Iran: la famille d'un jeune détenu tué en prison demande justice

La famille d'un jeune détenu iranien tué en prison demande que les auteurs et les responsables de ce meurtre soient punis, a rapporté dimanche l'agence Ilna en citant l'avocat des proches de la victime.

Selon Ilna et l'agence officielle Irna, Aliréza Chir Mohammad Ali, âgé de 21 ans, est mort le soir du 10 juin après avoir été poignardé "plus de 30 fois" à la prison Fachafouyeh de Chahr-é Rey, dans le sud de Téhéran.

"La mère de mon client a demandé au chef de l'Autorité judiciaire (Ebrahim Raïssi, ndlr) de veiller à ce que le sang de son fils n'ait pas été versé en vain", a affirmé Mohammad-Hadi Erfanian, avocat de la famille Chir Mohammad Ali, cité par Ilna.

Selon Mizan Online, l'agence de l'Autorité judiciaire, deux suspects ont été inculpés, l'un pour "meurtre" et l'autre pour "complicité de meurtre" dans cette affaire après que la famille "eut demandé l'application de la loi du talion", comme le permet le code pénal iranien.

De même source, le crime a été commis à l'aide d'un "objet tranchant".

Me Erfanian a accusé deux détenus d'avoir tué le jeune homme. "Le directeur de la prison, le chef des gardes et d'autres responsables de la prison doivent rendre des comptes pour cela", a-t-il ajouté, cité par Ilna.

Chir Mohammad Ali avait été condamné à 8 ans de prison en première instance et devait comparaître en appel le 9 juillet, indique Ilna en citant son avocat.

L'agence ne précise pas le motif exact de sa condamnation mais rapporte qu'il avait été inculpé pour "blasphème", "insulte à l'autorité" et "propagande contre le système" politique de la République islamique.

Selon son avocat, il avait observé une grève de la faim, à une date non précisée, pour obtenir son transfèrement à la prison d'Evin dans le nord de Téhéran, la centrale de Fachafouyeh étant normalement réservée aux détenus de droit commun.

"Un prisonnier politique ne devrait pas être détenu dans une prison où sont enfermés des voleurs, des criminels et des trafiquants si on veut éviter que se produise ce genre de chose", a déclaré à propos du meurtre le député réformateur Ali Motahari, cité par le journal Shargh et le site d'information Khabaronline.