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Theresa May s'efface et passe le Brexit à son successeur

Parmi les onze candidats en lice, le député conservateur Boris Johnson, 54 ans, ancien maire de Londres, ancien ministre des Affaires étrangères et champion des Brexiters, fait figure de favori.

La Première ministre britannique Theresa May s'adressant à ses partisans, le 4 mai 2018, à Dudley. Anthony Devlin/Pool via REUTERS

La Première ministre britannique Theresa May a quitté vendredi la tête du Parti conservateur, ouvrant officiellement la course à sa succession dont le vainqueur aura la lourde tâche de réussir là où elle a failli: mettre en oeuvre le Brexit. "Elle a démissionné", a annoncé le Comité 1922, responsable de l'organisation du Parti conservateur, dans un communiqué.

Un départ que la montée en puissance du Parti du Brexit du populiste Nigel Farage rend plus amer encore. Fondée il y a quelques mois et décidée à mettre fin au bipartisme britannique, cette formation europhobe a remporté la mise aux européennes fin mai avec 31,6% des suffrages. Et manqué de peu d'entrer au Parlement britannique jeudi lors d'une législative partielle, face à un Labour qui est parvenu à conserver son siège malgré un contexte local très défavorable: avec 29% des voix, son candidat Mike Greene est arrivé juste derrière la travailliste Lisa Forbes (31%) mais largement devant les conservateurs, troisièmes avec 21%.

Selon le spécialiste des sondages John Curtice, le Royaume-Uni est désormais "une autre planète politique" avec un Parti du Brexit incarnant "une force perturbatrice significative".

Pour capter les votes manquants, Nigel Farage a expliqué sur la BBC compter sur l'émergence d'un "vote tactique" de la part des électeurs conservateurs, qui s'en remettraient à son parti pour éviter de "finir avec (Jeremy) Corbyn (le chef du Labour, ndlr) au gouvernement".



(Lire aussi : Poutine veut « tourner la page » avec Londres après le départ de May)


"Disparition"
Après sa démission de la tête des Tories, Theresa May restera dans ses fonctions jusqu'à la désignation de son successeur par les conservateurs, d'ici à la fin juillet. Au Royaume-Uni, le poste de Premier ministre échoit de droit au chef du parti qui réunit une majorité suffisante pour gouverner au Parlement.

Au cours des prochaines semaines, Theresa May "continuera à travailler pour les gens de ce pays. Quant au Brexit, la Première ministre a souligné que ce ne serait pas à elle de faire avancer ce processus, mais à son successeur", a relevé jeudi son porte-parole.

Le prochain chef du gouvernement britannique devra donc remettre le Brexit sur les rails, soit en négociant un nouvel accord avec Bruxelles, soit en optant pour une sortie sans accord, deux scénarios qui sont d'ores et déjà au coeur de la course à sa succession.

Parmi les onze candidats en lice, le député conservateur Boris Johnson, 54 ans, ancien maire de Londres, ancien ministre des Affaires étrangères et champion des Brexiters, fait figure de favori. Très apprécié par les militants de la base du parti, cet homme politique habile et charismatique, suscite en revanche des réactions plus contrastées du côté des députés tories, qui doivent sélectionner à partir de mercredi deux candidats qui seront ensuite départagés par les militants. En s'adressant mardi soir à des élus du parti, il a prévenu que les conservateurs étaient menacés de "disparition" si le Brexit n'était pas mis en œuvre le 31 octobre.

Boris Johnson a été délivré vendredi d'un obstacle potentiellement encombrant pour sa candidature : la justice a rejeté des poursuites engagées à son encontre pour mensonge pendant la campagne du référendum sur le Brexit.


(Lire aussi : Trump promet à Londres un accord "extraordinaire" après le Brexit)


Brisée
Theresa May, 62 ans, avait pris la tête du gouvernement en juillet 2016, dans la foulée de ce référendum qui avait vu les Britanniques voter à 52% en faveur de la sortie de l'Union européenne. Il lui incombait alors de détricoter plus de quarante ans de liens avec l'UE, mais aussi de rallier les Britanniques derrière une vision du Brexit susceptible de combler le fossé entre partisans et adversaires de ce divorce, le premier vécu par le club européen. Mais elle n'a pas su relever le défi.

L'accord qu'elle a conclu en novembre avec Bruxelles, censé organiser un départ en douceur du Royaume-Uni de l'UE, a en effet été rejeté à trois reprises par les députés britanniques, autant de défaites humiliantes. A court de munitions pour éviter une sortie sans accord, redoutée par les milieux économiques, Theresa May avait été contrainte de repousser au 31 octobre la date du Brexit, initialement prévue le 29 mars.

Usée par le Brexit, mais aussi par les complots et les critiques incessantes dont elle a fait l'objet au sein de son parti, profondément divisé sur la question, c'est une Theresa May au bord des larmes qui avait annoncé le 24 mai sa démission.



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