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Liban - ENVIRONNEMENT

Une voiture électrique débarque à l’ambassade de France

Bruno Foucher a rappelé à quel point les engagements pris par le gouvernement dans la CEDRE « sont aussi ambitieux qu’essentiels pour la nation libanaise ».

Le diplomate a pu tester la voiture, accompagné de Fady Jreissati, le ministre de l’Environnement.

« Zoé », c’est le nom de la voiture Renault entièrement électrique que vient d’acquérir la flotte automobile de l’ambassade de France. Elle a été inaugurée mercredi, lors d’une réception à la Résidence des Pins à Beyrouth, en présence du ministre de l’Environnement, Fady Jreissati. Entre deux discussions, les invités trinquent à l’écologie et à la petite voiture noire. Cette dernière est garée devant la résidence, aux côtés de deux autres voitures électriques, exposées ici seulement pour l’événement.

L’ambassadeur Bruno Foucher a pu prendre le volant du véhicule, sous les regards d’une cinquantaine de personnes. « Notre lutte n’est pas vaine, quoi qu’en pensent les forces de tous bords qui s’opposent à cette révolution écologique, et nous porterons haut et avec succès nos politiques en matière d’environnement et de développement durable », a-t-il déclaré dans un discours. Selon lui, « la lutte contre le réchauffement climatique est un combat, peut-être le plus utile et le plus vital de tous, pour l’avenir de notre planète ».

L’ambassadeur de France n’a pas manqué d’évoquer dans son discours des questions d’actualité locale, rappelant ainsi l’importance des engagements de réforme pris par le gouvernement dans le cadre de la CEDRE, la conférence internationale économique en faveur du Liban convoquée par le président français, Emmanuel Macron, en avril 2018 à Paris. « Je sais que les engagements pris par le gouvernement dans la CEDRE, dont les trois réformes sectorielles de l’électricité, de la gestion de l’eau et de la gestion des déchets, sont aussi ambitieux qu’essentiels pour la nation libanaise, et par nation, j’entends les Libanais d’aujourd’hui, mais aussi ceux de demain. La jeunesse doit être au cœur de la révolution écologique, car c’est le monde qu’elle connaîtra que nous dessinons, mais c’est aussi son appropriation de ce monde que nous forgeons par son éducation », a-t-il dit.

Bruno Foucher a ensuite rappelé les initiatives prises par son pays en faveur de l’environnement, notamment pour aider les Libanais dans leurs efforts pour préserver leur milieu écologique. « En 2018, et seulement pour ce qui est de l’Agence française de développement, la France s’est engagée à hauteur de 11 milliards d’euros pour la biodiversité, dont 156 millions pour la zone Méditerranée-Moyen-Orient », a-t-il affirmé, en rappelant que « chaque investissement dans un projet est accompagné de clauses environnementales et sociales ». « De même que pour chaque construction, nous exigeons le meilleur de l’efficacité énergétique », a-t-il ajouté. « Vous avez certainement vu les images de ce projet d’assainissement des eaux par des méthodes naturelles que nous avons mené à Bécharré et qui va être reproduit dans la Qadicha. Elles sont à l’image de notre politique : le refus de faire le choix entre l’investissement social et l’investissement environnemental. Parce qu’il est inhumain de faire un choix entre les générations présentes et celles de demain, nous choisissons les deux », a soutenu le diplomate.


(Lire aussi : La voiture électrique ou hybride : comment ça marche…)

Une stratégie politique

Les efforts de la France en faveur de la préservation de l’environnement s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie politique qui s’est affirmée il y a quatre ans, à la faveur de la COP21, le sommet mondial de l’environnement qui s’était tenu à Paris et auquel, a-t-il rappelé, 150 chefs d’État et de gouvernement avaient pris part. « L’accord de Paris a marqué un tournant, le réveil de la conscience planétaire d’une culpabilité partagée. Nous étions alors optimistes et nous n’imaginions pas que la vérité scientifique puisse être concurrencée par quelque obscurantisme révisionniste. Nous pensions alors que l’urgence résonnerait en tous et que chacun, État ou individu, se sentirait acteur de la planète. Nous espérions enfin que les nuages sombres que l’on voit se dessiner, porteurs de catastrophes climatiques, migratoires et économiques, nous feraient changer nos modes de vie », a-t-il expliqué. « Nous avons fait une erreur, a poursuivi Bruno Foucher, nous avons sous-estimé les régimes qui luttent par essence contre le raisonnable et sacrifient à l’éphémère les ressources les plus précieuses. »

Il n’en demeure pas moins que le diplomate s’est dit convaincu que cette lutte ne sera pas vaine et s’est adressé au ministre de l’Environnement pour souligner les efforts que ce dernier fournit à son tour pour « dépolitiser le débat, créer du consensus politique, lutter contre les cartels des carrières et le massacre d’oiseaux migrateurs ». « Je sais également votre proposition de constitutionnaliser l’environnement, par l’ajout d’une charte au préambule de la Constitution, ainsi que nous l’avons nous-mêmes fait en 2005 », a-t-il encore dit.

Prenant à son tour la parole, Marwan Haïdamous, directeur régional de Renault Moyen-Orient, a encouragé les initiatives concrètes de développement durable. Il a rappelé que plus de 200 000 de ces véhicules électriques ont été commercialisés dans le monde. L’entreprise souhaite « garder ce leadership » et « ne pas louper le tournant de l’électricité, pour ne pas à l’avenir être à la marge des ventes », a-t-il ajouté, en rappelant que les voitures électriques, dont celles de Renault, sont exemptées de taxes à l’importation depuis 2019.

Il y a lieu de préciser que l’ambassade de France à Beyrouth n’en est pas à sa première initiative verte. Déjà en 2016, vingt ruches avaient été installées dans le parc de la Résidence des Pins, produisant du miel. En 2017, une soixantaine de pins et une centaine de cyprès avaient permis de reboiser l’espace. Et en mai 2019, c’est la première voiture électrique qui débarque à la résidence. Si celle-ci est un succès et fonctionne bien, l’ambassadeur n’exclut pas l’acquisition d’autres voitures, bien que cela ne soit pas actuellement à l’ordre du jour. Pour M. Foucher, « il est nécessaire de poursuivre cette ambition d’ambassade verte et de réduire notre empreinte carbone ». Par conséquent, à ses yeux, « l’achat d’une voiture 100 % électrique, la Zoé, auprès de notre partenaire Renault avec qui nous partageons ces préoccupations, en est une belle illustration ».


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« Zoé », c’est le nom de la voiture Renault entièrement électrique que vient d’acquérir la flotte automobile de l’ambassade de France. Elle a été inaugurée mercredi, lors d’une réception à la Résidence des Pins à Beyrouth, en présence du ministre de l’Environnement, Fady Jreissati. Entre deux discussions, les invités trinquent à l’écologie et à la petite...

commentaires (1)

Il faut bien sûr se rappeler qu'une voiture électrique necessite de ...tadaaa ... L'électricité!! Déjà qu'on arrive à peine à avoir l'électricité pour suivre les intrigues politiques que nos acteuro-politico-roublards nous assènent continuellement à la tv mieux que le lapin energizer... Bonne chance aux electromobilistes du Liban..

Wlek Sanferlou

17 h 01, le 17 mai 2019

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Commentaires (1)

  • Il faut bien sûr se rappeler qu'une voiture électrique necessite de ...tadaaa ... L'électricité!! Déjà qu'on arrive à peine à avoir l'électricité pour suivre les intrigues politiques que nos acteuro-politico-roublards nous assènent continuellement à la tv mieux que le lapin energizer... Bonne chance aux electromobilistes du Liban..

    Wlek Sanferlou

    17 h 01, le 17 mai 2019

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