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Technologies - SCIENCES

Habiter sous terre pour vivre... sur la Lune

À l’heure où les agences spatiales se préparent à envoyer des hommes sur la Lune, ingénieurs et scientifiques s’emploient à concevoir des machines capables de creuser des galeries souterraines destinées à accueillir les futurs habitants de notre satellite naturel.

Une fois arrivés sur place, les humains doivent être protégés du rayonnement cosmique et du gel. Photo d’illustration Bigstock

« L’espace redevient une passion pour beaucoup, il y a des débats sur le retour sur la Lune, et cette fois pour y rester », explique l’expert américano-iranien Jamal Rostami à l’occasion du World Tunnel Congress organisé en mai à Naples, dans le sud de l’Italie.

L’administration du président américain Donald Trump souhaite que la NASA envoie des hommes sur la Lune d’ici à 2024, et l’agence spatiale américaine travaille sur les plans de la station Gateway devant servir de base avancée pour des explorations lointaines, dont Mars, et faciliter l’exploration et l’exploitation de la Lune elle-même.

De leur côté, les milliardaires américains Elon Musk et Jeff Bezos se sont fébrilement engagés, avec d’autres, dans la course aux lancements militaires, civils ou commerciaux vers la Lune, le projet de fusée SpaceX porté par Elon Musk étant actuellement le mieux placé dans cette bataille technologique.

Les conditions difficiles régnant à la surface de la Lune imposent qu’une fois arrivés sur place, les humains soient protégés du rayonnement cosmique et du gel dans des structures maintenant une pression atmosphérique identique à celle de la Terre.

Tout comme il est impératif de se prémunir contre les météorites. « Imaginez un objet de la taille de mon poing, tel un fragment de roche, arrivant à 10 ou 12 kilomètres par seconde. Rien ne pourrait lui résister », assure Jamal Rostami, qui dirige l’Earth Mechanics Institute à l’École des mines du Colorado.

« Tout projet d’habitat lunaire implique donc de creuser une tranchée, de créer une structure et de la recouvrir d’une sorte de régolithe, la poussière qui recouvre la surface de la Lune », précise-t-il.

Pour creuser le sol lunaire, les scientifiques envisagent d’employer un engin déjà utilisé sur Terre, un tunnelier (foreuse géante), afin de créer des espaces habitables ou un réseau de galeries reliées entre elles.

L’analyse des images de la surface montre, par ailleurs, la présence de tubes de lave géants, véritables boucliers contre les radiations, qui pourraient abriter à terme de grandes cités lunaires.

Eau précieuse

« Emporter un kilo de matière de la Terre à la Lune coûte très cher et nos machines pèsent des centaines de tonnes, il n’est donc pas possible de les faire voyager en l’état », explique M. Rostami. « Nous devons donc les modifier, optimiser leurs composants, être moins lourds et plus performants », poursuit-il.

Les machines doivent aussi être entièrement automatisées et leurs éventuelles réparations réduites au strict minimum, ce qui constitue un défi de taille lorsqu’on parle d’outils qui rongent la roche et la terre, et sont donc soumis à une usure importante.

Quant aux besoins colossaux en énergie électrique d’une foreuse de près de quatre mètres de diamètre, ils sont un autre défi à relever pour les scientifiques qui réfléchissent à la conception de petites centrales nucléaires capables de les alimenter.

Selon les estimations de l’American United Launch Alliance (coentreprise américaine créée par Boeing et Lockheed Martin), cette nouvelle exploration lunaire devrait coûter 2,7 milliards de dollars et permettre, d’ici à 2050, à un millier de personnes de vivre sur la Lune ou en orbite autour de notre satellite.

Quant aux rumeurs selon lesquelles les premiers colons lunaires pourraient utiliser leurs engins pour en extraire des métaux précieux, tels que l’or, Jamal Rostami les écarte.

« Il y aura une autre priorité, bien plus précieuse que l’or, celle d’aller chercher de l’eau dont nous savons qu’elle est emprisonnée en grande quantité aux pôles lunaires, où la température peut descendre jusqu’à -190 degrés Celsius », assure le scientifique.

L’une des options à l’étude serait de réchauffer la face de la Lune se trouvant toujours dans l’obscurité afin que la vapeur d’eau puisse ensuite être capturée.

Une autre piste envisagée serait d’extraire l’eau sous forme de glace avant de la transporter dans un endroit où elle pourra être décongelée.

Source : AFP

« L’espace redevient une passion pour beaucoup, il y a des débats sur le retour sur la Lune, et cette fois pour y rester », explique l’expert américano-iranien Jamal Rostami à l’occasion du World Tunnel Congress organisé en mai à Naples, dans le sud de l’Italie.L’administration du président américain Donald Trump souhaite que la NASA envoie des hommes sur la Lune...

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