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Liban - Enseignement supérieur

Fin d’une grève d’un mois et demi à l’Université libanaise

Des divergences entraînent la démission du président de la Ligue des professeurs à plein temps, Youssef Daher.

Youssef Daher, le président démissionnaire de la Ligue des professeurs à plein temps. Photo ANI

Le bon sens a prévalu. Les cours vont reprendre à l’Université libanaise (81 000 étudiants) après un mois et demi de grève. Sous la pression de certains partis, comme le PSP et Amal, la Ligue des professeurs à plein temps a décidé de suspendre sa grève.

Le président de l’UL, Fouad Ayoub, a donc publié hier une circulaire annonçant la reprise des cours « dans l’intérêt des étudiants et de leurs droits à terminer l’année universitaire 2018-2019 » interrompue. Des heures de cours pourraient même être programmées les samedis, pour permettre aux professeurs d’achever leurs programmes.

La suspension de la grève a été accueillie avec un immense soulagement par quelque 360 boursiers qui n’auraient pas pu rejoindre leurs universités à l’étranger, si l’année universitaire n’était pas terminée.

Le bureau pédagogique du mouvement Amal a publié hier un communiqué d’appui inconditionnel aux « demandes légitimes » des professeurs de l’UL et endossé entièrement la décision de la Ligue des professeurs à plein temps de suspendre la grève, invitant les salariés à « rester unis à et à ne pas se laisser entraîner par les rumeurs ».


(Pour mémoire : Joumblatt aux étudiants de l’UL : La grève n’est pas la solution)


Divisions internes au sein du corps professoral

Le communiqué du mouvement Amal laisse entrevoir qu’il existe des divisions au sein de la Ligue des professeurs à plein temps. Ces divisions opposent une ligne modérée, pragmatique, proche des partis, et une ligne dure qui est en désaccord, moins sur la reprise des cours à l’UL que sur la suite à donner au mouvement de grève et la manière dont elle a été suspendue. Ces divergences ont entraîné la démission du président de la Ligue des professeurs à plein temps, Youssef Daher, en poste depuis quelque six mois.

Dans un long communiqué, M. Daher s’est plaint de ce que le travail syndical et le mouvement de grève se soient » heurtés aux obstacles de la mesquinerie politique «. Tout en étant favorable à la reprise des cours, M. Daher semble avoir démissionné pour protester contre la manière dont la suspension a été votée par le conseil exécutif de la Ligue, sans recours à l’assemblée générale des professeurs, ou au moins à l’assemblée des délégués. Pour lui, cette façon de faire a deux inconvénients : l’affaiblissement du conseil exécutif et une entorse à la démocratie de l’action syndicale, puisque la décision de reprendre les cours aurait dû être prise par la même instance que celle qui avait décidé la grève, à savoir l’assemblée générale.

« Divergences aiguës, manque d’harmonie et de confiance entre les professeurs ont rendu inutile ma présence à la tête de la ligue », a dit M. Daher, qui s’est déclaré en faveur d’une reprise de la grève et son durcissement aussitôt que l’année universitaire sera achevée.

La reprise des cours se heurte à quelques réticences, semble-t-il, et certains professeurs restés insensibles aux promesses n’ont toujours pas rejoint leurs classes. Des assemblées de délégués se tiendront aujourd’hui et une assemblée du conseil exécutif demain, pour harmoniser les positons ou clarifier les divergences persistantes.

Grâce à la grève, M. Daher affirme avoir réussi à empêcher que les traitements et les pensions de retraite soient réduits, que l’année sabbatique soit supprimée, que toutes les bourses d’études soit abolies, que l’âge de la retraite soit relevé de sorte à atteindre 25 ans d’enseignement, que l’examen des dossiers des contractuels soit accéléré. D’autres objectifs demeurent à atteindre, a-t-il dit, comme le relèvement du budget de l’UL et la garantie de son indépendance, la protection de la mutuelle d’entraide, le développement des campus, etc.




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