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À La Une - Tensions

En Irak, des complexes militaires et pétroliers où sont basés des Américains visés par des roquettes

Si les tirs n'ont pas encore été revendiqués, l'Irak dit redouter depuis plusieurs semaines que les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis dans le Golfe ne dégénèrent sur son sol.

Un soldat irakien se tient près d'un véhicule militaire à l'entrée de champ pétrolier de Zoubair, le 19 juin 2019, alors que des bases militaires ou des entreprises où sont basés des Américains ont été la cible, ces derniers jours, d'attaques à la roquettes, à travers l'Irak. REUTERS/Essam Al-Sudani

Des roquettes ont visé des bases militaires ou entreprises où sont basés des Américains à travers l'Irak à six reprises en moins d'une semaine, ont affirmé des responsables sur fond de tensions entre les deux grands alliés de Bagdad, Washington et Téhéran.

Ces tirs, recensés depuis vendredi, n'ont pas été revendiqués mais l'Irak dit redouter depuis plusieurs semaines que les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis dans le Golfe ne dégénèrent sur son sol. Un tel embrasement, affirment les observateurs n'est pas à écarter dans un pays où la plupart des responsables politiques ou de groupes armés s'accusent mutuellement de loyauté envers diverses capitales, dont Téhéran, Ankara, Riyad et Washington.

Mercredi à l'aube, plusieurs roquettes ont visé des complexes pétroliers de la province de Bassora, à la pointe sud du pays, ont indiqué des responsables et des employés sur place. "Une roquette Katioucha s'est abattue sur une compagnie de forage irakienne dans le secteur de Bourjessiya, faisant trois blessés", indique un communiqué du Commandement militaire irakien.
Assem Jihad, le porte-parole du ministère du Pétrole, a précisé à l'AFP que les trois blessés étaient tous irakiens.

Bourjessiya est un complexe où sont basées différentes compagnies pétrolières et de services, locales et étrangères, dont l'américain Exxon Mobil. Ses 83 employés expatriés avaient repris il y a moins de trois semaines leurs postes sur le site pétrolier de la province de Bassora frontalière de l'Iran. Ils s'étaient retirés mi-mai après le rappel par Washington des diplomates non essentiels de son ambassade à Bagdad et du consulat d'Erbil (nord).


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Le même dispositif, intitulé "alerte rouge", a été mis en place dès mardi soir pour "les entreprises américaines" dans la province de Bassora, indique à l'AFP un expatrié sur place. Car mardi soir, "trois roquettes sont tombées près du complexe de (l'entreprise parapétrolière américaine) Baker Hughes, sans faire de victime", rapporte-t-il.
Un second cadre pétrolier étranger a confirmé des "explosions" en soirée, tandis que le numéro deux de la South Oil Company (SOC) a indiqué qu'il n'y avait eu aucun dégât, l'attaque ayant eu lieu dans une zone désertique proche du complexe pétrolier.

Ces tirs ont eu lieu alors que le Premier ministre Adel Abdel Mahdi venait tout juste d'affirmer avoir "ordonné à toutes les forces de prendre toutes les mesures nécessaires" pour faire cesser les tirs de projectiles. "Ces actions font obstacle au travail politique et donne une image erronée de la situation sécuritaire" en Irak, a-t-il martelé.

Mardi soir encore, une autre "roquette Katioucha s'est abattue sur le commandement des opérations de la province de Ninive" à Mossoul, dans le nord-ouest du pays, où selon des sources locales des troupes américaines sont déployées, selon le Commandement militaire de Ninive. Il a précisé que cette roquette était "de fabrication locale". Lundi soir, le Commandement militaire irakien avait indiqué que "trois roquettes Katioucha s'étaient abattues sur la base militaire de Taji", où sont basées des troupes étrangères, notamment américaines et irakiennes.
L'origine des tirs de lundi soir a été localisée dans des zones chiites du nord de Bagdad, estiment des observateurs. Cela exclut, selon eux, la possibilité qu'il s'agisse d'une attaque jihadiste et fait soupçonner plutôt les milices pro-Iran.

Dimanche soir, selon un responsable, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, des tirs ont également visé un base aérienne militaire à Bagdad. Avant cela, vendredi soir, "trois obus de mortier se sont abattus sur la base militaire aérienne de Balad, déclenchant un incendie", a-t-on indiqué de même source.



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