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Liban - Politique

Après Qornet es-Saouda et la joute parlementaire, les clivages confessionnels maîtres du jeu

Crainte dans les milieux haririens d’une rupture du compromis présidentiel dans une phase ultérieure.

Les députés du Metn exprimant leur opposition à la démarche de Saad Hariri, mardi, au Parlement. Photo tirée du site web al-Markaziya

Les joutes confessionnelles se suivent et se ressemblent. Après la querelle opposant les cazas de Bécharré (maronite) et Denniyé (majoritairement sunnite) à propos d’un terrain près du sommet de Qornet es-Saouda, les échanges mardi à la Chambre au sujet du retrait par le Premier ministre, Saad Hariri, d’un texte portant sur des projets d’infrastructure au Mont-Liban, comme la Constitution l’autorise en principe à le faire au nom du gouvernement, ont rallumé la guerre sectaire, jamais éteinte d’ailleurs.

Ibrahim Kanaan, député CPL du Metn, avait critiqué la démarche de M. Hariri, laissant entendre que le projet de loi a été retiré pour des raisons confessionnelles, sans pour autant contester les prérogatives du Premier ministre en la matière. Cette critique a été suivie d’un incident verbal entre M. Kanaan et un député du Futur, Mohammad Hajjar.

Hier, la querelle s’est poursuivie lors d’un échange entre le même Ibrahim Kanaan et sa collègue de Beyrouth, Roula Tabch Jaroudi (Futur).

Dans un entretien radiodiffusé, le député aouniste s’est indigné hier du fait que « certains politiciens et médias ont donné au débat une coloration confessionnelle et populiste ». « Personne ne remet en question les prérogatives du chef du gouvernement. Et nous ne portons atteinte ni à la communauté (sunnite) ni à la présidence du Conseil quand nous évoquons des questions liées au système (politique). Mais quand le Conseil des ministres prend une décision, le gouvernement devra respecter les règles en vigueur pour récupérer un projet de loi », a-t-il ajouté.

Réagissant via Twitter, Mme Jaroudi a écrit : « Nous ne sommes pas étonnés de constater qu’il (Ibrahim Kanaan) ignore les prérogatives du Premier ministre (…) »



(Lire aussi : Au Parlement, les débats dérapent et prennent un tour confessionnel)



Le recouvrement des droits des chrétiens

Cette situation ne semble pourtant pas inquiéter plus que de coutume les milieux haririens, du moins pour le moment, dans la mesure où tout le monde semble attaché au maintien du compromis présidentiel de 2016. Contacté par L’Orient-Le Jour, Moustapha Allouche, membre du bureau politique du Futur, réduit la polémique survenue mardi à l’hémicycle à « la querelle habituelle autour de questions à caractère confessionnel et des calculs populistes ».

S’il semble confiant que, pour le moment, l’entente politique élargie reste en vigueur, M. Allouche ne cache cependant pas ses craintes quant à un probable effondrement de celle-ci. Selon lui, cela surviendrait lorsque le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, « voit son image de leader luttant pour le recouvrement des droits des chrétiens menacée ». « Il serait alors prêt à revenir sur son entente avec M. Hariri », estime M. Allouche, soulignant que « les débats à caractères sectaire et confessionnel pourraient prendre un tournant dangereux après la séance parlementaire prévue le 17 octobre prochain et consacrée à la lecture de la lettre du président de la République, Michel Aoun, demandant l’interprétation de l’article 95 de la Constitution (portant sur la question du confessionnalisme politique) ».

Moustapha Allouche faisait ainsi allusion à la démarche entreprise par le chef de l’État à la suite de la querelle suscitée par le chef du CPL autour de l’article 80 du budget 2019 qui consacre le droit des lauréats du concours de la fonction publique, en majorité chiites, non encore affectés à des postes, à être recrutés. M. Bassil s’y était opposé en arguant de la nécessité de respecter la parité islamo-chrétienne dans tous les recrutements de la fonction publique.

C’est également sous l’angle du fameux slogan du recouvrement des droits des chrétiens que, dans certains milieux politiques, on interprète la convergence entre le CPL et les Forces libanaises sur l’opposition au retrait du projet de loi portant sur quelques autoroutes du Metn. À en croire un responsable FL contacté par L’OLJ, « il s’agit d’un simple accord sur une question d’ordre technique portant sur la nécessité de débloquer des fonds consacrés à une région bien déterminée ». « Nous ne portons aucunement atteinte aux prérogatives du Premier ministre, encore moins à la communauté sunnite. Mais nous continuerons à converger avec le CPL, les Kataëb et le reste des partis chrétiens là où nous le jugerons opportun », ajoute-t-il.


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Les joutes confessionnelles se suivent et se ressemblent. Après la querelle opposant les cazas de Bécharré (maronite) et Denniyé (majoritairement sunnite) à propos d’un terrain près du sommet de Qornet es-Saouda, les échanges mardi à la Chambre au sujet du retrait par le Premier ministre, Saad Hariri, d’un texte portant sur des projets d’infrastructure au Mont-Liban, comme la...

commentaires (2)

L,ABRUTISSEMENT EST MAITRE INCONTESTABLE DES BOITES CRANIENNES VIDES DE TOUS NOS ABRUTIS INCOMPETENTS... JE NE VEUX PAS ICI M,ALLONGER SUR LEURS AUTRES QUALIFICATIFS BIEN CONNUS DU PEUPLE LIBANAIS.

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 14, le 26 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • L,ABRUTISSEMENT EST MAITRE INCONTESTABLE DES BOITES CRANIENNES VIDES DE TOUS NOS ABRUTIS INCOMPETENTS... JE NE VEUX PAS ICI M,ALLONGER SUR LEURS AUTRES QUALIFICATIFS BIEN CONNUS DU PEUPLE LIBANAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 14, le 26 septembre 2019

  • certains ne font que confirmer le slogan de jobran : recouvrer les droits des CHRETIENS du Liban, les autres ? ben les autres ne font que le(les) singer( TROP TARD , BCP TROP TARD) il fallait le devancer a jobran dans ce coup de marketing.

    Gaby SIOUFI

    10 h 57, le 26 septembre 2019

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