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Culture - En salle

Quand la potion magique d’Astérix manque de piquant

Les réalisateurs Alexandre Astier et Louis Clichy rendent hommage à l’univers d’Uderzo et Goscinny avec une histoire inédite dans le nouveau dessin animé « Astérix et le secret de la potion magique ».

Mais que ferait Astérix sans la potion magique de Panoramix ?

En 2006, le guitariste septuagénaire des Rolling Stones, Keith Richards, faisait les gros titres après être tombé d’un cocotier. Malgré un traumatisme crânien et l’agitation de la presse internationale, l’irréductible musicien poursuit encore et toujours sa carrière. Au village gaulois d’Astérix, un autre vénérable vieillard, Panoramix, tombe d’un autre arbre en coupant du gui. Avec un pied cassé et une sérénité entamée, il tire une conclusion différente de sa mésaventure : il est désormais trop âgé pour être druide. Voilà le scénario original, écrit par Alexandre Astier, du nouveau film d’animation Astérix et le secret de la potion magique, déjà en salle. Réalisé par Astier et Louis Clichy, ce nouvel opus livre une histoire inédite d’Astérix, ou plutôt de Panoramix. Décidé à prendre sa retraite de druide, Panoramix part à la recherche d’un jeune apprenti qui pourra lui succéder.

À qui confier le secret de la potion magique qui protège le village des irréductibles Gaulois contre l’envahisseur romain depuis tant d’années ? Le danger que la potion tombe dans de mauvaises mains est grand. Face à la perspective que la recette miracle soit partagée, Astérix grogne avec la voix de Christian Clavier. Le meilleur guerrier du village prend quand même la route aux côtés de Panoramix, accompagné de son fidèle compagnon Obélix et de Pectine, une petite fille bricoleuse et surdouée du village.

Le film commence en fanfare, ou plutôt au son du synthé de Spin Me Round, le tube eighties de Dead and Alive. Le quotidien du village est chorégraphié, chacun dans ses activités du jour.


Un nouveau méchant, Sulfurix
Astier et Clichy innovent dans leur aventure inédite d’Astérix. Parmi les personnages secondaires, naissent un méchant : Sulfurix, adepte de magie noire et de rires sardoniques, et une jeune recrue pour le village : Pectine, enfant intelligente, débrouillarde et aventureuse. Les noms s’accordent à l’ère du temps : Cépasurnetflix, Selfix ou le sénateur Tommecrus font leur apparition. Le montage s’adapte aussi aux modes de l’époque : les scènes sont plus courtes que dans les dessins animés précédents. Les blagues, bagarres et banquets s’enchaînent, parfois un peu trop vite.

Les réalisateurs livrent un bel hommage aux bédés. Les graphismes respectent les dessins originaux au pixel, et les nez en patate d’Astérix et d’Obélix prennent fidèlement forme en 3D. Les nouveaux personnages s’intègrent avec succès dans le monde créé par Uderzo et Goscinny. Ils se joignent aux classiques d’Astérix : les attaques du village par les Romains, les intrigues au palais de César, ou les noyades des malheureux pirates.

Pas beaucoup de « prisederix »...

Mais malgré l’ouverture prometteuse et la ressemblance arborescente avec Keith Richards, le film d’Astier et de Clichy est plus lisse que rock’n roll. Histoire originale mise à part, l’action n’a pas beaucoup de « prisederix », serait-on tenté de dire. Les réalisateurs restent sages comme des images (animées quand même). Astier, connu pour sa série télévisée humoristique Kaamelott, s’autorise toutefois un clin d’œil appuyé à ses premiers succès : la sonnerie du générique de Kaamelott remplace les trompettes des troupes romaines s’apprêtant à attaquer le village.

Globalement, ce nouvel Astérix manque parfois de relief et d’aspérités. Il divertit les enfants, moins les adultes, contrairement au Domaine des dieux, réalisé en 2014 par Astier et Clichy également, ou au génial Mission Cléopâtre, film en prise de vues réelles sorti en 2002 et réalisé par Alain Chabat. L’humour mordant d’Astier se fait discret au village gaulois. Pourtant, les parallèles possibles avec l’actualité politique sont légion. Contrairement aux bédés, le film reste assez aseptisé de ce point de vue.

« Nos ancêtres les Gaulois », toujours ripailleurs et rebelles, mais diablement assagis.

En 2006, le guitariste septuagénaire des Rolling Stones, Keith Richards, faisait les gros titres après être tombé d’un cocotier. Malgré un traumatisme crânien et l’agitation de la presse internationale, l’irréductible musicien poursuit encore et toujours sa carrière. Au village gaulois d’Astérix, un autre vénérable vieillard, Panoramix, tombe d’un autre arbre en coupant du...

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