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Liban - Déchets

Le sac en plastique officiellement payant dans les supermarchés à partir du 15 octobre

Le Liban a aujourd’hui plus de 280 000 tonnes de déchets en plastique, il est nécessaire de réduire son utilisation, martèle le ministre de l’Environnement Fady Jreissati.

À partir du 15 octobre, les sacs en plastique à usage unique vont devenir payants dans les supermarchés au Liban. Photo d’illustration AFP/Jean-Philippe Ksiazek

Le sac en plastique dans les supermarchés a désormais un prix, 100 livres libanaises, a annoncé hier le ministre de l’Environnement Fady Jreissati. Rendue publique lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue de l’Économie, Mansour Bteich, la mesure vise à réduire l’utilisation de cet article à usage unique qui constitue une source de pollution majeure. Le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahd, était présent, ainsi que les représentants de 17 grandes chaînes de distribution.

La mesure officiellement annoncée hier est la première de ce type au Liban. Pour M. Jreissati, il s’agit d’une « journée historique car elle voit le Liban rejoindre les 130 autres pays qui mènent campagne contre l’utilisation du plastique ». Cette décision « n’a été imposée à personne, les propriétaires des supermarchés s’étant montrés très coopératifs », a-t-il ajouté. Le ministre a déploré qu’il n’y ait toujours pas de loi permettant d’imposer une taxe sur le plastique, faisant valoir que le ministère a dressé une liste de 99 produits dans le cadre d’un projet de loi au Conseil des ministres, avec espoir de son adoption pour son examen par le Parlement.

Que faut-il donc savoir sur cette nouvelle mesure ? À partir du 15 octobre, le sac en plastique jusque-là fourni gratuitement aux caisses sera facturé à 100 livres libanaises dans les supermarchés, a précisé M. Jreissati. Les commerces de plus petite envergure suivront.

Cette mesure vise à encourager les consommateurs à acquérir des sacs réutilisables que la plupart des supermarchés proposent déjà aujourd’hui, à des prix variant entre 500 et 1 500 livres selon la taille et la qualité. L’achat de sacs plastique à usage unique aux caisses n’est donc pas une fatalité.

« Il est honteux de ne rien faire »

Le ministre a tenu à démontrer les bienfaits écologiques de cette mesure de réduction des déchets plastiques, qui devrait être suivie d’autres. « Nous payons tous pour des décharges qui arrivent à saturation de plus en plus vite. Des décharges dont le coût écologique est désormais connu dans le monde, a-t-il martelé. Au Liban, nous avons aujourd’hui plus de 280 000 tonnes de déchets en plastique. Et si nous estimons que le prix du traitement de la tonne de déchets est de 125 dollars, l’on se rend compte du prix du plastique que nous jetons. Or nous avons un taux de consommation de plastique par habitant parmi les plus élevés au monde. Il est honteux de ne rien faire pour remédier à cela. Il faut respecter le principe premier de la pyramide de traitement des déchets, à savoir la réduction des déchets. Nous comptons sur le sens de la responsabilité sociale des habitants. »

La campagne pour l’utilisation des sacs à usage multiple et pour la réduction de celle des sacs à usage unique se fera notamment à l’aide d’une vidéo que l’on peut déjà visionner sur la page Facebook du ministère. Le message principal : refuser dans les supermarchés les sacs à usage unique et demander un sac à usage multiple, réutilisable à souhait. C’est ainsi, selon les estimations du ministère, qu’il est possible de réduire l’utilisation du plastique de 1 400 sacs en moyenne par foyer et par an à 3 ou 4, contribuant ainsi à améliorer l’état de la nature jusqu’à 400 fois.

M. Bteich a pour sa part estimé que cette mesure n’est pas moins qu’un pas vers un changement majeur des mentalités. Il a expliqué que son ministère a présenté un projet de loi au secrétariat général du Conseil des ministres en vue de réduire l’utilisation de sacs en plastique, conformément aux engagements du Liban vis-à-vis de l’accord de Paris sur le climat et du plan des Nations unies sur le développement durable à l’horizon 2030. « Suivant une étude de la Commission nationale pour l’environnement et le développement il y a deux ans, les Libanais consomment en moyenne 330 à 340 sacs en plastique per capita par an », a-t-il déclaré.

Enfin, Nabil Fahd a insisté sur l’appui des propriétaires de supermarchés au plan du ministre de l’Environnement.

Le sac en plastique dans les supermarchés a désormais un prix, 100 livres libanaises, a annoncé hier le ministre de l’Environnement Fady Jreissati. Rendue publique lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue de l’Économie, Mansour Bteich, la mesure vise à réduire l’utilisation de cet article à usage unique qui constitue une source de pollution majeure. Le...

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