Virus chinois : nouvelle réunion d'urgence à l'OMS jeudi

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi qu'elle va à nouveau se réunir en urgence jeudi pour déterminer si l'épidémie du nouveau coronavirus apparu en Chine constitue une urgence mondiale, appelant le "monde entier à agir" face à la menace.

"J'ai décidé de réunir à nouveau demain le Comité d'Urgence du Règlement sanitaire international sur le nouveau coronavirus (2019-nCoV) pour me conseiller sur la question de savoir si l'épidémie actuelle constitue une urgence de santé publique de portée internationale", a écrit le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un tweet publié mercredi, après une visite de deux jours en Chine.

"La plupart des plus de 6.000 cas du nouveau #coronavirus se trouvent en Chine - seulement 1%, soit 68 cas, ont été enregistrés à ce jour dans 15 autres pays. Mais une transmission interhumaine a été enregistrée dans 3 pays en dehors de la Chine", a-t-il ajouté, soulignant peu après, lors d'une conférence de presse, que ces trois pays étaient l'Allemagne, le Vietnam et le Japon.

"Ce risque de propagation mondiale est la raison pour laquelle j'ai convoqué le CE (Comité d'urgence)", a-t-il expliqué.

C'est la deuxième fois que le directeur de l'OMS convoque le comité d'urgence sur ce nouveau coronavirus qui, depuis son apparition fin décembre en Chine, a fait 132 morts. Jeudi dernier, l'agence spécialisée de l'ONU avait estimé qu'il était "trop tôt" pour décréter l'alerte mondiale.

L'OMS n'a jusqu'ici utilisé le terme d'"urgence de santé publique de portée internationale" que pour de rares cas d'épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018.

Le directeur de l'OMS a déploré mercredi que le Règlement sanitaire international ne prévoit pas de système d'alerte intermédiaire. "Je pense que nous devons revoir cela, avec du vert, du jaune et du rouge. Il peut y avoir des situations intermédiaires", a-t-il détaillé, ajoutant que la question était à l'étude.

- 'En alerte' - L'annonce de la nouvelle réunion de l'OMS intervient alors que les cas recensés dépassent désormais le nombre d'infections enregistré lors de l'épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003, un précédent coronavirus qui avait contaminé en Chine 5.327 personnes. Le Sras avait fait 774 morts dans le monde, dont 349 en Chine continentale.

"Le monde entier doit être en alerte, le monde entier doit agir", a déclaré le directeur des programmes d'urgence à l'OMS, Michael Ryan, lors d'une conférence de presse à Genève.

Si l'essentiel des contaminations par le nouveau virus a eu lieu en Chine, une quinzaine de pays sont également touchés. Les Emirats arabes unis faisant état mercredi du premier cas avéré au Moyen-Orient.

"Bien que les chiffres en dehors de la Chine soient encore relativement faibles, ils sont susceptibles de donner lieu à une épidémie bien plus large", a indiqué le directeur de l'OMS.

Dimanche, il s'était rendu en Chine pour y rencontrer des représentants du gouvernement et des spécialistes de la santé. Il a indiqué mercredi avoir eu des "entretiens francs avec le président chinois Xi Jinping, qui a mis sur pied une réponse nationale monumentale".

L'OMS a par ailleurs annoncé mardi l'envoi "dès que possible" en Chine d'experts internationaux afin de mettre en commun les connaissances sur le virus et d'apporter une "réponse mondiale".