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Moyen Orient et Monde - Algérie

Ouverture du procès emblématique de Saïd Bouteflika

Saïd Bouteflika, au centre, aux côtés du Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia. Farouk Batiche/AFP

Deux ex-chefs du renseignement, une personnalité politique et le frère du président déchu : un procès emblématique s’est ouvert hier à Blida, en Algérie, après une vague d’arrestations lancée dans le sillage de la démission de Abdelaziz Bouteflika sous la pression de la rue.

Encore homme fort du régime en début d’année, Saïd Bouteflika, mais aussi Mohamed Mediene dit « Toufik », longtemps directeur des puissants services secrets algériens, son successeur Athmane Tartag et la cheffe du Parti des travailleurs (PT, extrême gauche, trotskiste) Louisa Hanoune se sont présentés devant la cour, selon des médias locaux.

Les chefs d’inculpation sont lourds : « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’État », crimes pour lesquels ils encourent de très fortes peines, selon le code de justice militaire et le code pénal. Seuls les avocats et les familles des accusés ont eu le droit d’assister à l’audience, et un important dispositif policier a été déployé autour du tribunal militaire de Blida.

La télévision publique a annoncé que le procès avait débuté à 11h, le qualifiant de « sans précédent dans l’histoire de la justice algérienne ». L’envoyée spéciale de la télévision a affirmé que l’avocat de Mohamed Mediene avait demandé un ajournement. L’ancien chef du renseignement algérien est, selon sa famille et ses avocats, malade et son état de santé se serait dégradé.

« Mécanismes »

« C’est un procès historique », a affirmé Noureddine Bekkis, enseignant en sociologie politique à l’Université d’Alger. La gestion par le pouvoir des conflits internes ressemble traditionnellement à « une boîte noire », mais « les mécanismes habituels de règlement des conflits internes sont tombés en panne », a-t-il ajouté. Il s’agit d’une conséquence directe du mouvement inédit de contestation né le 22 février contre la perspective d’un cinquième mandat du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika. Après des semaines de manifestations massives, la rue a obtenu la démission de M. Bouteflika début avril. S’en est suivie une vague d’arrestations dans certains cercles du pouvoir. Hier, l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaa Talaï, en poste sous Bouteflika, a été placé en détention préventive, accusé de « dilapidation de deniers publics » et « d’abus de fonction », selon l’agence APS. À ce jour, la contestation se poursuit, réclamant le départ de l’ensemble des composantes du « système ». Et un bras de fer est en cours autour de l’organisation d’une présidentielle le 12 décembre, voulue par l’armée. L’ouverture de ce procès à Blida n’en reste pas moins retentissante, même si très peu de choses ont filtré. Le frère du président déchu et les deux ex-patrons du renseignement ont été incarcérés le 5 mai. La cheffe du PT Louisa Hanoune a été placée en détention provisoire quatre jours plus tard. Des enquêtes judiciaires avaient été ouvertes sur des faits présumés de corruption visant d’ex-hauts responsables politiques et des hommes d’affaires accusés d’avoir profité de leurs liens privilégiés avec l’entourage du président déchu.

Source : AFP

Deux ex-chefs du renseignement, une personnalité politique et le frère du président déchu : un procès emblématique s’est ouvert hier à Blida, en Algérie, après une vague d’arrestations lancée dans le sillage de la démission de Abdelaziz Bouteflika sous la pression de la rue.Encore homme fort du régime en début d’année, Saïd Bouteflika, mais aussi Mohamed...

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