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Monde - Conflit

Les pays du G5 et la France redéfinissent les priorités au Sahel

Emmanuel Macron a estimé avoir obtenu la « clarification » nécessaire de ses partenaires qui expriment le souhait de voir se poursuivre l’opération Barkhane.

Le président français Emmanuel Macron avec le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, ceux du Niger, Mahamadou Issoufou, et du Tchad, Idriss Deby, hier à Pau. Guillaume Horcajuelo/Pool via Reuters

Face à une menace jihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé hier la mise en place d’un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Initialement prévu le 16 décembre, ce sommet à huis clos, qui s’est tenu au château de Pau (Pyrénées-Atlantiques), avait été repoussé après une attaque, revendiquée par l’État islamique, contre la base militaire d’Inates au Niger qui avait causé la mort de 71 soldats nigériens.

Signe de la sécurité précaire dans la région, le Niger a été une nouvelle fois le théâtre d’une attaque contre un camp militaire, jeudi dernier, à Chinagodrar, toujours dans la zone dite des « trois frontières », où se concentre l’essentiel des attaques de ces derniers mois. « Aujourd’hui, plus que jamais, le constat, c’est que les résultats pour l’instant, malgré les efforts, sont en deçà des attentes des populations », a souligné le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, lors d’une conférence de presse conjointe. « C’est pour cela que nous sommes convenus de rediscuter du dispositif et de définir des piliers sur lesquels nous allons fonder les prochaines actions », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de « coordonner l’ensemble des forces sur le terrain et de concentrer ces actions ». Concrètement, le « nouveau cadre » prendra la forme et le nom d’une « Coalition pour le Sahel » rassemblant les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), la France, les partenaires déjà engagés et « tous les pays et organisations qui voudront y contribuer ».

220 militaires supplémentaires

La coalition militaire aura un « commandement conjoint » entre la force Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel, « en intégrant nos forces de renseignements, nos forces militaires » sur la zone des trois frontières « avec une latitude d’engagement beaucoup plus forte », a précisé Emmanuel Macron. « Au-delà de ça, j’ai décidé d’engager des capacités de combat supplémentaires – 220 militaires pour amorcer cette dynamique viendront gonfler les troupes d’ores et déjà présentes sur le terrain de Barkhane », qui compte à l’heure actuelle 4 500 hommes, a ajouté le chef de l’État français.

« La priorité, c’est l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), ce qui ne nous empêche pas de combattre tous les groupes armés terroristes, mais c’est l’ennemi prioritaire car le plus dangereux », a-t-il poursuivi.

Un mois après avoir menacé de retirer les troupes françaises de la région dans un contexte de sentiment antifrançais, Emmanuel Macron a estimé avoir obtenu la « clarification » nécessaire de ses partenaires qui dans une déclaration commune expriment le souhait de voir se poursuivre l’opération Barkhane. Le président français a, en outre, dénoncé les discours « indignes » alimentant les critiques antifrançaises au Sahel, qui servent selon lui des « puissances étrangères » ayant « un agenda de mercenaire ».

À l’heure où les États-Unis envisagent un retrait de leurs troupes au Sahel, les dirigeants ont parallèlement exprimé « leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté » par Washington « et exprimé le souhait de sa continuité ». « Si les Américains décidaient de se retirer d’Afrique, ce serait une mauvaise nouvelle pour nous », a reconnu Emmanuel Macron, qui, quelques heures seulement après un tweet de la Maison-Blanche apportant son soutien aux efforts internationaux menés au Sahel, a espéré « pouvoir convaincre le président Trump que la lutte contre le terrorisme se joue aussi dans cette région ». Le prochain rendez-vous a été fixé à Nouakchott, en Mauritanie, où un nouveau sommet associant les États du G5 Sahel et la France se tiendra au mois de juin.

Source : Reuters

Face à une menace jihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé hier la mise en place d’un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Initialement prévu le 16 décembre, ce sommet à huis clos, qui s’est tenu au...
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