Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre Irakien Adel Abdel-Mahdi, le 3 mai 2019 à l'Elysée. AFP / Ludovic MARIN
La France et l'Irak ont signé jeudi soir une "feuille de route stratégique", comportant des volets militaire, sécuritaire et économique, a annoncé vendredi Emmanuel Macron, en recevant à l'Elysée le Premier ministre Irakien Adel Abdel-Mahdi.
La coopération entre les deux pays repose sur trois priorités, a détaillé le chef de l'Etat. "La première est la lutte contre la menace terroriste. La bataille territoriale a été marquée par une victoire mais nous avons aujourd'hui encore à poursuivre ce combat". "La France veut rester un partenaire de premier plan de la sécurité de l'Irak, en aidant à renforcer vos capacités antiterroristes, à protéger vos frontières, à réarmer votre appareil sécuritaire, notamment en aidant à la reconversion de nombreux combattants", a-t-il poursuivi.
Au Levant, la France compte actuellement quelque 1.100 soldats au sein de l'opération Chammal -- volet français de l'opération anti Etat-islamique menée par la coalition internationale --, dont environ 150 sont affectés à des missions de formation et de perfectionnement des troupes Irakiennes. Ce dispositif est pour l'instant maintenu en l'état, explique-t-on de source gouvernementale française.
"Des avions français continueront à prendre part aux opérations de la coalition en soutien des forces Irakiennes et des instructeurs français poursuivront la formation de soldats Irakiens", a détaillé vendredi la ministre française des Armées Florence Parly dans un communiqué. Seule l'artillerie française qui était déployée à la frontière Irako-syrienne s'est retirée du dispositif, après avoir terminé sa mission début avril, rappelle le ministère.
Seconde priorité, la reconstruction de l'Irak, pour laquelle la France apportera des moyens financiers, a ajouté le président Macron. Ainsi l'Agence française de développement va-t-elle installer prochainement une antenne à Bagdad.
Il a aussi souhaité que l'Irak copréside à l'automne avec la France une conférence de soutien aux victimes des violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient.
La feuille de route renforcera également la coopération bilatérale dans l'économie, l'éducation et culture, a-t-il précisé. Paris "va mobiliser une ligne de financement de 1 milliard d'euros" pour des projets de reconstruction des infrastructures du pays, avec des entreprises françaises.
Sur le plan culturel, la France a notamment aidé à reconstruire l'université de Mossoul et y a installé un institut culturel franco-Irakien, dans des locaux où Daech fabriquait des explosifs.
Au plan régional, Paris considère que "la stabilité de l'Irak et déterminante pour celle de la région" et sa démocratie inclusive est un modèle pour d'autres transitions en cours dans la région.
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