Les manifestants de nouveau mobilisés, sous haute surveillance, à Nabatiyé

Des dizaines d'habitants de la localité de Nabatiyé, au Liban-Sud, ont commencé à se rassembler samedi après-midi pour protester, pour la dixième journée consécutive, contre le pouvoir en place, accusé de corruption, et réclamer des solutions à la crise socio-économique qui frappe le Liban. 

Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), les manifestants, drapeaux libanais à la main, étaient rassemblés devant le Sérail de la ville, encadrés par un fort déploiement des forces de l'ordre. Afin de permettre le passage des véhicules sur cette place, le rassemblement, rythmé par des chants patriotiques diffusés par des hauts-parleurs, était contenu par des barrières métalliques.

Dans cette ville, fief traditionnel du Hezbollah et du mouvement Amal, les manifestations ont été marquées par plusieurs tentatives de répression de la part de militants de ces partis, qui ont notamment attaqué les personnes rassemblées. Malgré tout, les habitants de Nabatiyé et des villages environnants ont continué à se rassembler, dans le cadre du mouvement lancé jeudi dernier et qui a fait descendre des dizaines de milliers de Libanais dans les rues de tout le pays. En signe de contestation contre les tentatives de répression de ce mouvement, plusieurs membres des conseils municipaux de Nabatiyé et Nabatiyé el-Faouqa, ont présenté leur démission.

Jeudi, des manifestants rassemblés à Nabatiyé s'étaient montrés plutôt critiques face au discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Dans sa seconde prise de parole en moins d'une semaine, Hassan Nasrallah avait déclaré que le mouvement de contestation n'est plus "un mouvement populaire spontané", mais qu'il est financé par des parties extérieures au pays et mené par certaines formations politiques souhaitant en tirer profit. Depuis son premier discours, le chef du Hezbollah refuse la démission du gouvernement, une des principales revendications des manifestants.