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À La Une - Syrie

Environ 70 combattants tués dans de violents affrontements à Idleb

"Il s'agit des combats les plus violents dans la province depuis l'entrée en vigueur de l'accord du cessez-le-feu",  indique le directeur de l'OSDH.

Un jeune Syrien dans un bâtiment endommagé par une frappe aérienne à Idleb, le 1er décembre 2019. / AFP / Omar HAJ KADOUR

L'accord de cessez-le-feu dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a été fragilisé par deux jours d'affrontements violents entre les forces prorégime et des factions jihadistes et rebelles ayant fait près de 70 morts, a indiqué dimanche une ONG.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ces affrontements ont entraîné la mort de 36 membres des forces du régime syrien et de 33 combattants dans le camp adverse.

"Il s'agit des combats les plus violents dans la province d'Idleb depuis l'entrée en vigueur de l'accord du cessez-le-feu" annoncé fin août par le régime syrien et son allié russe, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

Dimanche matin, des colonnes de fumée s'élevaient dans le ciel de la région de Maarat al-Noomane, survolée par des avions bombardant des positions des groupes jihadistes et rebelles, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Les forces du régime mènent (...) une contre-attaque dans un secteur du sud-est d'Idleb, où les groupes rebelles et jihadistes avaient pris le contrôle samedi de quatre villages", a précisé M. Abdel Rahmane. "Elles ont réussi à les reconquérir intégralement", a-t-il ajouté, tout en faisant état d'une "poursuite des combats".

En début d'après-midi, le champ de bombardement aérien s'est élargi pour inclure d'autres secteurs de l'est et du sud d'Idleb, dont la ville de Saraqeb, selon le correspondant de l'AFP.

La province d'Idleb est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda. Cette région, et des secteurs adjacents des provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié, échappe toujours dans sa vaste majorité au régime syrien. Ces zones abritent aussi plusieurs autres groupuscules jihadistes et des rebelles affaiblis.


(Lire aussi : Comment Moscou tente de fabriquer sa paix en Syrie)

Trêve violée

Entre fin avril et fin août, la région avait été pilonnée sans interruption par l'armée syrienne, appuyée par l'aviation russe. Près d'un millier de civils ont péri durant cette période, selon l'OSDH, tandis que plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d'après l'ONU.

En dépit de la trêve annoncée le 31 août, les combats au sol, d'abord sporadiques, se sont intensifiés ces dernières semaines. Près de 470 combattants ont péri dans ces affrontements, dont environ 250 combattants des forces du régime et de leurs alliés.

Quant aux bombardements aériens et à l'artillerie lourde, ils ont tué plus de 160 civils, dont 45 enfants, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon l'OSDH.

Ces derniers jours, des habitants de la région de Maaret al-Noomane ont fui les violences, se dirigeant vers des zones plus au nord, tandis que certains villages étaient totalement déserts.

Hafez a quitté il y a deux jours son village avec sa femme et ses trois enfants. "J'ai eu peur pour mes enfants des bombardements aériens aléatoires dont le rythme s'est accéléré", affirme à l'AFP ce père de famille âgé de 30 ans, qui a trouvé refuge à la frontière syro-turque. "Je ne supporterais pas de voir mes enfants ensevelis sous les décombres", ajoute-t-il.

La semaine dernière, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a condamné des bombardements "inacceptables" visant des civils et des infrastructures vitales.


Bataillé clé

En octobre, le président syrien Bachar el-Assad a effectué sa première visite dans la province depuis le début de la guerre en 2011, affirmant que la bataille d'Idleb était la clé pour y mettre fin.

Fort du soutien de Moscou et de l'Iran, le régime syrien a enchaîné ces deux dernières années les victoires contre les rebelles et les jihadistes et contrôle désormais plus de 70% du territoire, selon l'OSDH.

En octobre, il a amorcé son déploiement dans des localités du nord et l'est du pays contrôlées jusque-là par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes, acculées à appeler Damas à la rescousse face à l'offensive turque et leur lâchage par les Américains.

En dépit de leur retrait d'une bande frontalière de 120 kilomètres de long, les FDS contrôlent toujours un vaste territoire qui s'étalait sur plus du quart de la Syrie avant le début de l'opération d'Ankara.

Ces régions ont longtemps été dans le collimateur du régime syrien qui cherche à reconquérir l'ensemble du pays.

Déclenchée il y a plus de huit ans par des manifestations pro-démocratie, le conflit syrien s'est complexifié au fil des ans, impliquant une panoplie de puissances étrangères et de groupes radicaux. Le conflit a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.

L'accord de cessez-le-feu dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a été fragilisé par deux jours d'affrontements violents entre les forces prorégime et des factions jihadistes et rebelles ayant fait près de 70 morts, a indiqué dimanche une ONG.Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ces affrontements ont entraîné la mort de 36 membres des forces du...

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