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Politique - Rencontre

Jan Kubis : C’est une honte que le Liban n’ait pas encore de courant 24h sur 24 !

« Si vous voulez être aidés, vous devez vous aider vous-mêmes ! » a lancé le coordinateur des Nations unies au Liban, invité par l’ordre des rédacteurs.

Le coordinateur des Nations unies au Liban, Jan Kubis, invité par l’ordre des rédacteurs à une rencontre-débat hier. Photo tirée du site de l’ordre des rédacteurs

Le coordinateur des Nations unies au Liban, Jan Kubis, s’est rapidement imposé sur la scène diplomatique. Succédant à Pernille Kardel, il a très vite donné un nouveau style à la représentation de l’ONU au pays du Cèdre en adoptant un ton pour le moins direct et franc dans l’approche de la crise libanaise. Invité par l’ordre des rédacteurs à une rencontre-débat hier, M. Kubis s’est prêté au jeu, tout en insistant sur le fait qu’il croyait avoir été invité pour discuter des problèmes de la presse. Il a rappelé la position des Nations unies à l’égard du Liban : « Si vous voulez être aidés, vous devez vous aider vous-mêmes ! » Il a ajouté que la composition et la forme du gouvernement de Hassane Diab sont des questions internes et que ce qui compte pour la communauté internationale, c’est le programme de ce cabinet et sa détermination à mener des réformes, dont la plus pressante porte sur le dossier de l’électricité. « C’est une honte que le Liban n’ait pas encore du courant électrique 24h sur 24 », a déclaré le diplomate, qui a toutefois refusé de trop entrer dans les questions politiques.

Prié de définir les conditions exigées par la communauté internationale pour aider le Liban, M. Kubis a répondu : « Les réformes, les réformes et encore les réformes », avant d’ajouter qu’il ne peut pas entrer dans les détails avant que le gouvernement n’obtienne la confiance du Parlement. Il a aussi encouragé les journalistes à lire les réformes demandées par le Groupe international de soutien au Liban (GISL) et rappelé que les manifestants expriment à leur tour les réformes exigées, comme le dossier de l’électricité... Selon le coordinateur de l’ONU au Liban, pour que l’action des Nations unies soit efficace, elle a besoin « d’un partenaire, et cela ne peut être que le gouvernement ». Dans ce contexte, l’ONU ne s’intéresse pas à la forme du gouvernement. Elle souhaite simplement qu’il travaille pour le Liban, « qu’il écoute les revendications du peuple et qu’il mette au point une feuille de route claire pour résoudre la crise économique et sociale. C’est ce qu’avaient réclamé les Nations unies depuis le premier jour des protestations ».

Selon lui, le rôle des Nations unies au Liban ne se limite pas à la surveillance. L’ONU cherche à jouer un rôle plus efficace pour pousser vers l’amélioration de la situation sans que cela ne constitue une intervention dans les affaires libanaises internes ou dans toute question sensible pour la souveraineté du pays. Pour M. Kubis, une des grandes réalisations de l’ONU au Liban s’est faite à travers la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui contribue à maintenir le calme au Sud et dont le rôle est salué par les autorités libanaises.



(Lire aussi : « Et le Liban est mon unique allégeance », Impression de Fifi ABOU DIB)



Dossier des réfugiés
M. Kubis a souligné qu’au cours des derniers mois, les Nations unies ont intensifié leur rôle au Liban en augmentant les aides et en assurant un contact avec la communauté internationale. Il a rappelé à cet égard que les Nations unies essaient également d’aider autant que possible les réfugiés pas seulement syriens, mais aussi palestiniens. Il a rappelé que l’ONU est avec le droit au retour des Palestiniens et des Syriens, mais un retour volontaire, digne et sûr. « Nous sommes conscients du poids que représente pour le Liban la présence de ces réfugiés et nous essayons de faciliter la situation », a-t-il dit.

Auparavant, le président de l’ordre des rédacteurs Joseph Kossaïfi a prononcé un mot de bienvenue dans lequel il a rappelé le rôle du Liban dans la fondation de l’ONU, ainsi que le rôle de Charles Malek dans l’élaboration de la Déclaration des droits de l’homme, ajoutant que le Liban et l’ONU ont des relations étroites, notamment par le biais de la Finul au Sud. Kossaïfi s’est toutefois posé des questions sur l’efficacité du rôle des Nations unies face aux « violations israéliennes de la résolution 1701 » et dans leur approche du dossier des déplacés syriens.

De son côté, M. Kubis a confié sa joie de constater que les médias au Liban ont réussi, depuis le début des événements, « à jouer un rôle important et à participer au changement ». Il a précisé à cet égard que dans ses rencontres avec les autorités politiques, il insiste sur la nécessité de préserver les droits des journalistes. Le diplomate a déploré la fermeture de plusieurs journaux et revues, surtout dans un pays comme le Liban où la presse a joué un grand rôle, tout en précisant que l’ONU n’a pas les moyens nécessaires pour aider la presse. Il a toutefois invité les journalistes à informer les Nations unies des exactions et des agressions qu’ils subissent, notamment le coordinateur humanitaire de l’ONU au Liban, Philippe Lazarini.



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commentaires (8)

Ce n'est pas en dénigrant constamment ce que disent ou conseillent les autres que l'on peut escamoter l'effroyable situation dans laquelle nous ont menés nos responsables libanais qui sont au pouvoir depuis des années ! Irène Saïd

Irene Said

16 h 38, le 06 février 2020

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Commentaires (8)

  • Ce n'est pas en dénigrant constamment ce que disent ou conseillent les autres que l'on peut escamoter l'effroyable situation dans laquelle nous ont menés nos responsables libanais qui sont au pouvoir depuis des années ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 38, le 06 février 2020

  • Je soupçonne ce kubis d'avoir quelque chose à nous vendre pour ne parler que de notre électricité . Il ne serait pas en mode marketing pour une société d'électricité par hasard ?

    FRIK-A-FRAK

    13 h 39, le 06 février 2020

  • Je trouve qu'il faut en effet etre prudent en faisant des declarations car la situation d'un petit pays qui depend lourdement d'import-export est complexe. Si on fait 24h/24h electricité, avec quelles centrales ? Fioul ? Hydro-electrique ?? Solaire ? éolienne ?? Il y a justement des problemes avec les barrages qu'on a construit comme par exemple dans la Bekaa le grand lac barrage (avec l'eau biologiquement morte a cause du pollution) je pense que c'est le lac Qaraoun sur le Litani ... ca sert exactement pour generer de l'electricité ! Donc en effet un peu d'humilité ... Si on fait des "solutions" comme des turbines éoliennes ca va aussi avoir un grand cout ecologique. Je pense que les ingenieurs libanais sont excellents, il y a un grand nombre d'ingenieurs libanais qui savent parfaitement faire des projets en Afrique, au Golfe etc. donc ils sont biens conscients des difficultés.

    Stes David

    11 h 41, le 06 février 2020

  • Il a raison. Enfin nous sommes un si petit pays. Les chinois ont bati un hopital de 1000 lits en 5 jours.

    Eddy

    11 h 37, le 06 février 2020

  • Honte, scandale et tous les termes encore plus accusateurs...

    NAUFAL SORAYA

    09 h 37, le 06 février 2020

  • C’est aussi une énorme honte que l’ONU n’a pas réussi à faire rentrer chez eux les 1,5 millions de syriens qui se trouvent sur notre territoire national et qui ont saigné notre économie. Alors Monsieur le représentant de ce grand machin qu’est l’ONU, un peu plus d’humilité car votre organisation est aussi défaillante que l’EdL

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 37, le 06 février 2020

  • ET SANS LES BARGES TURQUES SCANDALEUSE LATTA DU SIECLE. AVEC L,ARGENT PAYE JUSQU,AUJOURD,HUI POUR CES BARGES RAFFIOTS ON AURAIT PU MODERNISER ET AGRANDIR LES INSTALLATIONS ELECTRIQUES DU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 40, le 06 février 2020

  • "C’est une honte que le Liban n’ait pas encore de courant 24h sur 24 !" En effet! Que l'EDL, 30 ans après la fin de la guerre, ne soit pas capable de fournir plus de 12h/24h d'électricité aux citoyens, alors qu'elle est la principale source du déficit de l'Etat - et spécialement depuis l'arnaque des bateaux turcs - est absolument scandaleux. Cela signifie que tous les ministres qui s'y sont succédés, sont, ou corrompus, ou incompétents (ou les deux!)

    Yves Prevost

    07 h 23, le 06 février 2020

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