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Liban - Justice

Affaire Rebecca Dykes : les plaidoiries reportées à mardi

L’accusé n’avait pas été transféré de la prison de Roumieh...


Un seau en plastique vert placé sur un banc de la salle d’audience pour recueillir l’eau qui suinte du plafond. Photo C.A.

Prévue pour hier, l’audience des plaidoiries relative à l’affaire de Rebecca Dykes, une diplomate britannique qui, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2017, avait été violée et tuée par un chauffeur de taxi travaillant pour la filiale locale d’Uber, a été renvoyée à mardi.

Le corps de la jeune femme de 30 ans avait été retrouvé le soir du 16 décembre, dans un terrain vague en contrebas de la voie rapide du Metn, une ficelle autour du cou et présentant des signes d’étranglement. Rebecca Dykes, qui travaillait pour le Département de développement international de Grande-Bretagne (DFID) auprès de l’ambassade du Royaume-Uni depuis janvier 2017, avait passé la soirée avec des amis dans un pub à Gemmayzé qu’elle a quitté avant minuit parce qu’elle devait prendre l’avion le lendemain matin pour passer Noël à Londres avec sa famille.

Ce n’est ni pour des interrogatoires supplémentaires ni pour des procédures de forme ou de fond que la cour criminelle du Mont-Liban, présidée par Mohammad Bedrane, a décidé de remettre l’audience. Le motif du report est que le détenu n’a pas été conduit de la prison de Roumieh au Palais de justice de Baabda.


(Pour mémoire : Acte d’accusation contre le meurtrier de la diplomate britannique Rebecca Dykes)



À noter que les avocats de la victime et du meurtrier n’ont pas été informés au préalable de cette absence. C’est par hasard que l’avocat de la partie civile, Antoine Abou Dib, a appris que l’audience était reportée à mardi. Alors que le magistrat et ses deux assesseurs, entrés dans la salle d’audience à 13h10 au lieu de midi, venaient de s’installer, M. Abou Dib s’est avancé à la barre pour demander à la cour si l’affaire dont il a la charge pouvait être examinée parmi les premières, au motif que l’avocat de l’accusé, Antoine Nehmé, est très indisposé. C’est alors qu’on lui a répondu que les plaidoiries concernant l’affaire Rebecca Dykes n’auraient tout simplement pas lieu en raison de l’impossibilité de faire venir l’accusé. Interrogé sur la cause de ce contretemps alors que l’audience était prévue depuis plus d’un mois, M. Abou Dib explique à L’Orient-Le Jour que le cas se présente parfois en raison d’une mauvaise coordination entre les greffes des tribunaux et les directions des prisons.

Outre les avocats, un représentant de l’ambassade britannique, présent en tant qu’observateur au procès, a lui aussi subi une longue attente de plus d’une heure avant d’être informé que l’audience n’aurait tout simplement pas lieu. Un retard dû au fait que l’un des assesseurs remplit également la fonction du juge pénal unique au palais de Baabda. Il fallait donc que ce dernier achève ses audiences... Un manque d’effectifs probablement ?


Pas de box des accusés
Au-delà de l’improbable gestion, hier, de l’audience dans l’affaire Rebecca Dykes, l’on est contraint de noter que le Palais de justice de Baabda offre un bien triste spectacle, de ses dalles noires de saleté et jonchées de mégots de cigarettes, aux bureaux des greffes croulant sous des piles de dossiers enveloppés dans des enveloppes fripées. Quant à la salle d’audience, ses murs sont crasseux et la peinture du plafond passablement écaillée. Le résultat, probablement, d’une fuite d’eau d’ailleurs recueillie dans un seau en plastique vert posé sur un banc. La salle, destinée à la base à une chambre civile, ne dispose pas, en outre, de box des accusés. Ces derniers, menottés ou attachés à deux par les pieds, sont donc placés sur le premier banc, à côté du public qui se répartit sur les cinq rangées de bancs restants. Une assistance qui, en outre, ne pouvait voir la cour, la vue étant bloquée par une autre rangée d’une vingtaine d’agents des Forces de sécurité intérieure rassemblés à la barre. C’est dans ce décor qu’hier, le président Bedrane avait bien eu du mal à couvrir de sa voix le bourdonnement de la salle. Il faut dire qu’en l’absence du micro censé être mis à sa disposition, la tâche n’était pas aisée...


Pour mémoire
Uber cherche à renforcer sa transparence au Liban



Prévue pour hier, l’audience des plaidoiries relative à l’affaire de Rebecca Dykes, une diplomate britannique qui, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2017, avait été violée et tuée par un chauffeur de taxi travaillant pour la filiale locale d’Uber, a été renvoyée à mardi.Le corps de la jeune femme de 30 ans avait été retrouvé le soir du 16 décembre, dans un terrain vague en...

commentaires (1)

Bravo Claude Assaf il est plus que temps de contester cette situation dans les tribunaux du Liban qui ne respecte pas les personnes qui y travaillent et tous les usagers:Juges, avocats, plaignants et poursuivis Mais je m'étonne quand même du laxisme des syndicats des représentants de la magistrature et des avocats pour accepter de travailler dans des lieux proches des crèches à bestiaux

yves kerlidou

11 h 04, le 05 juillet 2019

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Commentaires (1)

  • Bravo Claude Assaf il est plus que temps de contester cette situation dans les tribunaux du Liban qui ne respecte pas les personnes qui y travaillent et tous les usagers:Juges, avocats, plaignants et poursuivis Mais je m'étonne quand même du laxisme des syndicats des représentants de la magistrature et des avocats pour accepter de travailler dans des lieux proches des crèches à bestiaux

    yves kerlidou

    11 h 04, le 05 juillet 2019

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