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Tunisie : HRW appelle au rapatriement de 196 enfants de jihadistes présumés

Photo d'illustration AFP / Fadel SENNA

L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a appelé jeudi les autorités tunisiennes à poursuivre le rapatriement des quelque 196 enfants tunisiens toujours bloqués en Libye, en Syrie et en Irak, où leurs parents sont soupçonnés d'avoir rejoint des groupes jihadistes.

Tunis a rapatrié le 23 janvier six jeunes orphelins, dont certains parents avaient été tués en 2016 à Syrte, ex-bastion en Libye du groupe Etat islamique (EI). Ces enfants, âgés de 3 à 12 ans et pris en charge depuis trois ans par le Croissant-Rouge, ont été reçus à leur arrivée par le président Kais Saied, qui a dit vouloir accélérer les rapatriements.

"La Tunisie devrait agir rapidement pour donner suite à cette mesure positive en rapatriant ses enfants pris au piège dans des camps et des prisons sordides", a déclaré Amna Guellali, directrice du bureau de Tunis de HRW. "Les enfants ne devraient pas être punis pour les crimes présumés de leurs parents", a-t-elle ajouté.

Le consul général de Tunisie à Tripoli avait indiqué fin janvier qu'il y avait encore "36 autres enfants et 20 mères vivantes" en Libye.

En outre, 160 autres enfants se trouvent en Syrie et en Irak, parfois détenus avec leurs mères, rappelle HRW.

"Le gouvernement tunisien essaie de rapatrier les enfants de Libye sans leurs mères", a déploré Mohamed Iqbel Ben Rejeb, président de l'Association des Tunisiens bloqués à l'étranger, qui milite pour faciliter les retours. Quant au sort des enfants tunisiens en Syrie, "nous n'avons que très peu d'informations", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

"Tous les Tunisiens devraient être autorisés à retourner en Tunisie", estime HRW, soulignant que les enfants "ne doivent pas être séparés de leur mère ni d'autres membres de leur famille, sauf s'il existe des preuves convaincantes qu'une telle séparation est dans leur intérêt."

La Tunisie a été ces dernières années l'un des principaux pourvoyeurs de jihadistes dans le monde : 3.000 Tunisiens sont partis combattre à l'étranger, selon les autorités. Certains ont rejoint l'EI dans son fief libyen à Syrte, qui a été prise en décembre 2016 par les forces alliées au Gouvernement d'union nationale basé à Tripoli, après des mois de violents combats.

En Tunisie, pays toujours sous état d'urgence et marqué par une série d'attentats meurtriers en 2015 et 2016, les autorités ont longtemps été réticentes à tout retour, même d'enfants, et la question reste sensible pour l'opinion publique.

L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a appelé jeudi les autorités tunisiennes à poursuivre le rapatriement des quelque 196 enfants tunisiens toujours bloqués en Libye, en Syrie et en Irak, où leurs parents sont soupçonnés d'avoir rejoint des groupes jihadistes.
Tunis a rapatrié le 23 janvier six jeunes orphelins, dont certains parents avaient été tués en...