Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a violemment critiqué la version finale de la déclaration ministérielle, estimant qu’il s’agit d’un texte « creux » digne d’un « sujet de rédaction d’écoliers en classe primaire », lui attribuant une note de trois sur dix. Pour lui, la déclaration ministérielle « ignore la réalité » dont le gouvernement n’est pas conscient, comme « s’il vivait dans les années soixante ou au milieu des années quatre-vingt-dix », lorsque la situation dans le pays allait bien.
S’il affirme, dans une interview accordée à l’agence al-Markaziya, que les députés des Forces libanaises assisteront à la séance parlementaire consacrée au débat de confiance, « puisqu’elle est constitutionnelle, contrairement à la séance plénière consacrée au vote du budget », M. Geagea laisse entendre que ces derniers ne voteront pas en faveur du gouvernement « qui ne mérite pas la confiance ».
Le chef des FL reproche surtout au gouvernement de Hassane Diab d’avoir occulté les deux problèmes essentiels à savoir le manque de liquidités et l’économie défaillante. Pour lui, l’adoption par le cabinet Diab du plan de l’ancienne ministre de l’Énergie, Nada Boustani, est « le plus grand scandale » que contient le texte. « Cela confirme que le gouvernement adopte les méthodes de travail qui ont empêché de trouver une solution au secteur de l’électricité depuis dix ans », a-t-il insisté.
Approuvé par le précédent gouvernement de Saad Hariri en avril dernier, ce plan comprend trois phases : une première visant à progressivement réduire les déficits, une deuxième prévoyant la construction de centrales temporaires puis définitives et enfin une troisième consistant à augmenter les tarifs. Il rappelle dans ce cadre que le secteur de l’électricité coûte à l’État près de deux milliards de dollars par an.
« Un secteur aux mains d’une minorité »
Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a lui aussi critiqué l’engagement du cabinet Diab à appliquer le plan Boustani pour l’électricité. Sur Twitter, M. Joumblatt a ainsi accusé sans le nommer le Courant patriotique libre (CPL, fondé par le chef de l’État, Michel Aoun) d’avoir empêché d’inclure dans la déclaration ministérielle du cabinet Diab « les réformes requises » dans le secteur de l’électricité, en crise depuis des décennies.
« Celui qui contrôle le secteur de l’électricité et derrière lui, dans l’ombre, plusieurs sociétés et partenaires, sont parvenus à imposer la déclaration ministérielle en l’état, malgré une timide tentative d’opposition de quelques ministres qui voulaient inclure la réforme requise », a accusé M. Joumblatt dans un tweet. « Ce secteur reste donc aux mains d’une minorité, dans une administration amputée, incapable d’empêcher l’effondrement et la faillite de l’État », a-t-il ajouté.
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Des milliards pourquoi ils ne construisent pas des centrales électriques au lieu de donner l'argent aux turcs
Eleni Caridopoulou
17 h 03, le 08 février 2020