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Moyen Orient et Monde - France

La droite en pleine incertitude après le départ de son patron

Laurent Wauquiez qui a démissioné de ses fonctions de président du parti Les Républicains. Stéphane Mahe/File Photo/Reuters

Encore assommés par leur débâcle historique aux européennes, Les Républicains français entamaient hier la quête d’un nouveau chef au lendemain de la démission de Laurent Wauquiez, avec l’objectif de reconstruire une droite française d’opposition prise actuellement en sandwich entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

Pressé de se démettre depuis une semaine, M. Wauquiez, 44 ans, a annoncé son départ une semaine pile après la déroute aux élections européennes de sa formation (8,48 % des voix), dont « la survie est en jeu », comme le résume le journal Le Monde. « Les victoires sont collectives, les défaites sont solitaires. Il faut que je prenne mes responsabilités (...) Je me retire de mes fonctions de président des Républicains », a déclaré M. Wauquiez, à la tête du parti depuis décembre 2017. « Il faut que la droite se reconstruise » et « je ne veux pas être un obstacle », a expliqué M. Wauquiez sur la chaîne de télévision TF1. Une décision « sage », « digne » et « courageuse », ont salué dans la foulée des élus et dirigeants du parti.

Le parti Les Républicains, héritier direct de la droite gouvernementale des présidents Chirac et Sarkozy, connaît une crise sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017 et patauge depuis à la recherche d’une ligne politique et d’un socle électoral. Après le coup de massue des européennes, le départ de Laurent Wauquiez vient clore une semaine d’initiatives tous azimuts qui menaçaient l’unité du parti, alors que certains élus locaux quittent le navire en perdition, notamment en vue des élections municipales de 2020.

Hémorragie

La droite fait désormais face à des questions existentielles : quelle ligne doit-elle adopter pour exister entre la majorité macroniste qui siphonne ses électeurs de centre droit, et le Rassemblement national qui tente de séduire les plus conservateurs ? Quelle est la taille de l’espace politique entre ces deux forces ? Avec quels chefs ?

« Une partie du centre droit, aujourd’hui, se retrouve clairement derrière Emmanuel Macron », relève le politologue Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et opinion d’Harris Interactive. « En 2017, pour la présidentielle, 15 % des électeurs d’Emmanuel Macron se considéraient de droite ; en 2019 aux européennes, ils sont 25 %. Il y a un vrai glissement. » À cette hémorragie de voix vers le parti présidentiel La République en marche s’est ajoutée une saignée au profit du Rassemblement national (RN, extrême droite) de Marine Le Pen.

Environ 15 % des électeurs de François Fillon à la présidentielle ont voté RN aux européennes, selon l’institut de sondage IFOP. Et le mouvement d’extrême droite, arrivé en tête lors de ces élections, espère bien continuer sur cette lancée, certains appelant de leurs vœux une union des droites. Esquissant un retour sur la scène politique après s’être mise en retrait pendant près de deux ans, l’ancienne députée Marion Maréchal, nièce de Marine, a proposé lors d’une longue interview télévisée dimanche soir d’œuvrer à une « grande coalition » entre le RN et la droite de LR. Elle a espéré que puisse émerger « de cette débâcle des Républicains, ce courant de droite qui se structure » et « puisse demain accepter le principe d’une grande coalition avec le Rassemblement national, en gardant ses spécificités ».

En attendant, LR, mal en point, se cherche un chef. Pas de candidat déclaré à ce stade. Mais plusieurs dirigeants possèdent leur propre structure ou cadre de réflexion : Valérie Pécresse et son mouvement « Libres ! », Bruno Retailleau à la tête de Force républicaine ou encore le premier vice-président du parti Guillaume Peltier, qui essaie de fédérer le courant « populaire » au sein de LR. Pour l’heure, la balle est dans le camp de Gérard Larcher,le président du Sénat. Désireux de bâtir « un projet pour la droite et le centre » qui « parte des territoires », il réunit aujourd’hui à Paris les chefs de groupe parlementaire Christian Jacob (Assemblée) et Bruno Retailleau (Sénat).

Source : AFP

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