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Nos Lecteurs ont la Parole - Nadine GÉBARA

Lettre au président de la République

Moi, Nadine, citoyenne libanaise !

Le président de la République est le fonctionnaire le plus haut gradé de l’État. En anglais, un fonctionnaire est un « civil servant », formule fortement expressive de l’essence même du rôle que doit avoir tout employé de l’État.

Cher général Aoun, vous êtes le plus haut « civil servant » de la République libanaise. Vous êtes le chef de l’État. 

C’est pourquoi je vous somme d’exercer vos fonctions, moi, Nadine, citoyenne libanaise, également fonctionnaire, mais au bas de l’échelle. 

Vous êtes l’homme fort de la République.

1) Vous êtes le chef de l’État

Que vous reste-t-il de vos prérogatives de l’après-Taëf ?

Fixer une date aux parlementaires pour entamer les consultations afin de nommer un Premier ministre crédible pour que ce dernier puisse former un nouveau gouvernement ?

Pourquoi ne le faites-vous toujours pas ?

Je ne comprends pas, ni d’ailleurs une bonne partie du peuple libanais.

2) Vous avez le plus grand bloc parlementaire après les élections qui se sont déroulées le 6 mai 2018

Quelles sont les lois qui servent le bien public que vos députés ont présentées au Parlement et qui ont été promulguées depuis 18 mois, c’est-à-dire depuis l’entrée en fonctions de vos députés ?

Pourquoi n’ont-ils rien fait ?

Je ne comprends pas, ni d’ailleurs une bonne partie du peuple libanais. 

3) Vous avez une large assise populaire

Vos partisans vous ont crié leur soutien lors de la fameuse manifestation devant le palais de Baabda. Vos partisans seront toujours vos partisans Monsieur le Président, mais vous n’êtes plus le chef du parti CPL. Vous êtes le « père du peuple ».

Pourquoi avez-vous fait cette erreur monumentale en rétrogradant votre statut de chef de l’État à celui de simple leader de parti politique ?  

Je ne comprends pas, ni d’ailleurs une bonne partie du peuple libanais. 

4) Vous aviez onze ministres dans le gouvernement démissionnaire

Pourquoi n’ont-ils pas fait bouger les choses ? Pourquoi n’ont-ils pas, un tant soit peu, freiné cette gangrène qu’est la corruption dans leurs ministères respectifs ?

Je ne comprends pas, ni d’ailleurs une bonne partie du peuple libanais. 

5) Vous comptez parmi vos alliés fidèles le Hezbollah, parti très populaire et armé

Pourquoi n’avez-vous pas pris l’initiative d’entamer des pourparlers avec le Hezb pour établir une feuille de route afin d’intégrer le parti de Dieu au sein de l’État, plutôt que de laisser indéfiniment cet État de l’ombre dans l’ombre de l’État que vous présidez ?

Je ne comprends pas, ni d’ailleurs une bonne partie du peuple libanais.

Moi, Nadine, citoyenne libanaise, reproche à « l’homme le plus fort de la République » de :

– N’avoir pas fait son mea culpa devant le peuple libanais. Ce n’est pas toujours la faute aux autres, mon président !  

– N’avoir pas été transparent avec son peuple. Une communication claire, concise et présentant des dates limites est essentielle, surtout que votre audience est très jeune et fringante. Un nouveau discours est de mise, mon président !

– N’avoir pas été fédérateur autour du Liban-message. Le Liban est riche en couleurs et enrichissant à cause de ces couleurs. Ne le laissez pas couler, mon président !

Après moult réflexions, mon président, je vous prie de me convaincre, moi, Nadine, citoyenne libanaise, ainsi que tous mes compatriotes que vous êtes actuellement l’homme de la situation !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Moi, Nadine, citoyenne libanaise ! Le président de la République est le fonctionnaire le plus haut gradé de l’État. En anglais, un fonctionnaire est un « civil servant », formule fortement expressive de l’essence même du rôle que doit avoir tout employé de l’État. Cher général Aoun, vous êtes le plus haut « civil servant » de la République libanaise. Vous...

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