S. Gemayel: Le Liban a besoin d'un gouvernement neutre

Le chef des Kataëb Samy Gemayel a mis en garde lundi contre tout retard dans la désignation d'un nouveau Premier ministre et appelé à la formation d'un gouvernement neutre et d'experts qui puisse gérer la période transitoire avant des élections legislatives anticipées. 

"Plus la désignation (d'un nouveau Premier ministre) est retardée plus la crise s'amplifie, les gens sont fatigués et vous continuez à traîner, a déclaré M. Gemayel. Il est honteux que vous pariez sur l'oppression des gens, sur la fatigue du peuple qui se révolte et qui rêve d'un nouveau pays".  "Le peuple souffre, est fatigué, il considère que (cette révolte) est une occasion pour assurer un meilleur avenir à nos enfants. Le problème c'est que vous n'entendez pas le cri des gens", a-t-il ajouté. 

"Comment les gens vont-ils croire que vous pouvez régler les problèmes du pays si vous n'arrivez pas à désigner un Premier ministre? . Comment les gens vont-ils croire que vous avez compris leur message si vous essayer maintenant de composer, en coulisses, un gouvernement avant même de désigner un Premier ministre?", a-t-il interrogé.  

"Le Liban a besoin d'un gouvernement neutre. Prenez six mois de vacances, faites un bilan (de votre travail) puis participez à des élections. Donnons une chance à un gouvernement d'experts qui puisse gérer une phase transitoire avant des élections législatives anticipées.  Cet attachement au pouvoir a détruit le pays et continue de le détruire jusqu'à aujourd'hui", a dit le chef des Kataëb.    

Le président libanais Michel Aoun a de nouveau appelé lundi à un "dialogue" avec les manifestants mobilisés depuis 19 jours dans un mouvement de contestation inédit contre la classe dirigeante, qui a provoqué la démission du Premier ministre Saad Hariri.  Depuis le 17 octobre, des centaines de milliers de manifestants envahissent les places des principales villes pour crier leur colère face aux dirigeants accusés de corruption et d'incompétence, dans un pays en proie à une grave crise économique.  Les manifestants affirment vouloir accentuer la pression pour accélérer la formation d'un cabinet de technocrates. Utilisant des bennes à ordures, assis au milieu de la route, garant des voitures en travers de la chaussée, ils ont bloqué lundi plusieurs autoroutes et des axes de circulation importants.