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Inculpé pour "corruption", Netanyahu retire in extremis sa demande d'immunité

"Le Premier ministre a fait ce qui aurait dû être fait" il y a longtemps, a estimé le chef du parti travailliste, Amir Peretz, espérant que M. Netanyahu "passe à l'étape suivante et décide de démissionner, d'aller au tribunal en tant que citoyen lambda, et essaye de prouver son innocence".


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le 18 septembre 2019. REUTERS/Ronen Zvulun

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption dans trois affaires, a sorti mardi un nouveau lapin de son chapeau en annonçant retirer sa demande d'immunité une heure à peine avant un vote du Parlement sur la question.

M. Netanyahu, qui joue sa survie politique lors des élections du 2 mars, a retiré sa demande depuis Washington où doit être présenté dans la journée (à 17h00 GMT) le plan de paix américain pour le Moyen-Orient. Le Premier ministre, qui a rencontré lundi "son ami" le président américain Donald Trump, juge "historique" le projet américain, déjà rejeté par les Palestiniens ayant coupé tout contact formel avec l'administration Trump après une série de décisions jugées favorables à l'Etat hébreu. Et ce plan pourrait d'ailleurs être un précieux atout dans sa campagne pour les législatives de mars, d'autant que sa demande d'immunité avait été largement critiquée dans les médias et avait peu de chance d'aboutir car il ne dispose pas de majorité au Parlement, ce qui a d'ailleurs favorisé ce nouveau scrutin.

"J'ai informé le président du Parlement que je retirais ma demande d'immunité. Plus tard, j'anéantirai les allégations ridicules (...) formulées contre moi", a indiqué dans un communiqué le Premier ministre. "Mais pour l'instant, je ne laisserai pas mes adversaires politiques utiliser ceci pour troubler la démarche historique que je mène" à Washington.

A la suite de l'annonce de M. Netanyahu, le procureur général Avichai Mandelblit qui l'a inculpé en novembre pour corruption, abus de confiance et fraude dans trois affaires, a déclaré avoir remis l'acte d'accusation au tribunal de Jérusalem. Une formalité qu'il s'était abstenu d'effectuer jusqu'ici pour laisser la place à un "débat sur la demande d'immunité du Premier ministre au Parlement", a indiqué son bureau. Le tribunal doit à présent fixer une date pour le début du procès.





"Prouver son innocence"
La loi israélienne prévoit que tout ministre poursuivi pénalement doit démissionner, mais cela ne s'applique pas au Premier ministre. M. Netanyahu ne jouit toutefois d'aucune immunité face à la justice, d'où sa demande initiale au Parlement début janvier. Il misait alors sur sa victoire aux élections de mars pour remporter une majorité et ainsi se protéger de la justice.

Mais les partis d'opposition avaient convaincu une majorité de députés d'examiner sa demande d'immunité avant les élections, ce qui posait un problème de taille au chef du gouvernement qui risquait de perdre ce vote crucial.

"Le Premier ministre a fait ce qui aurait dû être fait" il y a longtemps, a estimé auprès de l'AFP le chef du parti travailliste, Amir Peretz, espérant que M. Netanyahu "passe à l'étape suivante et décide de démissionner, d'aller au tribunal en tant que citoyen lambda, et essaye de prouver son innocence".




(Lire aussi : Netanyahu assure sa place à la tête du Likoud... mais après ?)



"Un choix clair"
Le chef du gouvernement, âgé de 70 ans, rejette en bloc les accusations dont il fait l'objet, dénonçant un "coup d'Etat" juridique pour mettre fin à son règne, le plus pérenne de l'histoire d'Israël avec près de 14 ans au pouvoir, dont la dernière décennie sans discontinuer. "Puisque je n'ai pas eu de procès équitable, puisque toutes les règles de la Knesset (Parlement israélien) ont été bafouées (...), j'ai décidé de ne pas laisser ce jeu malsain continuer", a argué M. Netanyahu mardi.

Le principal rival de M. Netanyahu en vue des législatives, l'ex-chef de l'armée Benny Gantz, était rentré dans la nuit de Washington, où il a discuté lundi avec Donald Trump de son projet pour le Moyen-Orient, afin justement de participer à la session parlementaire devant décider de créer un comité pour étudier et voter la demande d'immunité. "Les citoyens israéliens ont un choix clair: un Premier ministre qui œuvrera pour eux, ou un Premier ministre occupé avec lui-même", a réagi mardi M. Gantz. "Personne ne peut diriger un pays et gérer en même temps trois graves accusations de corruption, malversation et abus de confiance", a-t-il ajouté.

"L'accusé Netanyahu doit immédiatement quitter l'arène politique, s'occuper de ses problèmes pénaux et nous laisser nous occuper d'Israël", a de son côté affirmé dans un communiqué Nitzan Horowitz, chef du parti de gauche Meretz.

Sa demande d'immunité retirée, les procédures judiciaires contre M. Netanyahu pourraient désormais s'accélérer, et un procès débuter avant même les législatives du 2 mars, selon des journalistes israéliens.



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