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Liban - Interview express

Geagea à « L’OLJ » : Je n’aurais pas souhaité ce sort à Aoun

Le leader des FL appelle Saad Hariri à démissionner et plaide pour la formation d’un gouvernement d’indépendants.

Samir Geagea. Photo ANI

Pendant des mois, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a multiplié les signes de mécontentement face aux choix du gouvernement, estimant qu’ils n’étaient pas adéquats face à la gravité de la situation économique et pas à la hauteur des réformes qu’elle exige et que la communauté internationale attend du Liban. Le leader des FL a même été jusqu’à plaider pour la formation d’un gouvernement de « spécialistes », « loin de la classe politique actuelle », comme il l’a souligné dans un communiqué vendredi dernier.

Ce n’est que sous la pression des manifestations que le chef des FL a franchi le pas et annoncé samedi soir la démission des quatre ministres FL du gouvernement. Une façon pour lui d’exhorter le Premier ministre Saad Hariri à jeter l’éponge et former un cabinet d’indépendants choisis conformément au seul critère de leur mérite, trois ans après la mise sur pied du compromis présidentiel qui a pavé la voie à l’élection de Michel Aoun en octobre 2016. Un mandat que Samir Geagea a voulu « fort » et auquel il n’aurait pas souhaité « ce sort », en l’occurrence les appels populaires à la démission du chef de l’État moins de trois ans après son arrivée au pouvoir.

Au lendemain de sa conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé la démission des ministres FL, Samir Geagea a répondu aux questions de L’Orient-Le Jour.

Vous avez longtemps plaidé pour la formation d’un gouvernement de « spécialistes ». Un tel cabinet pourrait-il voir le jour dans un contexte aussi tendu que celui que le Liban vit actuellement ?

C’est précisément dans de telles circonstances qu’il faut former un gouvernement de spécialistes. Ce terme ne renvoie pas à la notion traditionnelle de « cabinet de technocrates ». Il s’agit de choisir des indépendants, conformément au seul critère du mérite, qui soient dotés de qualités et de compétences à même de leur permettre de diriger le pays dans un cabinet homogène. D’autant que les gouvernements dits « d’union nationale » ont prouvé leur échec total au fil des années.

Au lendemain de son discours, le Premier ministre a entamé une série de contacts afin de résoudre la crise et absorber la colère de la rue. Cela vous paraît-il suffisant ?

Cette fois-ci, il est difficile de contenir la rue par des méthodes de rapiéçage. Il faut que le Premier ministre démissionne et que soit formé un gouvernement « de choc », impérativement loin de la caste politique actuelle. Le cabinet d’indépendants est la seule solution à la crise actuelle.

Selon vous, qui pourrait être le substitut à Saad Hariri à l’heure actuelle ?

Nous ne parlons pas de substitut. Saad Hariri lui-même pourrait diriger le gouvernement d’indépendants pour lequel je plaide. Les manifestants ne mâchent plus leurs mots et attaquent ouvertement le président de la République et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Michel Aoun pourra-t-il poursuivre son mandat normalement ? En appuyant la candidature de Michel Aoun, nous voulions que son mandat soit le meilleur et le plus fort. Je ne lui aurais pas souhaité ce sort.

Quel conseil lui donnez-vous ?

Un des problèmes réside dans le fait que le chef de l’État n’écoute les conseils de personne.

Êtes-vous en coordination avec le Parti socialiste progressiste au sujet de la démission ?

Nous sommes en contact permanent avec le PSP. Mais je n’ai aucune idée des raisons qui ont poussé (le chef du PSP) Walid Joumblatt à se rétracter (dimanche soir, le ministre de l’Industrie Waël Bou Faour, affilié au PSP, a annoncé que lui et ses collègues issus de la formation resteront au sein du gouvernement de Saad Hariri « temporairement et sous conditions », NDLR).

Menez-vous des contacts avec les protagonistes hostiles à la ligne politique actuelle en vue d’élargir le camp de l’opposition ?

Il est probablement temps de changer les terminologies. Il est fort probable que de nouveaux groupements apparaissent et que nous nous entendions avec eux sur plusieurs points. Nous sommes actuellement dans une importante phase de transition dont il faudrait attendre l’issue avant de se prononcer sur les prochaines étapes.

Comment réagissez-vous aux propos tenus samedi dernier par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui s’est opposé à une démission du cabinet ?

Hassan Nasrallah exprime son avis et nous avons le nôtre. Ses dernières prises de position montrent qu’il ne capte pas les signaux des manifestants qui n’ont pas manqué de descendre dans les rues dans les plus importants fiefs du Hezbollah et du mouvement Amal. Sachant que cette fois-ci, il n’est pas aussi facile de mobiliser la rue chiite (contre les mouvements protestataires) que ce qui était le cas par le passé.

Après l’échec de l’entente de Meerab, que reste-t-il du compromis présidentiel conclu entre le Futur et le CPL ?

Aujourd’hui, le mouvement de protestation a atteint Tripoli et d’autres régions longtemps considérées comme des fiefs du courant du Futur. Cela veut dire que la base populaire de Saad Hariri ne tolère plus ses choix politiques. Il devrait donc réviser ses rapports avec Gebran Bassil.

Pendant des mois, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a multiplié les signes de mécontentement face aux choix du gouvernement, estimant qu’ils n’étaient pas adéquats face à la gravité de la situation économique et pas à la hauteur des réformes qu’elle exige et que la communauté internationale attend du Liban. Le leader des FL a même été jusqu’à plaider pour la...

commentaires (11)

Ne t’en fait pas Hakim pardonne leur ilS ne savent pas ce qu’ils font ... ils parlent comme ça car déçu de leur propre orientation POLITIQUE ... alors qu’ils n’acceptent pas le fait de s’être tromper ils mettent tout le monde dans le même sac CAR TÉLÉGUIDER LA PREUVE QUE CERTAIN PRENNENT EXEMPLE sur le PASSER POUR TE JUGER ENCORE ER ENCORE MÊME APRÈS AVOIR FAIT SEUL 11 ans de PRISON ILS N’ONT RIEN CONTRE TOI Depuis 1994 ET SURTOUT QU’EN ÉTANT AU GOUVERNEMENT VOUS AVEZ MONTRER À TOUS CE QU’EST ÊTRE HONNETE ET DROIT ON CONTINUE

Bery tus

15 h 10, le 21 octobre 2019

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Commentaires (11)

  • Ne t’en fait pas Hakim pardonne leur ilS ne savent pas ce qu’ils font ... ils parlent comme ça car déçu de leur propre orientation POLITIQUE ... alors qu’ils n’acceptent pas le fait de s’être tromper ils mettent tout le monde dans le même sac CAR TÉLÉGUIDER LA PREUVE QUE CERTAIN PRENNENT EXEMPLE sur le PASSER POUR TE JUGER ENCORE ER ENCORE MÊME APRÈS AVOIR FAIT SEUL 11 ans de PRISON ILS N’ONT RIEN CONTRE TOI Depuis 1994 ET SURTOUT QU’EN ÉTANT AU GOUVERNEMENT VOUS AVEZ MONTRER À TOUS CE QU’EST ÊTRE HONNETE ET DROIT ON CONTINUE

    Bery tus

    15 h 10, le 21 octobre 2019

  • KILKUN YANI KILKUN.....

    Riwa Jabri

    14 h 43, le 21 octobre 2019

  • Ma hada ahsan men Hada. Béchara el-Khoury est parti le 18 septembre 1952 à cause de son frère Salim. Michel Aoun partira en 2019, en grande partie à cause de son beau-fils Gebran.

    Un Libanais

    13 h 37, le 21 octobre 2019

  • LE PEUPLE EN DECIDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 53, le 21 octobre 2019

  • Kellon ya3neh kellon, ya3neh kelkonn ya Samir!!!!

    Tina Chamoun

    10 h 46, le 21 octobre 2019

  • L’argument de Bassil et de Nasrallah de faire assumer aux dirigeants des trente années passées la responsabilité de la détérioration de la situation du pays est partiellement correct. Le CPL hurle depuis 2005 qu’il est le seul capable à propulser le Liban au niveau supérieur de la prospérité et dans l’abolition de la corruption. C’est donc en connaissance de cause (de la mauvaise situation du Liban) que le mandat Aoun a pris le pouvoir et devrait donc assumer la part du lion pour son échec. À défaut d’avoir un impact positif, le mandat n’a même pas réussi à stabiliser le pays en trois ans. Mais il n’est pas seul. Le Hezbollah a sucé les ressources du pays pour financer ses guerres et son existence même fait fuir les investisseurs potentiels Libanais et étrangers. Et je passe… Le Hezbollah et le CPL ont gardés le pays sans Président pendant deux ans et demi, sans gouvernement pendant neuf mois, sans budget pendant quatre mois, et sans réunions de l'exécutif pendant six semaines suites a l’affaire de Qabr Chmoun.

    Zovighian Michel

    10 h 25, le 21 octobre 2019

  • Geagea n'a pas à croire que les manifestants protestent contre le CPL, ils protestent contre tous les partis traditionnels, il en fait partie.

    Mike

    09 h 54, le 21 octobre 2019

  • Quil s'occupe de son sort à lui, comme il roule pour l'autre camp, il devra rendre des comptes très bientôt. Pourquoi plaindre l'homme qui traverse le fleuve et qui se bat contre le crocodile quand on a pas encore traversé ce fleuve soi-même.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 48, le 21 octobre 2019

  • Je ne pense pas que le peuple est descendu dans la rue pour remettre en selle les anciens criminels amnistiés qui tuaient des innocents parce qu’ils sont de l'autre religion, et de tuer leurs coreligionnaires quand ils sont opposés à eux, et ceux qui ont inventé les barrages de rançons à l'intérieur du pays.

    Shou fi

    08 h 55, le 21 octobre 2019

  • Quoi qu'on fasse , en gros , et malgré l'apparition de quelques dissidents chiites , un peu plus nombreux que d'habitude (surtout orienté contre Amal plutôt que contre le parti de Dieu) , nous retournons à la case départ : Conflit profond entre les orientations chiites et sunnite !

    Chucri Abboud

    01 h 26, le 21 octobre 2019

  • Qu’il donne l’exemple, killon ya3ne killon, toi inclus Mister Geagea, un za3im comme les autres. Tous pourris...

    EL RIZ Mohamed

    00 h 40, le 21 octobre 2019

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