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Culture - Festivals

La crise ou comment en rire...

Une belle douzaine de comédiens libanais, dont Abou Salim, Samy Khayath, Pierre Chamassian Nemr Abou Nassar, Mario Bassil, Adel Karam et Abbas Jaafar, ont animé la deuxième soirée du Festival des Cèdres 2019.


Abou Salim, Pierre Chamassian et Samy Khayath entourant la présidente du Festival des Cèdres, Sethrida Geagea, lors du salut final de Smile Lebanon. Photo Daher Chamoun

Surplombant la légendaire forêt des Cèdres de Dieu, un plateau théâtral composé de quatre structures triangulaires en forme d’un cèdre a été aménagé, entouré des montagnes glorieuses du mont Makmel. Après avoir rendu hommage à Gibran Khalil Gibran (2016), au cèdre (2017), arbre emblématique du Liban, et aux sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, le Festival des Cèdres a voulu saluer, dans son édition 2019 (et après une première soirée opéra avec Andrea Bocelli), la lutte quotidienne du peuple libanais.

Pour la direction du Festival des Cèdres que préside la députée de la région Sethrida Geagea, continuer de rire à l’heure où le Liban vit des jours difficiles, est la forme ultime de résistance. Dans cet esprit, Smile Lebanon, un show regroupant les treize comédiens libanais les plus célèbres, a vu le jour.

Pour lancer le show, un documentaire signé Nasser Fakih a retracé l’histoire de la comédie libanaise depuis les années 1970, du temps d’Abou Salim, Fehmén, Chouchou et d’autres jusqu’à nos jours. Puis de grands noms de la comédie se sont produis sur scène à tour de rôle pour raconter chacun sa lutte et, par conséquent, celle de chaque Libanais. Bien que la scène ait vu défiler treize talents différents, la situation politique et les différentes discordes entre les grands partis ont été les dénominateurs communs entre les performances. Mario Bassil, le « man with no limits », s’est empressé de nier tout lien de parenté avec le chef du Courant patriotique libre avec lequel il partage le même nom de famille, Gebran Bassil. Rires amusés des spectateurs… Raymond Saliba, Chadi Maroun et Gaby Hoayek ont abondé dans le même sens. Ils étaient les seuls à se produire en groupe, contrairement aux autres comédiens qui ont présenté chacun une stand up comedy de quelques minutes. Au lendemain d’une guerre menée par les extraterrestres sur la planète Terre à laquelle seul le Liban a survécu, le trio a usé d’humour pour rappeler que les Libanais, qui respirent un air pollué et vivent au rythme des coupures d’électricité, sont immunisés contre tous les moyens d’extermination possibles et imaginables.

Nemr Abou Nassar, comédien libano-américain, s’est amusé à louer la capacité des Libanais à affronter l’État islamique par le biais des blagues, sans oublier toutefois de saluer le rôle de l’armée libanaise. Pour Fouad Yammine, sa propre lutte a commencé depuis qu’il est devenu père. Grand passionné de musique, il a préparé un pot-pourri dans lequel il a mis en relief la ressemblance entre les hymnes des partis politiques et les chansons pour enfants, invitant finalement le public à chanter l’hymne national. Pierre Chamassian s’est déguisé en vieille femme arménienne, Emm Georgette, pour appeler au téléphone sa fille aux États-Unis et lui faire une mise à jour de la situation au Liban.

Quant à Pamela el-Kik, seule femme du groupe, son combat est celui de toutes les Libanaises. Elle a repris des scènes de la vie quotidienne de quatre femmes vivant dans différentes régions du pays. Toujours au sujet de la femme, mais vu de l’autre versant, Naïm Halaoui a raconté ses aventures avec son ex-fiancée et s’est félicité d’être un éternel célibataire. Mario Bassil s’est, lui aussi, déguisé en femme, et pas n’importe laquelle. La très célèbre Marioca ne s’est pas laissé intimider par le public, lançant à la file des blagues salaces. Au rythme de sa chanson Ana rassi Baalbaki, Abbas Jaafar a partagé avec le public les aventures d’un jeune homme de Baalbeck qui a déménagé à Beyrouth. Les blagues autour du cannabis et l’accent baalbeckiote ont été, bien entendu, au rendez-vous. Adel Karam, alors même qu’il avait le bras cassé, s’est attardé sur la fascination d’un ami franco-libanais face à la situation dans laquelle se trouve le pays et qui ne surprend plus les Libanais.

Samy Khayath, pour sa part, a choisi de tremper son verbe dans l’humour noir et de moquer gentiment ses compatriotes aux funérailles de leurs proches.

Accueilli par les onze comédiens sur scène, Salah Tizani, connu sous le nom d’Abou Salim el-Tabl, a fait une entrée très applaudie du public. Sous le ciel étoilé, les comédiens ont conclu la soirée en interprétant L’hymne de la lutte, écrit par Nizar Francis et composé par Michel Fadel spécialement pour ce show.


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commentaires (3)

"Quant à Pamela el-Kik, seule femme du groupe, son combat est celui de toutes les Libanaises." Mais qu'est-ce qu'elle vient faire là-dedans? Elle n'est pas du tout rigolote!

Georges MELKI

16 h 30, le 18 juillet 2019

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Commentaires (3)

  • "Quant à Pamela el-Kik, seule femme du groupe, son combat est celui de toutes les Libanaises." Mais qu'est-ce qu'elle vient faire là-dedans? Elle n'est pas du tout rigolote!

    Georges MELKI

    16 h 30, le 18 juillet 2019

  • C'est vrai qu'on peut rire de tout, mais ça depend avec qui .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 51, le 15 juillet 2019

  • Pour l'avoir vu à la télé, c'était le festival de la vulgarité par excellence. L'humour salace peut être fin mais là l'esprit fin voire l'esprit tout court manquait cruellement!

    Tina Chamoun

    14 h 12, le 15 juillet 2019

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