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Économie - Finances

La livre syrienne à son plus bas historique sur le marché noir

Des Syriens au bazar de Hamidiya, dans la capitale Damas, le 3 décembre 2019. Photo AFP

Le taux de change de la livre syrienne est tombé hier à son plus bas historique sur le marché noir par rapport au cours officiel, atteignant 1 000 livres pour un dollar, une dégringolade synonyme de nouvelles difficultés économiques pour le pays en guerre.

Pour des experts, l’économie syrienne est directement affectée par la crise qui touche le Liban voisin, frappé par une pénurie de dollars et secoué depuis le 17 octobre par une contestation populaire inédite.

Un changeur à Damas a indiqué hier sous le couvert de l’anonymat qu’il vendait le dollar à 1 000 livres syriennes (LS) au marché noir. Selon un site internet consulté par les changeurs, un dollar se vendait hier dans la capitale au taux volatile de 975 LS. C’est plus du double du taux officiel affiché sur le site de la banque centrale (434 LS pour un dollar). Avant le début de la guerre en Syrie en 2011, le dollar s’échangeait à 48 LS au cours officiel.

Avec les sanctions occidentales imposées à la Syrie, les milieux d’affaires et les importateurs dépendent du Liban voisin et de son système bancaire pour poursuivre leurs activités. Or le Liban est au bord de l’effondrement économique et les banques libanaises ont imposé depuis plusieurs mois des restrictions de plus en plus sévères sur l’obtention de dollars, et la situation s’est aggravée avec la contestation.

« Sachant qu’il est très difficile d’acheter des dollars au Liban, cela a des conséquences sur la Syrie », a souligné Jihad Yazigi, directeur du site économique en ligne The Syria Report. Selon lui, cette situation a notamment un « impact négatif » sur les importateurs syriens, les Syriens qui ont des comptes en banque au Liban ou les travailleurs qui envoyaient de l’argent en Syrie.

D’après l’analyste Samuel Ramani, la livre syrienne a perdu 30 % de sa valeur depuis le début des manifestations au Liban. « Les banques libanaises sont importantes pour l’économie syrienne, elles donnent à la Syrie un accès dérobé aux dollars américains », a-t-il expliqué.

Avec la nouvelle chute de la livre et des importations réglées en dollars, un commerçant à Damas assure que tout a augmenté, que ce soit la nourriture ou les transports. « Les prix ont doublé ces deux derniers mois », a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet.

L’employé d’une boutique informatique et de téléphonie mobile à Damas, qui importe sa marchandise du Liban, assure lui aussi que ses prix ont augmenté. « La hausse du taux de change a un impact direct sur nous », a expliqué le trentenaire.

La Syrie est ravagée depuis 2011 par un conflit qui a fait plus de 370 000 morts. La guerre a entraîné des destructions massives d’infrastructures et réduit à néant plusieurs secteurs lucratifs, dont celui du pétrole.

Source : AFP

Le taux de change de la livre syrienne est tombé hier à son plus bas historique sur le marché noir par rapport au cours officiel, atteignant 1 000 livres pour un dollar, une dégringolade synonyme de nouvelles difficultés économiques pour le pays en guerre.Pour des experts, l’économie syrienne est directement affectée par la crise qui touche le Liban voisin, frappé par une pénurie...

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