commentaires (2)

Encore faut il qu'il y est un gouvernement légitime. Tout a été fait dans l'illégitimité la plus totale et on vient discuter de présence et d'absence de certains alors qu'à la base le gouvernement ne représente qu'une minorité honnie par le peuple et qui est la cause du désastre actuel. Pour l'amour de ce que vous vénérez, cessez de parler de gouvernement, d'état et de droits. Cela fait bien longtemps que le Liban en est privé et que la loi de la jungle est devenue la seule qui vaille dans notre pauvre pays. Alors un peu de decence et de respect pour le peuple qui refuse ce fait accompli. Quelle mascarade!

Sissi zayyat

13 h 13, le 12 février 2020

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Commentaires (2)

  • Encore faut il qu'il y est un gouvernement légitime. Tout a été fait dans l'illégitimité la plus totale et on vient discuter de présence et d'absence de certains alors qu'à la base le gouvernement ne représente qu'une minorité honnie par le peuple et qui est la cause du désastre actuel. Pour l'amour de ce que vous vénérez, cessez de parler de gouvernement, d'état et de droits. Cela fait bien longtemps que le Liban en est privé et que la loi de la jungle est devenue la seule qui vaille dans notre pauvre pays. Alors un peu de decence et de respect pour le peuple qui refuse ce fait accompli. Quelle mascarade!

    Sissi zayyat

    13 h 13, le 12 février 2020

  • Que de crimes, la Révolution française n'a-t-elle pas été responsable et coupable sur le plan national et international. Le désir de plus de justice, de démocratie et du courage nécessaire au gouvernement actuel exige bien le contraire d'une incitation à la haine et aux illusoires bienfaits d'un chaos révolutionnaire. La Révolution française en témoigne ! Ce n'est pas de cela dont le Liban et les libanais ont besoin, mais d'un gouvernement promouvant plus de justice, plus de compassion pour régler dignement et efficacement la situation catastrophique actuelle et susciter l'aide internationale. Vive un vrai patriotisme loin de toute démagogie populiste. C'est le vœu que je forme pour le Liban et son gouvernement légitime.

    dintilhac bernard

    07 h 19, le 12 février 2020

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