La réouverture des banques aujourd'hui, à travers le Liban, après plusieurs jours de fermeture, s'est accompagnée, sans surprise, de longues files d'attente dans plusieurs branches.
Dans une branche de Bank Audi à Broummana, une cliente a décidé de mettre à profit ce temps d'attente pour... préparer son tabboulé. Assise sur un siège de l'établissement bancaire, elle a donc commencé à équeuter son persil. "J'attends depuis deux heures et le persil se gâtait dans la voiture, au soleil. Alors je le prépare ici", explique-t-elle sur une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
Les banques avaient fermé, dès le 18 octobre, au lendemain du début du mouvement de protestation, pour ne rouvrir que le 31 octobre. Puis elles avaient de nouveau fermé le 9 novembre, pour ne rouvrir qu'aujourd'hui. En l'absence de contrôle officiel des capitaux, l’Association des banques du Liban (ABL) a annoncé, en début de semaine, une uniformisation des mesures bancaires restrictives mises en place par les banques. Une décision qui semble avoir rassuré les établissements bancaires et leurs employés, puisqu’ils ont décidé de rouvrir leurs portes à leurs clients.
La semaine dernière, les employés de banques avaient décidé d’entamer une grève illimitée, exigeant des autorités compétentes d’assurer leur sécurité et de mettre en place des mesures bancaires "claires" leur permettant de répondre aux demandes des clients.
Comme c’était déjà le cas depuis le début des manifestations, les transferts vers l’étranger ne seront autorisés que dans le but de "couvrir les dépenses personnelles urgentes", a indiqué l’ABL. Selon une source bancaire, la définition du caractère d’urgence sera définie au cas par cas à travers l’historique de chaque client, qu’il s’agisse de virements pour payer les frais d’un enfant scolarisé à l’étranger, pour régler des loyers ou encore pour assurer des dépenses médicales. Les banques n’imposeront aucune restriction visant les chèques, les virements et les paiements par carte sur le territoire, qu’ils soient effectués en livres ou en dollars, mais les chèques libellés en monnaie étrangère peuvent être uniquement décaissés dans un compte bancaire, toujours selon les directives de l’ABL. Tandis que pour les cartes utilisées à l’extérieur du pays, cela dépend des relations interbancaires. En revanche, l’ABL a décidé de plafonner les retraits en dollars à 1 000 dollars par semaine, tandis que ceux en livres restent illimités. Enfin, les entreprises qui possèdent des facilités bancaires au Liban connaîtront les mêmes restrictions qu’avant le début des manifestations. En outre, l’ABL encourage les clients à utiliser leurs cartes bancaires, en particulier en livres, pour répondre à leurs besoins de liquidité.
Soulignant que ces mesures ont été adoptées "après consultation de la Banque du Liban", l’ABL a précisé que celles-ci étaient temporaires et avaient pour but de "faciliter et d’uniformiser" le travail des employés de banques. Elle précise également qu’il ne s’agit pas là d’un contrôle des capitaux, ces mesures n’étant prises que pour "préserver les intérêts des clients et du secteur bancaire".
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commentaires (8)
Il faut faire confiance en la sagesse des dirigeants des banques au Liban qui font preuve de beaucoup d’intelligence afin de sauver ce qui reste de l’économie du pays. De même la compréhension de la majorité des clients prouve une fois de plus que le peuple libanais est tout aussi mûr. Critiquer ces mesures ou les traiter d’illégales, c’est jeter de l’huile sur le feu sans doute pour des raisons de frustration personnelle
Lecteur excédé par la censure
08 h 52, le 20 novembre 2019