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À La Une - Grande-Bretagne

Brexit : les Lords bloquent un "no deal", nouveau revers pour Johnson

La Haute Cour de justice à Londres décide de rejeter une demande d'annuler la suspension du Parlement, une décision controversée prise par le chef du gouvernement conservateur.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, lors d'une visite de la Ferme Darnford, à Banchory, près d'Aberdeen, en Ecosse, le 6 septembre 2019. Photo AFP / POOL / Andrew Milligan

La Chambre des Lords a adopté vendredi la proposition de loi contraignant Boris Johnson à demander un report du Brexit pour éviter une sortie sans accord de l'UE, au grand dam du Premier ministre qui parie sur des élections anticipées pour résoudre la crise politique. Le texte, qui avait été adopté mercredi par les députés, doit désormais recevoir l'accord de la reine Elizabeth II, dès lundi, pour devenir loi. Il vise à repousser de trois mois le Brexit, prévu le 31 octobre, si Boris Johnson ne trouve pas un accord de divorce avec l'Union européenne d'ici le 19 octobre.

Le Premier ministre, qui préférerait "mourir au fond d'un fossé" plutôt que de repousser le Brexit, espère désormais que l'opposition approuve sa demande d'organiser des élections anticipées mi-octobre, afin de se donner une majorité pour sortir de l'UE le 31 octobre - accord ou pas.

Boris Jonhson faisait déjà campagne vendredi, rencontrant en Ecosse des agriculteurs et des pêcheurs qui avaient soutenu le départ de l'UE lors du référendum de juin 2016, qui avait vu la victoire à 52% du camp "Leave". Après un premier échec, le gouvernement va donc de nouveau soumettre tard lundi soir au vote des députés une motion convoquant des élections anticipées. Celle-ci doit réunir les deux-tiers des voix pour être adoptée. Mais le succès n'est pas garanti.

(Lire aussi : Affaibli, Boris Johnson espère rebondir avec des élections)



L'opposition se concerte 
Les partis de l'opposition se concertaient vendredi en vue de ce vote. Jeremy Corbyn "a eu une conférence téléphonique positive" vendredi matin avec d'autres partis d'opposition sur les "efforts en cours" pour empêcher un Brexit sans accord et sur "la tenue d'élections", a précisé un porte-parole du Labour.
"Nous sommes prêts à travailler avec d'autres pour s'assurer que nous le ferons au bon moment", c'est-à-dire celui qui garantit "un délai", a aussi déclaré Ian Blackford, haut responsable du parti indépendantiste écossais SNP, la deuxième force d'opposition au Parlement.

Un nouveau report du Brexit, initialement prévu le 29 mars et repoussé deux fois, devra toutefois être approuvé à l'unanimité des 27 autres Etats membres de l'UE, qui semblent s'y montrer ouverts.

Dans cette bataille féroce, Boris Johnson a remporté une victoire sur le plan judiciaire vendredi. La Haute Cour de justice à Londres a décidé de rejeter une demande d'annuler la suspension du Parlement, une décision controversée prise par le chef du gouvernement conservateur. L'action avait été intentée par Gina Miller, femme d'affaires et militante anti-Brexit, et soutenue par l'ex-Premier ministre conservateur John Major. "Mon équipe et moi n'abandonnerons pas le combat pour la démocratie", a déclaré à la presse à l'issue de l'audience Mme Miller, qui compte faire appel.

En Ecosse, Boris Johnson a plaidé la cause des élections, se moquant du Labour, principal parti d'opposition, qui les a évité. "Jamais dans l'histoire un parti d'opposition ne s'était vu offrir une chance d'avoir une élection et ne l'avait rejetée", a déclaré vendredi Boris Johnson lors de son déplacement dans la région d'Aberdeen. M. Johnson doit ensuite être reçu par la reine Elizabeth II dans son château de Balmoral, où il passera la nuit.


(Lire aussi : Le frère de Boris Johnson annonce sa démission du gouvernement)



"Très confiant" 
A 55 jours de la date prévue de Brexit, le Premier ministre finlandais Antti Rinne, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a jugé que la possibilité d'un compromis avec Londres sur une sortie ordonnée du Royaume-Uni de l'Union "ne semble maintenant pas possible". "Nous ne savons pas ce qui se passe là-bas. Il semble tout à fait évident que nous ne parviendrons pas à un accord de Brexit", a déclaré Antti Rinne aux journalistes après une réunion avec le nouveau président du Parlement européen David Sassoli à Helsinki.

"Je suis très confiant d'obtenir un accord lors du sommet" européen, a rétorqué Boris Johnson lors de son déplacement en Ecosse, province qui, au contraire du reste du pays, a majoritairement voté en faveur d'un maintien dans l'UE lors du référendum de 2016. 
Un sommet européen - qui pourrait être la dernière chance pour Londres de conclure un accord avec l'Union - est programmé les 17 et 18 octobre à Bruxelles.


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commentaires (4)

UN LUNATIQUE DE CALIBRE TRUMPIEN. UN GAFFEUR !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 12, le 06 septembre 2019

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Commentaires (4)

  • UN LUNATIQUE DE CALIBRE TRUMPIEN. UN GAFFEUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 12, le 06 septembre 2019

  • Parmi les citoyens de la UE, il existe sympathie pour la position de Boris Johnson et de l'Angleterre. Le Royaume Uni n'est certainement pas notre ennemi, bien au contraire. Les UK, le pays le plus fort en Europe, est notre allié. Ils ont le droit de quitter la UE, et nous, dans la UE, devront rembourser leur investissement, par exemple dans le programme "Galileo" de satellites GPS, ou l'Angleterre a fait des investissements au profit de la UE. Il faut donc continuer les négotations pour voir si un accord est possible, et en tous cas l'Angleterre a notre sympathie et support. Une petite remarque: on écrit dans cet article que l'Ecosse serait une "province" mais je pense que "province" n'est pas le mot/terme administratif qu'on utilise; on parle de "nation constitutive" (4 nations qui forment le Royaume Uni). D'après Wikipedia le terme "province" est chargé dans le contexte de l'Irlande du Nord (et utilisé par les unionistes) mais d'après ma connaissance les anglais ne réfèrent pas de l'Ecosse comme province

    Stes David

    18 h 16, le 06 septembre 2019

  • Les USA ont voulu faire éclater l'Europe en l'affaiblissant, en inséminant dedans un pays barbare de 80 millions d'habitants qui ne partagent rien en terme des valeurs avec l'Europe. Le "complot" n'a pas fonctionné. Entre temps la Grande Bretagne est sortie de l'Europe (où elle avait un seul pied dedans), et réclame maintenant une sortie sans "frais de dédommagements" et veut relancer un nouvel axe très intense avec l'Amérique....(entre "englishophone") Pourquoi pas ? Bon courage Boris....

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 42, le 06 septembre 2019

  • Celui qui peut expliquer où on en est-on avec ce brexit je lui offre des prunes . Même le frère de boris s'est éloigné de lui en déclarant qu'il voulait se consacrer à son job de député au service de la G.B . Qu'a t-il voulu insinuer par là ? Que Boris fréquentait des gens pas très recommandable ? Qui sont ils ? J'ai ma petite idée là-dessus. Pas vous ?

    FRIK-A-FRAK

    16 h 37, le 06 septembre 2019

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