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Économie - Finances

La décision de la Fed donne un peu d’air au Liban

La décision de la Fed peut être accueillie comme une bonne nouvelle pour le pays du Cèdre, même si ses effets seront très limités.

La livre libanaise est arrimée au dollar depuis 1997. Mohammad Azakir/Reuters

La Réserve fédérale américaine a changé son fusil d’épaule mercredi soir en réduisant d’un quart de point de pourcentage son taux d’intérêt directeur après l’avoir notamment relevé à neuf reprises depuis 2015. Ses taux évoluent désormais dans une fourchette comprise entre 2 et 2,25 %. La Banque centrale américaine a justifié cette décision en invoquant la nécessité de faire face à la faiblesse de la croissance mondiale ainsi qu’à l’inflation résolument basse. Les principales places financières ont relativement bien digéré la mesure, qui a par ailleurs renforcé le dollar face à l’euro.

Au Liban, où la livre est arrimée au billet vert depuis 1997 – il faut 1507,5 livres pour un dollar selon le taux fixé par la Banque du Liban – la décision de la Fed peut être accueillie comme une bonne nouvelle, même si ses effets seront très limités, s’accordent à dire plusieurs économistes du secteur bancaire contactés par L’Orient-Le Jour.


Pays du CCG

« Généralement, une baisse des taux d’intérêt à l’étranger est relativement favorable à la compétitivité des produits d’épargne proposés par les banques libanaises, élargissant les spreads (l’écart ou le différentiel) entre les taux d’intérêt créditeurs au Liban et ceux à l’étranger », explique le directeur du département de recherche de Bank Audi, Marwan Barakat. « Mais pour que les taux au Liban diminuent en même temps que ceux des États-Unis, il faut également que le risque pays (qui recouvre différents facteurs politiques, économiques et sociaux, NDLR) s’améliore », tempère-t-il.

Même son de cloche du côté de l’économiste Jean Tawilé. « Le spread entre les taux sur le dollar au Liban et ceux aux États-Unis est défini par le risque pays. Si le risque augmente, l’écart augmente et inversement. Or, la situation financière du pays est sous pression depuis quelque temps en raison de son fort endettement (plus de 85 milliards de dollars pour un ratio dette/PIB supérieur à 150 %) ou encore le déficit structurel de sa balance des paiements (5,19 milliards de dollars à fin mai). La décision de la Fed va donc réduire cette pression, mais sans non plus fondamentalement changer les paramètres cités », expose-t-il.

Le directeur du département de recherche de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, rappelle pour sa part que la décision de la Fed impacte également d’autres pays de la région. « Plusieurs économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont les monnaies sont indexées au dollar, ont réagi en baissant leurs propres taux, comme en Arabie saoudite, à Bahreïn et aux Émirats arabes unis. Cela peut, à terme, profiter au Liban », relève-t-il. L’Autorité monétaire saoudienne (qui joue le rôle de banque centrale et de fonds souverain) a par exemple réduit son « repo rate » (taux auquel elle prête aux banques) de 25 points de base, à 275 points.


Agences de notation

Nassib Ghobril souligne également le fait que la baisse des taux américains reste mineure et que rien ne permet pour l’instant d’affirmer qu’elle marque le début d’un nouveau cycle.

Si le président de la Fed, Jerome Powell, semble avoir écarté mercredi la perspective d’une nouvelle baisse automatique des taux d’intérêt d’ici à la fin de l’année, c’est l’incertitude qui a régné sur les marchés après l’annonce. « Jerome Powell n’a pas été très clair sur la façon dont le Comité de politique monétaire de la Fed va décider », a indiqué à l’AFP Nicholas Colas, expert au sein du cabinet de recherche Datatrek.

Les trois économistes libanais s’accordent enfin pour réitérer que le Liban ne sera de toute façon pas sorti d’affaire sans lancer les réformes réclamées par ses soutiens – notamment ceux présents lors de la conférence de Paris d’avril 218 (la CEDRE). « L’état des finances publiques et le niveau d’endettement ont un impact beaucoup plus significatif sur les taux au Liban que les décisions de la Fed. Il est donc temps pour les dirigeants libanais d’adopter des mesure crédibles pour réduire le déficit public et la dette », préconise Nassib Ghobril. Une référence à peine voilée au budget 2019 récemment adopté et dont les objectifs ont été globalement jugés difficiles à atteindre, surtout en cinq mois – le texte a été adopté en juillet de son année d’exécution.

En plus des réformes budgétaires, Marwan Barakat cite, lui, le déblocage des plus de 11 milliards de dollars réservés par les soutiens du pays lors de la CEDRE pour financer des projets de réhabilitation des infrastructures ou l’éventuelle confirmation, d’ici à la fin de l’année, des réserves supposées d’hydrocarbures offshore dans la Zone économique exclusive libanaise, comme d’autres facteurs pouvant avoir un impact positif sur le risque pays.Jean Tawilé rappelle pour sa part que les mises à jour des évaluations de deux des trois plus importantes agences de notation financières américaines avec Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s sont attendues cet été et auront un impact important. Une délégation de Fitch qui a attribué la notation souveraine de « B- » avec perspective « Négative » au Liban, est en ce moment à Beyrouth dans cette optique et a notamment rencontré cette semaine le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan. Standard & Poor’s (« B- », « Négative ») a prévu d’effectuer sa tournée en août, tandis que Moody’s avait pris les devants en janvier en dégradant la note libanaise d’un cran, à « Caa1 », « Stable ».


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commentaires (3)

8 MOIS POUR UN GOUVERNEMNT 4 MOIS POUR UN BUDGET 2 MOIS DONC POUR UN CONSEIL DE MINISTRES PUIS ON RECOMMENCE LA VALSE ET PRESQUE (car je dois l'admettre quelques ministres essaient de leur mieux de faire quelque chose ) RIEN NE SE FAIT SAUF LES CONTRATS JUTEUX NEANMOINS QUELQUES POINTS POSITIFS LE PYROMANE SE TAIT CAR SON VOYAGE AUX USA A ETE UN ECHEC COMPLET LE DOCTEUR FAIT UNE EBLOUIISSANTE INTERVIEW AVEC MICHEL GHANEM L'HOMME DE TOUTES LES MISSIONS DIFFICILES CONTINUENT A TRAVAILLER SUR UN ENIEM PROJET DE RESOLUTION DU GRAND CONFLIT DE LA MONTAGNE QUI COULERA LE PAYS S'IL N'ETAIT PAS RESOLU VU L'AMOUR DU SEUL LIBAN D'UNE DES FACTIONS Et nous attentons le Messie pour avoir l'electricite, la fin des ordures un peu partout , de l'eau dans nos robinets ET 10 MILLIARDS DE DOLLARS pour commencer des projets et reduire le chomage

LA VERITE

14 h 13, le 02 août 2019

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Commentaires (3)

  • 8 MOIS POUR UN GOUVERNEMNT 4 MOIS POUR UN BUDGET 2 MOIS DONC POUR UN CONSEIL DE MINISTRES PUIS ON RECOMMENCE LA VALSE ET PRESQUE (car je dois l'admettre quelques ministres essaient de leur mieux de faire quelque chose ) RIEN NE SE FAIT SAUF LES CONTRATS JUTEUX NEANMOINS QUELQUES POINTS POSITIFS LE PYROMANE SE TAIT CAR SON VOYAGE AUX USA A ETE UN ECHEC COMPLET LE DOCTEUR FAIT UNE EBLOUIISSANTE INTERVIEW AVEC MICHEL GHANEM L'HOMME DE TOUTES LES MISSIONS DIFFICILES CONTINUENT A TRAVAILLER SUR UN ENIEM PROJET DE RESOLUTION DU GRAND CONFLIT DE LA MONTAGNE QUI COULERA LE PAYS S'IL N'ETAIT PAS RESOLU VU L'AMOUR DU SEUL LIBAN D'UNE DES FACTIONS Et nous attentons le Messie pour avoir l'electricite, la fin des ordures un peu partout , de l'eau dans nos robinets ET 10 MILLIARDS DE DOLLARS pour commencer des projets et reduire le chomage

    LA VERITE

    14 h 13, le 02 août 2019

  • S,IL N,Y A PAS DES MESURES ET DES REFORMES SERIEUSES ... CELLES DU PRESENT BUDGETS ETANT MAIGRES... L,ON NE PEUT S,ATTENDRE MALHEUREUSEMENT PAS A DU POSITIF.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 31, le 02 août 2019

  • On a tjrs dit que le Liban avait 7 vies comme le chat.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 27, le 02 août 2019

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