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Sport - Football / Coupe d’Afrique des nations

Mohammad Salah, le « Pharaon » rouge, prophète en son pays...

À 27 ans, Mohammad Salah a gagné une Ligue des champions avec Liverpool et fait partie des 100 personnes les plus influentes du monde selon « Time Magazine ». Javier Soriano/AFP

Adolescent, il passait dix heures dans les transports au Caire pour aller s’entraîner au foot. Aujourd’hui, à 27 ans, Mohammad Salah a gagné une Ligue des champions et fait partie des 100 personnes les plus influentes du monde selon Time Magazine. Avant d’être sacré roi d’Afrique, chez lui, en Égypte ?

Publicités, produits dérivés, portraits amateurs sur les murs... Son sourire et son iconique chevelure frisée sont omniprésents dans les rues du Caire et de tout le pays. En Égypte, hôte de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019, il est évidemment une véritable fierté nationale, portée aux nues. À l’étranger, sa renommée le place désormais à la table des plus grands de ce monde, de Michelle Obama au pape François.

Il y a un an, le « Pharaon » était pourtant dans le creux. Blessé à l’épaule en début de match, il avait quitté la finale de la Ligue des champions en pleurs, assistant impuissant à la défaite de Liverpool. Son Mondial en Russie avait été ensuite un cauchemar, entre méforme et élimination au 1er tour. Mais « Mo » Salah s’est relevé. C’est lui cette année qui marque le penalty de la victoire des Reds en C1. La consécration d’une carrière qui n’a rien eu d’un long fleuve tranquille...

Sa force de caractère trouve sa source dans ses débuts. « J’ai fait beaucoup de sacrifices pour ma carrière, venir d’un petit village pour aller au Caire, et être un Égyptien à ce niveau, c’est incroyable pour moi », avait confié le héros de la finale de la Ligue des champions après la victoire à Madrid. Flash-back. Originaire de Nagrig, une bourgade du fin fond du delta du Nil, dans la province de Gharbeya, il commence à fréquenter le centre sportif du village dès l’âge de huit ans. « J’ai entraîné Mohammad Salah lorsqu’il était encore un enfant et son talent était clair depuis le berceau », avait confié Ghamri Abdelhamid al-Saadani, ancien entraîneur dans ce petit établissement.

C’est le début d’un parcours insensé. Poussé par son père, passionné de football, le jeune garçon se rend à Tanta, chef-lieu de Gharbeya, avant d’aller au Caire. À 14 ans, à l’époque où il rejoint l’Arab Contractors Sporting Club du Caire, « il devait passer environ dix heures par jour dans les transports pour suivre son entraînement quotidien », se souvient Maher Shateya, le maire de Nagrig. Les efforts paieront : il rejoindra l’Europe où il jouera à Bâle, Chelsea, Fiorentina et Rome, avant d’accéder à sa renommée actuelle avec Liverpool. Coqueluche des supporteurs, l’« Egyptian King » a même un chant à son nom : Mo Salah-la-la-la.

Tout le monde connaît Salah le Red. Mais qui est Salah l’Égyptien? Très actif sur les réseaux sociaux, où il compte des millions d’abonnés, il partage régulièrement des selfies et photos avec ses fans. Les images d’après-match avec sa femme Maggie, également originaire du village de Nagrig, et surtout avec sa fille Makka, sont largement reprises par la presse et les internautes. Dans les médias, l’homme ostentatoirement pieux – il se prosterne après chaque but comme dans la prière musulmane – joue à fond la carte du modèle. « Nous devons changer notre manière de traiter les femmes dans notre culture » au Moyen-Orient, a-t-il confié récemment au Time. En Égypte, il participe depuis plusieurs années à des campagnes contre l’addiction des jeunes à la drogue.

Salah a aussi exprimé son mécontentement contre « certains journalistes et certaines personnes » qui se sont amassés devant sa maison de Nagrig, où il était venu passer des vacances familiales. « Cela n’a rien à avoir avec l’amour. On appelle cela un manque de respect de la vie privée et un manque de professionnalisme », avait-il tweeté, expliquant qu’il n’avait pas pu se rendre à la mosquée pour la prière de la fête du Fitr, qui marque la fin du mois du ramadan.

Petit paradoxe : cette colère froide n’a pas empêché cette icône de la mode de publier, les jours suivants, de nombreuses photos de ses abdominaux dorant au soleil. Comme pour montrer qu’il n’est qu’un homme de son temps.

Mona SALEM/AFP

Adolescent, il passait dix heures dans les transports au Caire pour aller s’entraîner au foot. Aujourd’hui, à 27 ans, Mohammad Salah a gagné une Ligue des champions et fait partie des 100 personnes les plus influentes du monde selon Time Magazine. Avant d’être sacré roi d’Afrique, chez lui, en Égypte ? Publicités, produits dérivés, portraits amateurs sur les murs... Son sourire...

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