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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

Nouvelle forme de colocation, le « coliving » déploie ses ailes à New York

Outre une colocation traditionnelle (chacun sa chambre), le « coliving » propose de partager des espaces communs : cuisine aménagée, salons et coins divan, ou encore terrasse. Johannes Eisele/AFP

Originaire de Bombay, Nandita Iyer ne connaissait personne quand elle est arrivée à New York. Et « pour ne pas habiter toute seule dans un studio lugubre », elle a opté « pour une chambre en coliving ». Elle vit avec des colocataires dans un des 14 appartements d’un petit immeuble du quartier branché du Lower East Side, géré par la start-up Quarters. Mais ce qu’elle préfère, c’est profiter des espaces communs : une grande cuisine agrémentée d’une longue table et de coins divan, une terrasse où elle peut travailler, et un toit aménagé. « J’ai rencontré des gens d’origines tellement différentes, avec qui je suis devenue amie », se réjouit la jeune femme. À la recherche d’un emploi, elle a même trouvé des mentors.

Le fait d’habiter ensemble n’est pas nouveau, entre les colocations, les dortoirs pour étudiants ou les résidences pour personnes âgées. Mais face à la montée des loyers dans les grandes villes et à l’évolution des modes de vie, des start-up proposent de s’occuper de tout, y compris de la vie sociale de leurs résidents. Nombre d’entre elles se targuent d’organiser des événements une à plusieurs fois par semaine – des visites de musées au cours de cuisine – et de permettre à leurs résidents de communiquer sur une application dédiée.

« Les millenials veulent faire partie d’une communauté », remarque Alex Cohen, agent immobilier pour la société Compass. Habitués aux services comme Airbnb ou Uber, « ça ne les dérange pas de partager » les espaces communs. La demande étant au rendez-vous, en particulier de la part des jeunes de 18 à 35 ans de la génération millenials, les projets se multiplient. Le cabinet Cushman & Wakefield estimait dans un rapport diffusé en mai que les principales start-up de coliving aux États-Unis proposaient environ 3 200 chambres, et en avaient 16 700 dans les tuyaux. Quarters gère trois résidences à New York et Chicago, et se prépare à grandir vite : sa maison mère basée en Allemagne, Medici Living, vient de lever 300 millions de dollars juste pour son expansion aux États-Unis, en plus d’un milliard d’euros pour l’Europe.

Moins cher et réseau social

« On apporte une solution facile à tous ceux qui arrivent dans une nouvelle ville », souligne Gil Hirak, responsable des opérations de Quarters aux États-Unis. De la visite virtuelle à la signature du bail, tout peut se faire en ligne. Ensuite, « il suffit d’arriver avec sa valise », le logement étant déjà meublé. Les sources de frictions entre colocataires sont limitées puisque les gestionnaires s’occupent en général de tous les détails pratiques : les produits de base comme le papier-toilette, le ménage, les factures internet ou d’électricité.

« On est tellement occupé pendant la semaine », assure Eric Tauro, un architecte de 29 ans. « Ne pas avoir à s’occuper du ménage est vraiment un plus », ajoute-t-il. Il cherchait après ses études « le moyen le plus simple de s’installer à New York ». Il a jeté son dévolu sur une résidence gérée par Ollie, dans un grand immeuble neuf du quartier en pleine expansion de Long Island City, où la start-up propose 422 lits répartis dans 169 appartements. Dans ces espaces, tout est pensé pour optimiser les mètres carrés. « Dans un immeuble normal, il y a tellement de déperdition d’espace », remarque Sophie Wilkinson, en charge de l’aménagement pour Common. Ils ont du coup rétréci la taille des chambres et agrandi celles des lieux de vie comme la cuisine. Avec des chambres plus petites, le coliving coûte entre 15 % à 30 % moins cher qu’un studio dans le même quartier, assurent les start-up. Pas forcément moins cher qu’une colocation traditionnelle cependant. Les chambres d’Ollie à Long Island City vont de 1 380 à 2 063 dollars. « Nous pensons vraiment que ce qui s’est passé avec la montée en puissance du coworking (les espaces de travail partagés) va se reproduire » avec le coliving, affirme Volker Binnenboese, porte-parole de Medici Group. « Nous nous concentrons actuellement sur les millenials, mais ils vont vieillir », remarque-t-il, évoquant une éventuelle colocation géante avec des services de garde partagée pour les jeunes familles.

Juliette MICHEL/AFP


Originaire de Bombay, Nandita Iyer ne connaissait personne quand elle est arrivée à New York. Et « pour ne pas habiter toute seule dans un studio lugubre », elle a opté « pour une chambre en coliving ». Elle vit avec des colocataires dans un des 14 appartements d’un petit immeuble du quartier branché du Lower East Side, géré par la start-up Quarters. Mais ce qu’elle...

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