Pollution du Litani : les rejets industriels (presque) sous contrôle

Alors que les nouvelles sur les difficultés économiques et la contestation dans la rue dominent l’actualité, et en pleine « trêve » des fêtes, une information est venue apporter hier une lueur d’espoir : les rejets industriels dans le fleuve Litani seraient désormais sous contrôle. L’information est rapportée dans un communiqué conjoint du ministère de l’Industrie et de l’Office national du Litani publié hier, portant sur un recensement des industries du bassin supérieur du fleuve, en d’autres termes dans la Békaa (puisqu’il continue son cours dans le Sud), et qui sont au nombre de 259.

Dans ce texte, il est précisé que 56 usines sont désormais respectueuses des normes environnementales imposées par les autorités (en d’autres termes, elles traitent leurs eaux usées avant de les rejeter dans le fleuve), 20 autres sont en voie de l’être, 43 ont été fermées pour non-respect de ces normes, 59 font l’objet de procès et ont été inspectées par le comité conjoint des deux institutions citées plus haut, 13 auxquelles il a été demandé d’apporter des améliorations à leur prestation environnementale, 13 autres dont les eaux usées sont semblables aux eaux usées municipales, et cinq qui sont fermées.

Le communiqué ajoute que « suite à la tournée d’inspection du comité, il est établi que les rejets industriels sont désormais sous contrôle, dans l’objectif zéro pollution du bassin du Litani », insistant sur la nécessité « de faire appliquer la loi durablement par les autorités concernées ».

Interrogé par L’Orient-Le Jour sur cette déclaration, Sami Alawiyé, directeur de l’Office national du Litani, explique « avoir voulu rester très précis dans les termes ». « Nous n’en sommes pas encore à l’objectif zéro pollution industrielle, mais les rejets des usines sont désormais sous contrôle, poursuit-il. La question est de savoir si ce résultat positif sera durable. Pour cela, il faudra continuer à surveiller étroitement ces usines afin de s’assurer que l’épuration des eaux usées continue de fonctionner. Pour cela, il faut que le ministère de l’Environnement effectue une surveillance efficace et systématique sur le terrain, et non pas simplement sur papier, conformément à des demandes précises. »

La pollution industrielle n’est qu’un des problèmes qui ont fait du plus grand fleuve du Liban un égout à ciel ouvert. Une autre source majeure de pollution est celle des eaux usées municipales, et ce problème reste entier, notamment dans la Békaa où la construction de stations d’épuration est nécessaire en plusieurs points. « La prestation du Conseil du développement et de la reconstruction et du ministère de l’Énergie reste très décevante à ce niveau, souligne Sami Alawiyé. Dès que nous leur posons la question, nous recevons des réponses concernant des appels d’offres et des cahiers des charges, mais rien n’avance sur le terrain. Ce dossier est complètement ignoré actuellement. À quoi nous sert un cahier des charges si la station en question n’est pas finalisée ? À quoi nous sert une station d’épuration si elle n’est pas reliée aux réseaux d’égout ? Il n’y a pas d’amélioration à ce niveau. »

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