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Liban - Liberté d’expression

Sit-in de solidarité avec le quotidien « Nidaa el-Watan »

Le rédacteur en chef et le directeur responsable du quotidien comparaîtront demain devant le procureur de Beyrouth.

Béchara Charbel, rédacteur en chef de « Nidaa el-Watan », entouré du député Hadi Abou el-Hosn, du ministre Richard Kouyoumjian et du député Marwan Hamadé. Photo ANI

De nombreuses personnalités ont exprimé hier leur soutien au quotidien arabophone Nidaa el-Watan, récemment fondé par l’homme d’affaires Michel Mecattaf, et dont le rédacteur en chef, Béchara Charbel, et le directeur responsable, Georges Berberi, doivent être entendus demain au Palais de justice de Beyrouth.

MM. Charbel et Berberi ont été convoqués à la demande du ministère de la Justice, à la suite d’une manchette, jeudi dernier, qui titrait : « De nouveaux ambassadeurs à Baabda… Bienvenue dans la République de Khamenei », en référence au guide suprême iranien, Ali Khamenei.Les deux responsables du quotidien comparaîtront demain matin devant le procureur général, qui devrait les déférer devant les autorités compétentes, le tribunal des imprimés devant être la destination normale de leur dossier.


La manchette qui dérange
Publiée jeudi dernier, la manchette qui a dérangé était accompagnée d’une photographie du nouvel ambassadeur de Colombie présentant ses lettres de créance au chef de l’État, Michel Aoun.

En titrant sur la « République de Khamenei », le quotidien faisait allusion au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à l’occasion de la commémoration de la Achoura, dans lequel le leader chiite avait réaffirmé son allégeance au guide suprême iranien.

« Ici au Liban, nous disons au monde que notre imam, notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre Hussein est aujourd’hui Son Éminence le grand ayatollah l’imam sayyed Ali Hussein Khamenei, et que la République islamique d’Iran est le cœur de notre axe, son centre névralgique, son plus grand soutien, son pouvoir, sa force, sa vérité et son essence pure », avait déclaré Hassan Nasrallah. La manchette critiquait implicitement le chef de l’État, accusé d’être complice du Hezbollah.


(Lire aussi : « Bienvenue dans la république de Khamenei » : deux responsables de « Nida’ el-Watan » convoqués par la justice)



Relance du débat
La convocation des responsables de Nidaa el-Watan relance une fois de plus le débat sur la liberté d’expression et le harcèlement policier et judiciaire des journalistes. Ces dernières années, de nombreux journalistes, blogueurs et activistes ont été convoqués par le bureau de lutte contre la cybercriminalité pour des publications en ligne, au lieu de comparaître devant le tribunal des imprimés. Le sit-in de solidarité s’est tenu dans les locaux du quotidien, secteur Nahr, à Beyrouth. Il a rassemblé des figures politiques comme Marwan Hamadé, l’ancien député Ahmad Fatfat, ainsi que le ministre des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, le vice-Premier ministre, Ghassan Hasbani, ou le député Pierre Abi Assi (tous trois FL), ainsi que plusieurs ténors de la scène médiatique tels que Bassam Abou Zeid, Georges Bkassini, Ghayath Yazbeck, Yazbeck Wehbé, Walid Choucair, Michel Touma, ou encore l’analyste politique Sami Nader. Plusieurs journalistes ont par ailleurs publié hier des textes de soutien sur le site du quotidien tels que Dima Sadek, Ghada Eid, Gisèle Khoury, Sateh Noureddine, Nabil Bou Mounsef et Assaad Béchara.

Dans une allocution prononcée devant les personnalités venues lui apporter son soutien, Béchara Charbel a tenu à mettre les points sur les i. « Nous avons évoqué la “République de Khamenei”, mais nous ne faisions que répéter des propos francs (de Hassan Nasrallah) où il a été dit que toute attaque contre l’Iran allait embraser la région et embarquer le Liban dans la guerre. Il a également été dit que les décisions relatives à la guerre et à la paix ne sont pas prises à Beyrouth mais à Téhéran. (…) Cette convocation est un piège tendu à Nidaa el-Watan ; on cherche à faire la leçon aux médias », a lancé M. Charbel.

De nombreuses personnalités ont exprimé hier leur soutien au quotidien arabophone Nidaa el-Watan, récemment fondé par l’homme d’affaires Michel Mecattaf, et dont le rédacteur en chef, Béchara Charbel, et le directeur responsable, Georges Berberi, doivent être entendus demain au Palais de justice de Beyrouth. MM. Charbel et Berberi ont été convoqués à la demande du ministère de la...

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