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Liban - Éclairage

La stabilité du Liban reste prioritaire

Dans les milieux économiques libanais, le soulagement est de mise depuis que les signaux financiers positifs se sont récemment multipliés, et plus précisément depuis que la Banque du Liban a obtenu un dépôt de près de 1,4 milliard de dollars, ce qui a eu pour effet de renforcer les réserves en dollars du pays et d’apaiser dans le même temps les craintes d’un effondrement financier.

Ce dépôt, qui serait intervenu notamment via la banque d’investissement américaine Goldman Sachs, est cependant interprété politiquement comme l’expression d’une volonté internationale de préserver la stabilité du Liban sur les trois principaux axes, économico-financier, politique et sécuritaire. En dépit de tous les remous qu’il a connus récemment et qui avaient fait craindre le pire à un moment donné, surtout après les incidents meurtriers de Qabr Chmoun du 30 juin dernier entre les partisans du leader druze Walid Joumblatt et du chef du Parti démocratique libanais Talal Arslane, le Liban continue de bénéficier d’une couverture régionale et internationale qui le met à l’abri des contrecoups des crises dans la région, s’accorde-t-on à dire dans les divers milieux politiques. Cela s’explique notamment, selon des sources diplomatiques occidentales, par le fait qu’un « effondrement du Liban et de son économie serait de nature à générer une situation nouvelle qu’il sera difficile de dissocier du brasier régional ». Plus encore, un effondrement du Liban compliquerait substantiellement le processus politique engagé pour un règlement des crises dans la région et en finir avec les opérations militaires, du Liban au Yémen, en passant par l’Irak et la Syrie.

Pour toutes ces raisons, Beyrouth, en dépit de la déception provoquée à l’échelle internationale par le rendement de ses dirigeants qui n’est pas à la hauteur des espoirs placés en eux, notamment au niveau de la capacité de ceux-ci à assumer leurs responsabilités nationales – pour reprendre les termes des sources diplomatiques occidentales –, continue de bénéficier du soutien des grandes puissances qui redoutent un embrasement général.



(Lire aussi : Nominations judiciaires : mission accomplie en dépit du veto FL)



Après la dégradation de la note du Liban par deux des principales agences de notation américaines, Moody’s et Fitch – la première en janvier (« Caa1 », « stable »), la seconde en août (« CCC » sans perspective, conformément à sa nomenclature)–, Washington, Paris et Moscou avaient immédiatement réagi pour inciter les dirigeants libanais à se dépêcher de mettre en application les engagements qu’ils avaient pris à la conférence de Paris en 2018, tout en les avertissant contre les dangers d’un laxisme qui n’a que trop duré. Ils les avaient dans le même temps mis en garde contre des manœuvres imprudentes à la frontière avec Israël, au moment où des efforts diplomatiques soutenus sont menés pour régler le contentieux frontalier avec Israël et aider ainsi le Liban à lancer sans tarder la prospection gazière et pétrolière offshore. Toute action ou réaction au Liban-Sud devrait rester sous le seuil des règles d’engagement définies dans le cadre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, à laquelle aussi bien le Hezbollah qu’Israël restent engagés en dépit de la tension qui est montée d’un cran entre eux, après la mort de deux combattants du Hezbollah dans un bombardement israélien en Syrie, l’affaire des deux drones israéliens abattus au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth, le 25 août dernier, et la riposte militaire du Hezbollah. Le chef de ce parti, Hassan Nasrallah, a d’ailleurs pris soin de réaffirmer l’attachement de sa formation à cette résolution lors du discours qu’il a prononcé pour la commémoration de Achoura, mardi. Les manifestations de soutien politique au Liban se sont parallèlement multipliées, comme en témoigne, entre autres, l’appel téléphonique du président français Emmanuel Macron au Premier ministre Saad Hariri, au lendemain de la visite à Beyrouth la semaine dernière de Pierre Duquesne, l’émissaire français chargé du suivi du programme CEDRE. Au cours de cet entretien téléphonique, Emmanuel Macron s’était félicité des progrès accomplis pour le lancement des projets d’investissement dans le cadre de ce processus, mais il avait aussi réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la stabilité et de la sécurité du Liban, de la consolidation des institutions de l’État et du maintien de la sécurité à la frontière sud.

MM. Hariri et Macron doivent poursuivre leurs discussions sur ces thèmes le week-end prochain, lors de la visite que le chef du gouvernement compte effectuer à partir du 20 courant à Paris.



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LA STABILITÉ DE L,INSTABILITÉ ! PRODIGE, MIRACLE OU MALADIE INCURABLE ?

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 11, le 13 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • LA STABILITÉ DE L,INSTABILITÉ ! PRODIGE, MIRACLE OU MALADIE INCURABLE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 13 septembre 2019

  • JE CRAINS QUE, ENCORE UNE FOIS LES "IRRESPONSABLES" QUI GERENT LE PAYS NE SOIENT SINON DUPES- ILS NE LE SONT QUE RAREMENT PRETENDENT ILS - MAIS PEUT ETRE CONSCIENTS QU'ILS TABLENT JUSTEMENT SUR CE QUE L'ARTICLE PRETEND FAIRE ACCROIRE,D'OU LEUR SERENITE & CONFIANCE EN LEUR BONNE(S) ETOILE(S) : QUE LE MONDE ENTIER CROIT FERME QUE LA STABILITE DU LIBAN EST AUSSI CONDITIONNEE PAR SA SANTE FINANCIERE ! PAS VRAI , LE PAYS PEUT TRES BIEN RESTER ASSEZ STABLE MALGRE DES TROUBLES D'ORDRE ÉCONOMIQUES DE TOUS GENRE. A BON ENTENDEUR (S) SALUT !

    Gaby SIOUFI

    09 h 19, le 13 septembre 2019

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