Le Liban épinglé par l'ONU pour "l'utilisation d'enfants par des groupes armés"

Un récent rapport des Nations unies sur l'impact des conflits armés sur les enfants épingle le Liban, où plusieurs "graves violations ont été enregistrées", notamment dans les camps de réfugiés palestiniens sur l'ensemble du territoire libanais.

"Des affrontements armés dans les camps palestiniens, la violence armée sporadique, ainsi que la présence de mines et d'engins explosifs ont affecté de manière négative les enfants à travers le pays", note ce rapport du secrétaire général des Nations unies, daté du 26 juillet, qui dresse la situation dans près de 20 pays, dont la Syrie et le Yémen.

Selon ce rapport, ayant pour thème "le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes armés", sur les 22 enfants - 21 garçons et une fille - enregistrés comme tel, cinq appartiennent au groupuscule palestinien Ansar Allah, proche du Hezbollah, un autre appartient au parti chiite et 16 autres à des "milices non identifiées". "Ces enfants ont principalement été utilisés comme surveillants ou dans un rôle de soutien, pour transporter des armes ou de la nourriture", indique ce rapport. "Par exemple, cinq garçons associés à Ansar Allah, âgés entre 14 et 17 ans, ont été entraînés à utiliser des armes, ils portaient des vêtements militaires et ont tenu des kalachnikov dans le camp palestinien de Miyé w Miyé, près de Saïda (Liban-Sud) en octobre dernier".

"Trois écoles et deux centres de santé des Nations unies ont été touchés par des tirs dans trois camps palestiniens, note le rapport. Ainsi, deux écoles gérées par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été touchés par des obus dans le camp d'Aïn el-Héloué (le plus grand du Liban) en octobre dernier. Le rapport note que les affrontements armés ont perturbé les activités des écoles de l'UNRWA et des cliniques dans les camps d'Aïn el-Héloué, de Chatila et de Miyé w Miyé".

Dans ce rapport, le secrétaire général de l'ONU exprime sa "préoccupation" quant aux affrontements armés dans les camps palestiniens et au recrutement ou l'utilisation d'enfants, appelant le gouvernement libanais à ratifier le Protocole facultatif à la Convention portant sur les droits de l'enfant, relatif à l'implication d'enfants dans les conflits armés, également appelé traité sur les enfants soldats. "Les enfants associés à des groupes armés doivent être d'abord traités comme des victimes, et mis en détention qu'en dernier recours et le moins longtemps possible, et intégrer dans les programmes de réinsertion", souligne-t-il.

En outre, 14 enfants - 13 garçons et une fille - ont été tués après des tirs pour huit d'entre eux et l'explosion de mines pour les six autres.

Par ailleurs, le rapport onusien indique que "des enfants ont continué d'être arrêtés et jugés pour terrorisme dans le cadre de procédures de justice militaire", notant que "20 mineurs ont été arrêtés en 2018 pour leurs liens présumés avec le groupe Etat islamique". "En décembre, 16 enfants étaient encore en détention pour ces charges. Neuf d'entre eux sont en détention provisoire et les sept autres ont été placés en détention après avoir été jugés", précise le texte. 

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