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Campus - PARCOURS

Le cinéma comme outil d’expression d’une identité

Le quotidien des Libanais ne cesse d’inspirer Manon Nammour qui a souhaité développer le thème de la croissance urbaine de Beyrouth dans son dernier film, « Barakat ».

« Le cinéma et le design sont des disciplines artistiques complémentaires, et je pense que ces études interdisciplinaires seront utiles pour ma carrière professionnelle », note Manon Nammour. Photo Lynn Dagher

« J’aime donner à voir aux gens des films qui possèdent une identité libanaise et qui reflètent les préoccupations sociales au pays du Cèdre », annonce d’emblée la jeune cinéaste Manon Nammour qui a à son actif trois courts-métrages indépendants. Son dernier film court intitulé Barakat a été projeté pour la première fois sur grand écran au Festival international du film de Toronto (TIFF) au Canada, en septembre 2019, et au Festival international d’Uppsala, en Suède, en octobre dernier. « Après le processus éprouvant de recherche de financement pour produire un film court indépendant au Liban, la plus belle des récompenses et la plus grande source de motivation pour un cinéaste libanais est de savoir que son film est sélectionné dans des festivals à l’international », confie Manon Nammour. L’étudiante en master de design à l’Université Notre-Dame de Louaïzé (NDU) est loin d’oublier son séjour à Toronto où elle a voyagé pour participer au TIFF. « J’ai vécu une semaine riche en émotions en découvrant, pour la première fois, Barakat sur grand écran. J’ai beaucoup apprécié mes échanges enrichissants avec le public qui a aimé mon court-métrage, et j’ai eu la chance de visionner de nombreux films de qualité en présence de professionnels et de passionnés du 7e art », se souvient la jeune cinéaste.Ce court-métrage nostalgique nous fait découvrir la capitale libanaise à travers le regard d’un grand-père qui retourne, après des années, dans cette ville qu’il ne reconnaît plus. Déambulant dans les quartiers de la ville à la recherche du magasin de chaussures nommé Barakat, qui a fermé ses portes il y a bien longtemps, le vieil homme se décompose sous le regard de son petit-fils qui assiste, impuissant, à son désenchantement. À travers cette fiction, la jeune réalisatrice a voulu mettre en lumière une réalité bien tangible : la transformation qui affecte Beyrouth qui, en se modernisant, a fini par perdre son identité.



Une ouverture à l’international
L’aventure cinématographique de Manon Nammour commence avec son film de fin d’études Et je vole, qui lui permet d’obtenir, en 2013, une licence en audiovisuel de la NDU. Ce premier court-métrage permet à la réalisatrice en herbe de participer à l’atelier La Manufacture du Festival international du film francophone de Namur en Belgique, où elle sera encadrée pour développer son deuxième film court. Intitulé On the Ropes, celui-ci va être projeté, à partir de 2016, dans 30 festivals à travers le monde, dont le 69e Festival du film de Locarno, le Festival international du film de Dubaï et au Festival du film de Tampere.

En 2018, la réalisatrice libanaise reçoit le titre d’« Arab Star of Tomorrow » (« étoile arabe de demain »), décerné par le magazine britannique Screen International et le Festival international du film de Dubaï à cinq jeunes talents œuvrant dans le domaine du cinéma arabe pour les encourager à développer leur carrière professionnelle. En plus de réaliser et de produire ses propres courts-métrages, Manon travaille dans le domaine de la direction artistique et l’organisation de festivals cinématographiques. En 2018, elle s’inscrit en master de design à la NDU. « Le cinéma et le design sont des disciplines artistiques complémentaires, et je pense que ces études interdisciplinaires seront utiles pour ma carrière professionnelle », note la jeune femme qui reconnaît qu’il est difficile pour elle de vivre en se consacrant exclusivement à sa grande passion : la réalisation.

« Il n’est pas facile d’être un cinéaste au Liban. Les difficultés de financement affectent nettement la fréquence de réalisation des films, tout comme la situation politique qui ne nous permet pas de nous projeter et de nous lancer dans des projets ambitieux », regrette Manon Nammour. Bien qu’elle ne sache pas ce que l’avenir lui réserve, la jeune femme préfère rester optimiste et s’attelle à l’écriture d’un quatrième court-métrage qu’elle rêve de pouvoir tourner, en 2020, grâce au soutien d’une équipe et de ses amis qui la suivent depuis ses débuts.



« J’aime donner à voir aux gens des films qui possèdent une identité libanaise et qui reflètent les préoccupations sociales au pays du Cèdre », annonce d’emblée la jeune cinéaste Manon Nammour qui a à son actif trois courts-métrages indépendants. Son dernier film court intitulé Barakat a été projeté pour la première fois sur grand écran au Festival international...

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